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RÉVOLUTIONS DE 1848/49

Les révolutions qui secouèrent la France, l'Europe centrale et l'Italie en 1848 eurent des causes économiques, sociales et politiques. Elles furent précédées par la crise économique de 1846/47, qui, ressentie dans presque toute l'Europe, ruina de nombreux paysans, provoqua beaucoup de faillites dans le petit commerce et priva d'emploi des centaines de milliers d'ouvriers. Cependant, dans les révolutions de 1848, la question sociale ne joua un rôle vraiment important qu'en France, seul pays continental, quoique très en retard sur l'Angleterre, déjà engagé dans l'économie industrielle. En Autriche, en Allemagne, en Italie, où le prolétariat était encore peu développé, les révolutions furent surtout politiques, exprimant les aspirations libérales et nationales de la bourgeoisie. Plusieurs pays restèrent en dehors de l'agitation : la Russie autocratique du tsar Nicolas Ier ; l'Angleterre, où le gouvernement réprima sans difficulté la derrière grande manifestation chartiste (avr. 1848) et écrasa la révolte irlandaise de Mitchell et Smith O'Brien (juin/août 1848) ; la Belgique, où le Premier ministre libéral Rogier fit abaisser le cens électoral (28 févr. 1848) et remédia au chômage en lançant un grand programme de travaux publics ; les Pays-Bas, enfin, où une révision constitutionnelle (oct. 1848) étendit les pouvoirs du Parlement et institua la responsabilité ministérielle.

• Le « printemps des peuples » (janv./juin 1848) • La réaction (juin 1848/août 1849)

Le « printemps des peuples » (janv./juin 1848)

En Italie, la crise révolutionnaire avait commencé en 1846. L'élection du pape Pie IX (juin 1846), réputé libéral, avait fait naître de grands espoirs chez les patriotes italiens, qui voyaient en lui un fédérateur possible de la péninsule. D'autres militants du Risorgimento se tournaient vers le Piémont, où le roi Charles-Albert libéralisait la censure et le droit de réunion publique (oct. 1847). Les souverains des petites principautés mettaient tous leurs espoirs dans l'appui de l'Autriche. Metternich fit ainsi occuper Ferrare (oct. 1847), mais des émeutes antiautrichiennes éclataient partout. Dans le royaume des Deux-Siciles, l'un des bastions du conservatisme, Palerme entra en révolution le 12 janv. 1848, et le mouvement étendit rapidement à Naples ; privé de l'appui de l'Autriche par le refus de Pie IX de laisser les troupes autrichiennes traverser les États pontificaux, le roi Ferdinand II se résigna à octroyer aux Napolitains une Constitution (10 févr. 1848) : ce fut la première victoire révolutionnaire de 1848. Une semaine plus tard, la Toscane obtenait à son tour une Constitution. En Piémont, Charles-Albert promulguait, le 4 mars 1848, le Statut constitutionnel (Statuto) qui lui valut une grande popularité chez tous les libéraux italiens. Le pape suivait son exemple et établissait une Assemblée élue dans les États pontificaux (14 mars). Mais l'insurrection parisienne de Février 1848 eut un retentissement européen beaucoup plus profond. À la fin du règne de Louis-Philippe, la crise économique et financière se doublait d'une crise politique provoquée par le maintien d'un régime censitaire qui faisait du pouvoir politique un monopole de la bourgeoisie la plus riche. Guizot, Premier ministre de Louis-Philippe, répondait par un refus aux revendications électorales et parlementaires de l'opposition : l'abaissement du cens et l'incompatibilité entre le mandat de député et l'exercice des fonctions publiques. Comme la liberté de réunion publique n'existait pas, l'opposition déclencha au début de l'été 1847 la campagne des Banquets. Le 14 févr. 1848, Guizot fit interdire un banquet prévu à Paris. Le 22 févr., alors que gouvernement et opposition hésitaient devant l'épreuve de force, étudiants et ouvriers prirent l'initiative en se livrant à des manifestations au quartier Latin, à la Madeleine et sur les Boulevards. Le gouvernement, qui, jusqu'alors, avait maintenu l'ordre en s'appuyant sur la seule armée, commit l'imprudence de mobiliser la garde nationale, composée de bourgeois parisiens majoritairement acquis aux projets de réforme électorale. Le 23 févr. au matin, la garde nationale adoptait une attitude le plus souvent hostile à l'armée et au gouvernement, en criant : « À bas Guizot ! Vive la réforme ! »

