RIVAROL Antoine de 1753-1801
RIVAROL Antoine de 1753-1801
Polémiste et moraliste, né à Bagnols-sur-Cèze. Fixé en 1780 dans la capitale, il y brille, dès l’abord, par son esprit. Pourtant, il se passionne pour L’Enfer de Dante dont il donne une traduction (1784) et, la même année, remporte le prix d’un concours académique (institué à Berlin) avec son Discours sur, l’universalité de la langue française. Il y proclame que les raisons de cette « universalité » - hors de discussion, à l’époque - doivent être décelées non pas tant dans ses mérites logiques, ni esthétiques, que délibérément éthiques : dans la probité qui selon lui serait liée au génie de la langue française (§65-76) et, par exemple, dans le strict rejet de toute surenchère, de tout charlatanisme verbal. La Révolution de 1790 trouve un adversaire décidé dans le « comte » de Rivarol, qui fait rire tout Paris (démocrates inclus) avec son Petit dictionnaire des grands hommes de la Révolution, publié en 1790 à Bruxelles. Dès 1792, il doit fuir en Belgique ; puis en Allemagne, où il mourra. Ce qui reste le plus vivant de son œuvre, ce sont pourtant ses recueils d’anecdotes ou d’observations morales (boutades, plutôt que maximes au sens noble du terme) qui font curieusement pendant, du côté de la « droite », à celles du républicain Chamfort, son exact contemporain.