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RICHARD II

Roi d'Angleterre (1377/99). Fils du Prince Noir et de Jeanne de Kent, il succéda à son grand-père Édouard III en juin 1377. Durant sa minorité, le détenteur réel du pouvoir fut son oncle Jean de Gand. Richard put assurer à l'Angleterre quelques années de paix et de prospérité ; il désirait terminer à l'amiable les hostilités avec la France et, après son mariage avec Isabelle, fille de Charles VI, en 1396, les deux royaumes négocièrent en vue d'un traité de paix définitif. Résolu à régner désormais en monarque absolu, il fit arrêter en juill. 1397 trois lords du Parlement, parmi lesquels Thomas de Woodstock, duc de Gloucester, qui fut assassiné dans sa prison. Dans les mois qui suivirent, le despotisme royal ne cessa de s'aggraver, et de nombreux nobles furent emprisonnés ou bannis. L'un d'eux, Henri de Lancastre, fils de Jean de Gand et cousin de Richard II, profita d'une expédition du roi en Irlande pour débarquer en Angleterre (4 juill. 1399), força Richard à abdiquer en sa faveur et monta sur le trône sous le nom d'Henri IV (29 sept.). D'abord enfermé à la Tour de Londres, Richard fut condamné par le Parlement à la détention perpétuelle. On le transféra au château de Pontefract, où il périt peu après, peut-être assassiné sur l'ordre d'Henri IV, ou pour s'être laissé mourir de faim.

Richard II (1367-1400) ; roi d’Angleterre [1377-1399].

R. est le fils d’Edouard, le Prince Noir. Après la mort d’Édouard III (1377), un conseil désigné par le Parlement dirige le gouvernement pendant la minorité de son petit-fils et successeur. Lors de la révolte des paysans de 1381, R. intervient lui-même pour la première fois dans les événements politiques, en négociant avec Wat Tyler. L’existence de favoris, les échecs dans la guerre contre la France, qui amènent R. à envisager la paix, et les médiocres résultats d’une expédition contre l’Écosse (1385) contraignent en 1386 le souverain, qui gouvernait de manière indépendante depuis trois ans, à dépendre à nouveau d’un conseil de la couronne (Commission, où se trouvent l’oncle du roi, Thomas de Woodstock duc de Gloucester, et l’archevêque Thomas Arundel). Sous la direction de Gloucester, les lords appelant (ainsi nommés pour en avoir appelé au roi de ses anciens favoris) déjouent les bouleversements préparés par le souverain. R. le paye par la perte complète de son pouvoir (1388). Cependant, l’influence des lords ne tarde pas à décliner ; le 3 mai 1389, le roi peut se débarrasser de leur tutelle et rétablit son autorité non seulement avec l’aide de son oncle Jean de Gand, mais surtout en respectant la Constitution. R. réalise en 1396 le plan qu’il avait longtemps caressé d’une paix durable avec la France de Charles VI, à peine plus âgé que lui et lui aussi longtemps sous tutelle ; R. scelle l’accord en épousant Isabelle, la fille du roi de France, âgée de sept ans seulement (Anne de Bohême, fille de l’empereur Charles IV, épousée en 1382, était morte en 1394). La paix avec la France ne fait pas l’unanimité en Angleterre. Le duc Thomas se fait en 1397 le porte-parole des critiques à l’égard de la politique étrangère de R. Mais le roi se sent assez fort pour se débarrasser de ses ennemis de longue date. Le duc est arrêté, emprisonné à Calais, puis assassiné. Ses partisans perdent également la vie ou s’enfuient à l’étranger, comme Arundel. Après l’élimination de ses adversaires, le roi se considère comme au-dessus des lois et met au pas le parlement de Shrewsbury (1398), ouvrant une courte période d’absolutisme royal. Mais en juillet 1399, Henri de Lancastre, le futur Henri IV, débarque en Angleterre. R. séjournant alors en Irlande avec la plupart de ses fidèles, le protecteur chargé de le remplacer, son oncle Edmond d’York, n’oppose qu’une faible résistance. Lorsque R. rentre en Angleterre, son pouvoir est déjà aux mains d’Henri. A Flint, le roi se rend à son cousin, qui lui arrache son abdication (29 sept. 1399) et le maintient en détention jusqu’à sa mort, peut-être violente, en février 1400.




RICHARD II (Bordeaux, 1367-Ponte-fract, Yorkshire, 1400). Roi d'Angleterre (1377-1399). Son despotisme et son rapprochement avec la France durant la guerre de Cent Ans provoquèrent son renversement par son cousin Henri de Lan-castre. Il a inspiré une célèbre tragédie de Shakespeare, Richard II (v. 1595). Fils du Prince Noir et petit-fils d'Édouard II, il régna d'abord sous la tutelle de son oncle, Jean de Gand. Sa minorité fut marquée par une fiscalité excessive due à la guerre de Cent Ans qui provoqua de nombreuses révoltes et les progrès des Iollards, adeptes du réformateur religieux Wyclif. Richard II lutta contre la noblesse et le Parlement et tenta de régner en monarque absolu. Il fut détrôné par Henri de Lancas-tre, fils de Jean de Gand, qui lui succéda sous le nom d'Henri IV et mourut assassiné.

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