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Rousseau: la pitié et la souffrance

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée :

« Les affections sociales ne se développent en nous qu’avec nos lumières. La pitié, bien que naturelle au cœur de l’homme resterait éternellement inactive sans l’imagination qui la met en jeu. Comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié ? En nous transportant hors de nous-mêmes ; en nous identifiant avec l’être souffrant. Nous ne souffrons qu’autant que nous jugeons qu’il souffre ; ce n’est pas dans nous, c’est dans lui que nous souffrons. Qu’on songe combien ce transport suppose de connaissances acquises ! Comment imaginerais-je des maux dont je n’ai nulle idée ? Comment souffrirais-je en voyant souffrir un autre si je ne sais pas même qu’il souffre, si j’ignore ce qu’il y a de commun entre lui et moi ? (...) Celui qui n’imagine rien ne sent que lui-même ; il est seul au milieu du genre humain. »

J.-J. ROUSSEAU

QUESTIONNEMENT INDICATIF

• Que signifie « affection » ici ? • Qu’est-ce qu’une « affection sociale » ? • Que signifie ici « lumières » • La pitié « naît» -elle de l’imagination (selon Rousseau)? • En quoi peut-il être important pour la compréhension du texte de remarquer la présence (insistante ?) des termes : « jugeons » ; « connaissances » ; « idée » ; « sais » ; « ignore » ? • Comment s’effectue ce « transport » dont parle Rousseau ? Que signifie ici « transport »? • Pourquoi Rousseau insiste-t-il sur le « fait » (?) que « ce n’est pas dans nous, c’est dans lui que nous souffrons » ? • Pour quelle(s) raison(s) trois des questions de Rousseau commencent-elles par « comment » et non « pourquoi » ?

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