Richard de Cornouailles (1209-1272); roi allemand [1257-1272].
Richard de Cornouailles (1209-1272); roi allemand [1257-1272]. Si le premier des fils de Jean sans Terre d'Angleterre, le roi Henri III, porte le prénom de son grand-père, le second, né en 1209 et devenu en 1225 duc de Cornouailles, porte celui de son oncle, Coeur de Lion. R. devient, peut-être à cause de son indécision, un homme prodigieusement riche, sachant exiger un prix élevé pour chacune de ses prises de position et retirant de grands profits du conflit entre la couronne anglaise et les barons. En politique extérieure, en 1225, il se présente comme le champion des droits de l'Angleterre en Aquitaine et au Poitou, en 1240 en croisé et en 1241 en intermédiaire entre son beau-frère, Frédéric II, et la Curie pontificale. Sa fidélité aux Staufen survit sans doute au concile de Lyon I. Toujours est-il que depuis 1247, la Curie ne le soupçonne pas d'avoir des prétentions sur les couronnes allemande ou sicilienne, vacantes à ses yeux depuis la déposition de Frédéric II et dans les faits depuis la mort de Conrad IV en 1254. R. refuse d'abord l'offre, parce qu'il a peur du risque et que son frère Henri III préfère confier à tout autre que lui la politique antifrançaise des Plantagenêt sur le sol de l'Empire. À la fin de 1256, après la mort de Guillaume de Hollande (tué le 28 janv.), devant les succès de la propagande du roi de France et de l'archevêque de Trêves en faveur du roi de Castille Alphonse X et les approches de l'archevêque de Cologne en direction d'Ottokar de Bohême, il semble indispensable à l'Angleterre et aux pays du Rhin, favorables aux Anglais, de se hâter. Le 13 janvier 1257, de manière tout à fait précipitée, R. est élu par les princes-électeurs de Cologne, de Mayence (par délégation) et du Palatinat ; il est couronné le 17 mai, jour de l'Ascension, à Aix-la-Chapelle. L'ardeur des partisans de R. se refroidit rapidement pour plusieurs raisons. R. en effet reste trop en Angleterre pour que son pouvoir se développe véritablement et l'engagement de son parti se limite aux territoires qui lui sont acquis ; au cours de ses quatre visites dans la vallée du Rhin (1257-1258 ; 1260 ; 1262 ; 1268), R. mise tout sur la politique de la corruption ; celle-ci ne lui rapporte pas un seul territoire allemand et irrite les Anglais. Son but, conquérir la couronne impériale depuis l'Allemagne et jouer un rôle en Italie, n'est pas à la portée d'un homme aussi hésitant. La papauté évitant soigneusement de débrouiller la question, c'est finalement Charles Ier d'Anjou qui, avec l'appui du pape français Clément IV, occupe sans grand problème la place libre en Italie en 1265-1266. R. meurt le 2 avril 1272 sans avoir abandonné ses prétentions et sans avoir fait grand-chose pour les mettre en pratique.
Liens utiles
- Richard de Cornouailles1209-1272Fils du roi anglais Jean sans Terre et beau-frère de Frédéric II, Richard fut, en 1257, lecandidat à l'Empire de l'Archevêque de Cologne et élu roi des Romains.
- John, comte de Salisburyvers 1350-1400Un des conseillers les plus écoutés à la cour d'Angleterre prit une part importante auxnégociations de paix avec la France et au mariage du roi Richard II avec Isabelle de France,âgée alors de sept ans.
- Otton Ier le Grand par Karl Ferdinand WernerDirecteur de l'Institut Historique Allemand, Paris Quand Otton, fils d'Henri Ier, naquit, le 23 novembre 912, son père étaitdux, non pas roi.
- Richard Trevithick par Charles DollfusConservateur honoraire du Musée de l'Air de Paris Trevithick a été appelé " Le Géant de Cornouailles ".
- Henri IV par Albert MirotConservateur en chef aux Archives nationales, Paris Le 13 octobre 1399, un nouveau roi était couronné à Westminster ; ladynastie des Plantegenêt venait de s'effondrer avec Richard II, celle desLancastre entrait dans l'Histoire avec Henri IV.