Romain Gary
Romancier français d’origine russe, (il aime à confier : « Je n ’ai pas une goutte de sang français mais la France coule dans mes veines. »), Romain Gary est né en Lituanie en 1914. Aviateur pendant la seconde guerre mondiale, diplomate après, écrivain toujours. Il compte aujourd’hui à son actif plus d’une vingtaine de titres et deux films dont il est l’auteur-réalisateur. Education européenne, son premier livre, lui vaut le prix des critiques en 1945, et pour les Racines du ciel il reçoit le prix Concourt en 1956. Mais l’ouvrage qui lé fait accéder à la notoriété internationale est la Promesse de l’aube où Romain Gary raconte son enfance russe, polonaise puis française, et le personnage central de sa vie qu’est sa mère, femme passionnée et flamboyante, idéaliste et exigeante. C’est donc à elle qu’il promet, un peu comme on entre dans les ordres, d’être l’homme qu’elle attend et espère : héroïque, sûr, généreux, triomphant au besoin, bref : sans failles. Kierkegaard avait son écharde ; Gary a sa « dette ». A défaut d’endosser cette panoplie du surhomme parfait, Romain Gary a su être, dans son œuvre, un témoin vigilant de son époque, un voyageur émérite et un aimable peintre de la féminité. Dans un style simple, parfois trop spontané, mais à tout le moins chaleureux, Romain Gary a écrit des romans dans lesquels il s’interroge avec gravité, en moraliste qu’il sait être, sur la montée de la barbarie dans le monde et l’injuste primauté de la technicité sur la vie. Homme à la nature forte, au tempérament vigoureux, il peut se vanter d’avoir conçu une œuvre accessible et vaste qui ne s’empêtre pas dans de trop subtiles délicatesses.
► Principaux titres
Éducation européenne, 1945 ; les Racines du ciel, 1956 ; la Promesse de l'aube, 1960 ; Lady L, 1963 ; Chien blanc, 1970 ; Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, 1976 ; Clair de femme, 1977. Tous ces titres chez Gallimard.
Romancier, né à Vilnius. Sa mère (qui sera l’héroïne de La Promesse de l’aube) est actrice au Théâtre Français de Moscou. Gary, naturalisé français peu avant la guerre, va, aussitôt après, s’engager dans l’aviation des Forces françaises libres qui opèrent dans le cadre de la RAF ; et ce jusqu’en 1944, où il participera au célèbre « groupe Lorraine ». Puis il entre dans la carrière diplomatique (jusqu’en 1961) tout en amorçant dès 1945 sa carrière littéraire avec Éducation européenne ; mais la consécration n’arrive qu’avec le prix Concourt qu’il obtiendra en 1956 pour Les Racines du ciel (en Afrique du Sud, un idéaliste, Morel, veut épargner les éléphants) et, plus encore, avec La Promesse de l’aube (I960), autobiographie où éclate son amour pour sa mère, mais aussi pour la France (qui ne l’a pas souvent payé de retour). Quant à Lady L (1963), un autre aspect de l’écrivain s’y révèle : l’humour, féroce et sombre (mais pas noir, toutefois ; Gary n’est décidément pas « de son temps »). D’une production diluvienne dans la suite des années 60 (et jusqu’à la veille de son suicide), détachons les deux cycles de Frère Océan et de La Danse de Gengis Cohn. Arrêtons-nous un instant sur le mélancolique Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable (1975) car c’est peut-être la clé de l’énigme « Ajar » (ou mieux : de « l’affaire Ajar ») qui a valu un regain de vie à Romain Gary. De cette histoire bien déplaisante et qui n’ajoute rien à sa gloire (alors qu’elle est le seul fait proprement littéraire que le grand public ait connu) nous ne parlerons pas ici ; et précisément parce que tout cela est connu, dans son détail même. Rappelons juste le titre et la date du « 2e prix Concourt » de notre auteur : La Vie devant soi, 1975 ; et la date - 1981 - du livre signé par Paul Pawlovitch qui révéla, un an après la mort de son oncle Gary, qu’il avait accepté de lui servir de prête-nom.