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RICHARD COEUR DE LION

RICHARD COEUR DE LION (Richard Ier d’Angleterre, surnommé aussi « Yea and Nea »). Roi d’Angleterre. Né à Oxford le 8 septembre 1157, mort devant le château de Charlus, en Limousin, le 6 avril 1199. Il était le troisième fils de Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine. Pour des raisons politiques, on le fiança à trois ans avec Alice, fille du roi de France. Il avait douze ans lorsqu'il reçut le duché d’Aquitaine dont il prit effectivement possession en 1172 après avoir été armé chevalier par Louis VII. Il participa à la rébellion de Henry et Geoffroy Brittany mais fut battu et demanda grâce le 13 septembre 1174. A partir de cette date, et jusqu’en 1184, il s’occupa exclusivement de son duché, soumit ses vassaux rebelles et maintint en respect le comte de Toulouse, son ennemi. En 1183, il guerroya contre son frère Henri qui voulait obtenir son hommage; la guerre fut interrompue par la mort d’Henri, mais son père lui ayant demandé de renoncer au duché d’Aquitaine en faveur de son autre frère, le prince Jean, Richard se révolta contre son père et se tourna vers Philippe Auguste avec lequel il se lia d’une étroite amitié. La mort de son père, le 6 juillet 1189, le fit accéder au trône et il fut couronné à Westminster, le 3 septembre 1189. Reprenant la politique paternelle, il devint alors le rival de Philippe Auguste et bientôt son ennemi. Cependant, la France et l’Angleterre s’apprêtant pour la Croisade, Richard, après une tournée dans ses provinces continentales, s’embarqua, le 22 août 1190, à Marseille. Il s’allia, à Messine, avec le roi Tancrède et, renonçant à la sœur de Philippe Auguste, épousa la fille de Sanche VI, roi de Navarre. Non content de cet affront à Philippe Auguste, il accusa ce dernier de machiner un piège contre lui et son armée, mais la prise d’Acre (12 juillet 1191) et la réussite du début de l’expédition permit aux deux rois de se séparer sans rompre, Philippe Auguste rentrant en France et laissant à Richard la majeure partie de son armée. La victoire d’Arsouf, l’occupation de Jaffa et la prise de la grande caravane de Telle el Hezy permirent à Richard de se couvrir de gloire mais il se résigna à signer avec Saladin une trêve de trois ans parce que les Français lui obéissaient mal et qu’il avait des difficultés avec le duc d’Autriche. Il quitta la Palestine le 9 octobre 1192 et, la navigation n’étant pas favorable, décida de rentrer par terre. Reconnu, alors qu’il traversait les Etats du duc d’Autriche sous un déguisement, il fut arrêté et emprisonné par son ennemi qui le retint durant plus d’un an. C’est à ce moment qu’il composa son célèbre Rotrouenge du captif, qui est la seule de ses chansons qui nous soit parvenue. Il fut libéré contre l'énorme rançon de cent cinquante mille marks et rentra en Angleterre le 2 mars 1194, pour s’apercevoir que son frère Jean sans Terre profitait de son absence pour s’emparer de son royaume, tandis que Philippe Auguste envahissait la Normandie. Richard enleva tous les châteaux occupés par son frère, obligea Philippe Auguste à demander la paix et conclut contre lui un réseau d’alliances avec les comtes de Bretagne, de Flandre et de Toulouse, tandis qu’il faisait élire empereur son neveu, Othon de Brunswick. Alors qu'il assiégeait le château de Charlus, Richard mourut des suites d’une blessure qui, faute d’avoir été soignée, s’envenima. Son nom allait devenir légendaire. Il fut un chef militaire exceptionnel mais violent et tyrannique; il fut aussi un trouvère célèbre joignant aux vertus guerrières une culture raffinée. Cette double gloire fait de lui la parfaite incarnation de la chevalerie de son temps.
Richard Ier Coeur de Lion (1157-1199) ; roi d’Angleterre [1189-1199].
Le troisième fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine est né en septembre 1157 à Oxford. Il est presque aussitôt destiné à succéder à sa mère en Aquitaine, terre turbulente à laquelle il consacre une bonne part de son activité à partir de 1172 et pour laquelle il fait hommage au roi de France Louis VII dès 1169. Il prend part à la révolte de ses frères en 1173-1174, puis fait son apprentissage militaire en Aquitaine de 1175 à 1183. Encore manoeuvré par Philippe Auguste jusqu’aux derniers instants d’Henri II, il lui succède à sa mort (6 juill. 1189 ; couronné le 3 sept, à Westminster). C’est pour découvrir aussitôt que le roi de France est sournois et que le gouvernement de 1’ « empire » Plantagenêt pose de multiples problèmes, féodaux, financiers et stratégiques. Dès la fin de 1187, le chevaleresque, l’aventureux R. avait pris la croix. Il part conjointement à Philippe Auguste, plus qu’en compagnie du roi, qui brûle sans cesse les étapes. Au passage, il ferraille à Messine pour récupérer sa soeur Joan, veuve du roi de Sicile Guillaume II, avant de ruminer une alliance, inévitablement anti-allemande, avec le nouveau roi Tancrède. Le partage du butin récolté à Messine est l’occasion d’un premier heurt avec le roi de France. Toujours au passage, R. prend Chypre avant de la vendre aux Templiers. Acre est prise le 13 juillet 1191. Dès août, Philippe Auguste quitte la Terre sainte avec d’aimables propos ; R. s’enferre dans l’organisation d’une principauté qui puisse solidement résister aux assauts de Saladin, et d’un royaume de Jérusalem (la Ville sainte n’est jamais reprise) qui soit à l’abri des rivalités entre Lusignan et Montferrat. Sans avoir récolté autre chose que de la gloire, R. rembarque en octobre 1192. Il a l’imprudence de passer par les terres de Léopold d’Autriche, trop heureux de le tenir captif avant de le remettre à l’empereur Henri VI. Il n’est libéré contre rançon et hommage qu’en février 1194. En quelques mois, R. remet un semblant d’ordre en Angleterre, qu’il laisse à la sage administration de l’archevêque de Canterbury Hubert Walter avant de la quitter pour la dernière fois en mai 1194. Des hostilités s’engagent presque aussitôt avec le roi de France. Dieppe est brûlée en novembre 1195, le Berry ravagé en représailles par les routiers de Mercadier ; le roi de France récupère sa soeur Alice, puis suscite contre R. son neveu Arthur. La mort de R. permet bientôt au roi de France de démanteler le royaume de son cadet Jean sans Terre, mais donne un condensé de son caractère et de son règne : l’impétuosité, le droit féodal, le besoin d’argent. C’est en effet pour revendiquer un trésor exhumé par un châtelain de son vassal, le vicomte de Limoges, qu’il va assiéger le château de Châlus, où un carreau d’arbalète le frappe mortellement le 6 avril 1199.

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