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romantisme

romantisme
Mouvement littéraire et artistique qui se manifeste en France entre 1820 et 1850.
Commentaire Définir le romantisme a toujours été difficile. Ce mot, apparu dans la langue en 1804, ne recouvre pas seulement un mouvement littéraire. Il se présente aussi comme un mouvement de pensée, qui concerne surtout l'Europe du Nord (Angleterre et Allemagne). Annoncé par les tendances floues du préromantisme, il se caractérise par le désir de retrouver la liberté dans l'art, d'exprimer une sensibilité maladive, ébranlée par la Révolution et les guerres napoléoniennes. La nouvelle école se dote de manifestes, dont le plus important est la Préface de « Cromwell » (1827), se réunit en un cénacle, soit chez Victor Hugo, soit dans les salons de l'Arsenal, chez Nodier. Les romantiques veulent produire des œuvres modernes, engagées dans l'actualité et les luttes sociales de leur temps. Dans leur projet d'embrasser la vie entière, ils préconisent le mélange des genres, affirment leur goût du fantastique, de l'excessif, du bizarre, le droit à la fantaisie et à la subjectivité.
Citations Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. (Mme de Staël, De la littérature, 1800.) Si cette école, qu'ils appellent nouvelle, continue de propager ses erreurs, [...] les auteurs infestés par de pareils principes ne pourront produire un seul ouvrage complètement beau ; la plupart même deviendront à peu près fous ou souverainement ridicules. J’en connais qui ne commencent pas mal. (Auguste de Saint-Chamans, l'Antiromantisme, 1816.) Le romantisme est l'art de présenter aux peuples les œuvres littéraires qui, dans l'état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme, au contraire, leur présente la littérature qui donnait le plus grand plaisir possible à leurs arrière-grands-pères. (Stendhal, Racine et Shakespeare, 1823.) L'auteur romantique reste toujours en deçà de ses paroles ; il faut toujours chercher l’auteur classique par-delà. (André Gide, Incidences.}


ROMANTISME, n. m. Mouvement intellectuel et artistique qui se manifeste dès le milieu du XVIIIe siècle en Angleterre et en Allemagne, et atteindra son apogée au XIXe siècle, notamment dans la littérature française avec les poètes Lamartine, Hugo, Musset, Vigny, Nerval et des prosateurs comme Chateaubriand, Stendhal. Il s’agit d’un mouvement européen. • Comme la plupart des grands mouvements artistiques, le romantisme se définit d’abord par ses réactions aux périodes qui précèdent : — Opposition au rationalisme des Lumières, à son optimisme philosophique comme au culte de la raison, contre lequel les écrivains réhabilitent les droits de la sensibilité, de l’imagination, et l’expression lyrique des grands sentiments; — Opposition à l’idéal classique, à son esthétique de la mesure et de la retenue personnelle, contre lequel les romantiques prônent l’exaltation du moi et la libération de l’art. • Ces oppositions s’accompagnent souvent d’une attitude individualiste de refus de l’ordre social de l’époque, aussi bien sous sa forme économique (l’utilitarisme bourgeois) que sous ses formes culturelles (académismes divers) : l’année 1830 (Révolution de juillet) est l’année de la bataille d’Hernani (Hugo); Berlioz compose La Symphonie fantastique; en 1831, Delacroix peint La Liberté guidant le peuple. Le culte du moi s’affirme et s’accompagne, dans tous les domaines, d’un désir de liberté et de libération, ce qui ne va pas sans angoisses et sans souffrances, car le monde (sa réalité tant sociale que métaphysique) ne se plie pas d’emblée aux aspirations romantiques.
• Les thèmes que cultivera la littérature romantique, en tentant de renouveler les formes artistiques traditionnelles (le théâtre, la poésie) ou de leur conférer un développement exceptionnel (le roman, lieu privilégié de l’expression de l’individu face à la société), seront donc globalement : la douleur, le mal de vivre (voir Mal du siècle) ; les grands sentiments humains (l’amour, la souffrance, la mort, l’appel de la liberté) et l'exaltation du «cœur» («Ah, frappe-toi le cœur, c 'est là qu'est le génie ! », écrit Musset), l’amour de la nature (dans laquelle le «moi» se projette et se reflète), l’appel du rêve ou de l’esprit (Nerval, Vigny), la glorification de l'artiste (poète maudit dans son exception, ou prophète inspiré chargé d’éclairer les hommes). Mieux vaut vivre dans la démesure du sentiment et dans l’échec que de nier sa propre singularité en se fondant dans une société utilitariste (voir la pièce Chatterton, de Vigny). Cela dit, l’attitude romantique ne se limite pas à un retrait individualiste du « moi » dans l’exaltation de ses rêveries au sein de la nature : elle peut comporter aussi un engagement social ou politique (Lamartine, Hugo) au nom de la liberté, une volonté de se révolter et de triompher de l’ordre ancien. • Comme le classicisme, le romantisme est parfois considéré comme une attitude esthétique valable de tous temps et qui peut traverser chaque artiste, comme élan, au même titre que le classicisme, comme exigence. C’est ainsi qu’on a pu relier le surréalisme ou le baroque au romantisme, en tant que tendance universelle de l’art. Pour Gide, classicisme et romantisme doivent se fondre: «L'œuvre classique ne sera forte et belle qu 'en raison de son romantisme dompté. »


