rhétoriqueurs
rhétoriqueurs
Écrivains de la cour de Bourgogne, puis de France, qui consti-tuèrent une école à la fin du XVe siècle.
Commentaire On les appelle les grands rhétoriqueurs, poètes plus courtisans que courtois. Ils s'illustrent surtout dans la chronique et la poésie historique. Leur goût de la forme les pousse vers une perfection technique, une virtuosité esthétique, un travail sur les rimes et les sons qui annoncent le courant baroque du siècle suivant. Parmi eux, retenons les noms de Georges Chastellain, Olivier de La Marche, Jean Molinet et Jean Lemaire de Belges, qui surent imposer leur goût à la cour de France jusqu'au règne de François Ier.
Exemple Par vos gens sont laboureurs lapidéz, Cassis casséz, confrères confondus, Gallants galléz, gardineurs gratignez, Rentiers robéz, receveurs rançonnéz... (Jean Molinet, Chroniques, « le Masque et la Lumière ».)
RHÉTORIQUEURS - Poètes français de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle dont la caractéristique commune est la virtuosité et la complexité formelle de leur œuvre.
ETYM. : de « rhétorique ». Ainsi nommés car ils pratiquaient la « seconde rhétorique », c’est-à-dire la poésie. Présents à la cour de Bourgogne puis à celles de Bretagne et de France où ils se voulaient souvent les hérauts et les conseillers de leurs protecteurs, les rhétoriqueurs développèrent une poésie d’une très grande habileté langagière et d’une extraordinaire complexité formelle. Les plus célèbres d’entre eux se nomment Molinet, Crétin ou Jean Marot. Leur adresse dans le maniement de la rime et dans les constructions rythmiques est telle qu’on peut avancer qu’ils ont exploré la plupart des possibilités qu’offre la poétique française. Reprochant aux rhétoriqueurs leur formalisme et le manque d’originalité de leur inspiration, on leur accorde d’ordinaire une place limitée dans l’histoire de la littérature. Cependant, la poésie moderne a souvent renoué avec leur souci d’exploration des possibilités poétiques de la langue.