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Robert Ier Bruce (1274-1329) ; roi d'Écosse [1306-1329].

Robert Ier Bruce (1274-1329) ; roi d'Écosse [1306-1329]. Lorsqu'on 1290 le trône d'Écosse est vacant, le roi d'Angleterre Édouard Ier assume la fonction d'arbitre entre les deux plus importants prétendants à la couronne, John Balliol, le père d'Édouard Balliol, et Robert Bruce, le grand-père de R. ; Édouard se prononce en faveur de Balliol, qui reçoit de lui la couronne écossaise en fief (17 nov. 1292). Balliol déposé pour insoumission (1296), l'Écosse est dirigée par un triumvirat anglais. Sous la conduite de William Wallace, ce sont surtout la petite noblesse, les bourgeois et les paysans qui se soulèvent contre la domination étrangère, engageant dès 1297 une guérilla incisive contre les Anglais. Mais R., comte de Carrick depuis 1292, qui défend encore les droits au trône de son grand-père, se rallie lui aussi à Wallace. Édouard réagit vigoureusement, reprend pied dans le pays dès 1298, désintéresse R. de la cause des révoltés en le nommant corégent d'Écosse (1299) ; en 1305 la capture et la mort de Wallace sonnent le glas de l'indépendance écossaise. La reprise en main anglaise est brutale. Les coutumes écossaises sont remplacées par les lois anglo-normandes ; Jean de Bretagne, neveu du roi d'Angleterre, est nommé vice-roi d'Écosse et les garnisons sont toutes anglaises. R. se pose alors en héritier spirituel de Wallace. Le 10 février 1306, il assassine John Comyn, un vassal écossais du roi d'Angleterre, à la suite d'une querelle personnelle, qui prend bientôt une résonance nationale. Le 25 mars, R. est couronné roi d'Écosse à Scone. Édouard Ier l'emporte sans trop de peine sur celui qui, entre-temps, a été proscrit et excommunié. Réfugié dans l'île de Ruthlin, ses partisans et ses parents capturés ou pourchassés, R. ne doit son salut qu'à la mort d'Édouard Ier et à la faiblesse de son fils Édouard IL R. met la main sur le nord de l'Écosse en même temps qu'il s'empare progressivement des châteaux forts tenus par les Anglais (Linlith-gow, 1310 ; Dumbarton, 1311 ; Perth, 1312 ; Roxburgh et Édimbourg, 1313). Le 24 juin 1314, a lieu la bataille décisive de Ban-nockburn, défaite écrasante de la chevalerie anglaise, qui donne aux Écossais leur indépendance par rapport à l'Angleterre. Le conflit avec l'Angleterre se propage ensuite en Irlande. R. et son frère, Édouard Bruce, envahissent l'Ulster et battent les Anglais à Slane. Édouard Bruce est proclamé roi d'Irlande, mais meurt dès 1318. R., qui entre-temps est revenu sur les frontières anglo-écossaises, a reconquis la ville de Berwick et dévasté les régions frontalières de l'Angleterre, convoque un Parlement à Scone en décembre 1318. La succession du trône y est assurée à Robert II. Après qu'Édouard II a à plusieurs reprises vainement tenté d'envahir l'Écosse, R. impose au roi d'Angleterre en 1323 un armistice de treize ans. Le traité d'York est conclu en 1327 avec son fils et successeur, Édouard III : l'Angleterre doit reconnaître l'indépendance de l'Écosse. Simultanément, intervient une promesse de mariage entre le fils de R., âgé de treize ans, David [II], et la soeur d'Édouard, Jeanne. R., qui en 1327 envahit encore une fois l'Irlande, meurt le 7 juin 1329. Il n'a pas seulement rendu son indépendance à son pays, mais aussi pour la première fois dans l'histoire de l'Écosse, nommé des représentants des plus grandes villes au Parlement.

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