ROMANTISME nom masc. — Mouvement littéraire et artistique qui, en France, s’est développé essentiellement dans la première moitié du XIXe siècle et qui, en opposition à l’idéal des siècles précédents, se caractérise par l’exaltation du moi, du sentiment et par une nouvelle conception de l’art.
ÉTYM. : de l’anglais romantic, lui-même dérivé de romance -« roman ». Romantique signifie donc à l’origine romanesque, qui évoque par certains éléments l’atmosphère des romans. Le terme de romantisme désigne aujourd’hui des réalités très diverses. Employé de manière péjorative, il est synonyme de sentimentalisme, voire de sensiblerie. De manière plus stricte, le romantisme correspond cependant à l’une des phases les plus riches de l’histoire culturelle occidentale. Il se définit en opposition avec le classicisme et l’esprit des Lumières. Fils de la Révolution française - même lorsqu’il entend en combattre les effets -, il s’attache à construire une conception neuve de l’homme et de la littérature. Dès le début du siècle, avec madame de Staël, il se tourne vers les littératures étrangères pour y puiser des modèles qui rompent avec l’esthétique et le goût français : l’exemple de Goethe et surtout celui de Shakespeare démontrent qu’une autre esthétique est possible que celle à laquelle le lecteur était habitué en France. Il s’ensuivra une véritable révolution littéraire dans laquelle, à coups de manifestes et de scandales, s’affronteront les partisans de la tradition et les pionniers du romantisme. On retiendra, tout particulièrement, parmi les textes qui fondent le romantisme, le Racine et Shakespeare de Stendhal en 1823 et la préface de Cromwell de Hugo en 1827. La représentation d’Hernani en 1830 - l’année même où Charles X est renversé - marque en quelque sorte le triomphe de l’esprit romantique. Tout en ayant conscience des profondes différences qui séparaient les écrivains du temps, on peut définir le romantisme d’abord comme une esthétique du « moi ». À rebours de toutes les doctrines qui prônent l’impersonnalité de l’œuvre d’art, il s’agit d’affirmer sa propre sensibilité, de cultiver sa propre singularité en se refusant aux mensonges et aux compromis de la société. En cela, le romantisme exalte le sentiment, même dans ses désordres et ses vertiges ; il fait de la passion et de la douleur les signes mêmes de l’élection et de l’exception ; il revendique la part d’irrationnel qui existe en l’homme ; il opte pour la démesure contre la sagesse ; il dresse contre la société l’individu, conscient de sa valeur et de sa spécificité. D’où les deux tentations d’un héros romantique qui ne peut se résoudre à la médiocrité d’un monde aveugle à ses valeurs : la fuite et la révolte. Héritier de Rousseau et de René, le personnage romantique cherche dans la nature ou dans les terres lointaines un refuge à la mesure des passions qu’il porte en lui. C’est donc au romantisme qu’on doit d’avoir véritablement introduit ces deux grands thèmes littéraires que sont le sentiment de la nature et l’exotisme. Mais, plutôt que de s’en aller, le héros romantique peut également choisir de combattre un ordre qu’il juge injuste et corrompu : c’est pourquoi il est toujours un être en marge, souvent un rebelle et quelquefois un révolutionnaire. A cet égard, le romantisme invente la figure de l’artiste maudit tout comme il travaille pour la première fois à cette conjonction de la révolution poétique et de la révolution politique à laquelle se consacreront au siècle suivant les surréalistes. Le romantisme est indissociable de toutes les grandes métamorphoses qui ont bouleversé la littérature du XIXe siècle. Avec Hugo {Hernani, Ruy Blas) et Musset {Lorenzaccio), il met à bas l’esthétique tragique héritée des classiques et, se tournant vers Shakespeare plus que vers Racine, donne naissance au « drame romantique ». Il participe de la naissance du roman d’introspection {Adolphe de Constant) autant que de celle du roman réaliste (Balzac et Stendhal). Il est enfin à la source de la véritable renaissance poétique dont, avec Lamartine, Musset ou Hugo, la littérature française du XIXe siècle sera le lieu. À partir du milieu du XIXe siècle, le romantisme se voit contesté de toutes parts. La nouveauté dont il était porteur semble s’être épuisée. Dans le domaine du roman et plus encore dans le domaine de la poésie, on tourne le dos aux effusions lyriques. Cependant, les grandes œuvres de la fin du siècle sont toutes le fait d’écrivains qui, d’une manière ou d’une autre, viennent du romantisme. Cela est indiscutable dans le cas de Baudelaire et Flaubert, mais vrai également pour Mallarmé, Zola ou Barrés. Au XXe siècle, se refusant à toutes formes du réalisme, les surréalistes renoueront avec l’esthétique romantique dont il est donc juste de dire qu’aussi démodée qu’elle puisse paraître à certains égards, elle est au départ de la littérature moderne.
—> Drame romantique — Gothique - Exotisme


