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Rousseau et les idées générales

« Toute idée générale est purement intellectuelle ; pour peu que l’imagination s’en mêle, l’idée devient aussitôt particulière. Essayez de vous tracer l’image d’un arbre en général, jamais vous n’en viendrez à bout, malgré vous il faudra le voir petit ou grand, rare ou touffu, clair ou foncé, et s’il dépendait de vous de n’y voir que ce qui se trouve en tout arbre, cette image ne ressemblerait plus à un arbre. Les êtres purement abstraits se voient de même, ou ne se conçoivent que par le discours. La définition seule du triangle vous en donne la véritable idée : sitôt que vous en figurez un dans votre esprit, c’est un tel triangle et non pas un autre, et vous ne pouvez éviter d’en rendre les lignes sensibles ou le plan coloré. II faut donc énoncer des propositions, il faut donc parler pour avoir des idées générales ; car sitôt que l’imagination s’arrête, l’esprit ne marche plus qu’à l’aide du discours. »

QUESTIONNEMENT INDICATIF

• Quel est le contraire de général ? Quel est le contraire de particulier ? • Comment Rousseau s’y prend-il pour nous montrer (nous démontrer ?) qu’on ne saurait avoir l’image d’un arbre en général ? • Pourquoi si nous pouvions avoir cette « image » ne ressemblerait-elle plus à un arbre ? • Que peut signifier ici « se voient » ? • Que signifie « sensible » dans « les lignes sensibles » ? • En quel sens est pris ici le terme « imagination » ? • Que veut nous faire comprendre Rousseau ? S'agit-il d’un texte « sur » l’imagination ? Ou « d’autre chose » ? Quel est l’intérêt philosophique du texte ? (Comparer avec d’autres doctrines sur les relations idées-images-concepts).

INDICATIONS DE LECTURE

• Méditations métaphysiques, de Descartes, Vie Méditation. • Traités des principes de la connaissance humaine, de Berkeley. • Essai sur l’entendement humain, de Hume. . • Traité des sensations de Condillac.

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