ROMANTISME. Nom donné à l'ensemble des mouvements littéraires et artistiques qui commencent à la fin du xviiie siècle en Angleterre et en Allemagne pour se diffuser en Europe et notamment en France dans la première moitié du xixe siècle. Le romantisme s'opposa à la tradition classique qui trouvait son inspiration dans l'Antiquité gréco-latine, privilégiait la beauté intemporelle et les sujets nobles et imposait à l'artiste le respect de règles strictes. Le romantisme revendiqua au contraire la liberté de l'inspiration et le « culte du moi » par l'exaltation de la sensibilité et de l'irrationnel. Les artistes romantiques se sont aussi engagés dans les combats de leur époque, en particulier dans l'émancipation des peuples et les mouvements d'indépendance nationale. Le romantisme manifesta ses premières formes d'expression en Angleterre (Robert Southey, William Wordsworth puis Percy Shelley, lord Byron, sir Walter Scott, Charles Dickens) et en Allemagne (le Werther de Goethe, Friedrich No-valis, Friedrich Hölderlin, Heinrich Heine, Friedrich von Schiller, Franz Schubert, Robert Schumann). Plus tardif en France, il y trouva néanmoins son plein épanouissement et prolongea un courant remontant à Jean-Jacques Rousseau {Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761), Bernardin de Saint-Pierre (Paul et Virginie, 1788), Mme de Staël et François René de Chateaubriand (Le Génie du christianisme, 1802). Le romantisme français fut représenté par Victor Hugo (la représentation d'Hernani en 1830 donna lieu à une célèbre bataille littéraire avec les tenants du classicisme), Lamartine, Musset, Vigny, Nerval, George Sand, Michelet, Géricault et Delacroix. Entre 1820 et 1848, le romantisme était devenu un mouvement dominant en Europe. En Italie, il fut étroitement associé au mouvement nationaliste du Risorgimento comme en témoignèrent les oeuvres de Sil-vio Pellico, Alessandro Manzoni (Les Fiancés, 1825) et Giacomo Leopardi.

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