Louis-Philippe renvoya Guizot (23 févr.) et entreprit de former un nouveau ministère. Cette nouvelle fut accueillie avec une grande joie à Paris, lorsqu'un incident sanglant déclencha la véritable révolution : au soir du 23, devant le ministère des Affaires étrangères, alors boulevard des Capucines, un coup de feu parti de la foule déclencha le tir des soldats qui gardaient le bâtiment : une vingtaine de manifestants furent tués. Pendant toute la nuit, on promena leurs corps à travers Paris, à la lueur des torches ; au matin du 24, plus d'un millier de barricades se dressaient dans la capitale. Louis-Philippe disposait de forces suffisantes pour rétablir son autorité, et l'armée de Paris venait d'être confiée au maréchal Bugeaud ; cependant, le roi recula devant la perspective d'un bain de sang et crut apaiser l'insurrection en annonçant la formation d'un ministère de centre gauche Thiers-Odilon Barrot, mais se résigna trop tard à accepter la dissolution de la Chambre. Après avoir vainement essayé de ranimer le loyalisme de la garde nationale, qui l'accueillit dans la cour des Tuileries aux cris de : « Vive la réforme ! », il abdiqua en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, et prit la fuite en voiture, avec la reine ; il réussit, sous un déguisement, à gagner Le Havre, puis l'Angleterre. Tandis que la foule envahissait et saccageait les Tuileries, la duchesse d'Orléans se rendit courageusement à la Chambre des députés pour essayer de sauver la monarchie en se faisant donner la régence. Mais cette manœuvre fut devancée par les chefs républicains, qui firent envahir la salle du Palais-Bourbon par les émeutiers. Sur la proposition de Lamartine, de Ledru-Rollin et de Dupont de l'Eure, un gouvernement provisoire fut nommé par acclamation ; il s'adjoignit ensuite les membres d'un autre gouvernement formé simultanément à l'Hôtel de Ville. Au soir du 24 févr. 1848, la révolution était terminée, la Chambre dissoute, et un décret publié dans la nuit proclamait la république. La nouvelle de la révolution parisienne déclencha aussitôt des troubles en Allemagne : dès les premiers jours de mars, l'agitation s'étendit dans le Wurtemberg, la Hesse-Darmstadt, le Nassau. À Paris, les républicains les plus avancés, comme Louis Blanc et Ledru-Rollin, voulaient que la France exportât sans tarder sa révolution à travers l'Europe. Résolument pacifiste, Lamartine s'efforça de rassurer les puissances étrangères par sa circulaire du 4 mars : la proclamation de la République française n'était « un acte d'agression contre aucune forme de gouvernement dans le monde » ; les traités de 1815 étaient résiliés en droit mais respectés en fait ; cependant, la France promettait son appui aux peuples en lutte pour leur indépendance. Les contradictions du nouveau pouvoir français apparaissaient déjà au grand jour. Cependant, la contagion révolutionnaire gagna rapidement toute l'Europe centrale. En Hongrie, dès le 3 mars, Kossuth dénonçait la domination autrichienne et réclamait la formation d'un gouvernement hongrois responsable. À Prague, on réclamait l'égalité entre Tchèques et Allemands. L'événement décisif fut la révolution de Vienne (13 mars 1848), qui provoqua la chute de Metternich : le vieux ministre, qui incarnait la politique de la Sainte-Alliance menée depuis 1815, dut prendre la fuite, caché dans une voiture de blanchisseuse. En quelques jours, les Autrichiens obtinrent du faible Ferdinand Ier la liberté de la presse, la formation d'une garde nationale bourgeoise et une Constitution (25 avr.) ; les Hongrois se donnèrent un ministère parlementaire (22 mars) et firent reconnaître leur autonomie par Vienne (statut du 11 avr.) ; les Tchèques obtinrent la Charte de Bohême (8 avr.) et les Croates formèrent un comité national sous la direction du ban Jelacic.

En Italie, la nouvelle de la chute de Metternich provoqua l'insurrection du royaume lombard-vénitien. Après une sanglante bataille (les « Cinq Jours » de Milan, 18/22 mars 1848), Radetzky, commandant en chef autrichien, dut évacuer Milan. À Venise, Daniele Manin proclama la république (22 mars). Le même jour, le roi de Piémont, Charles-Albert, déclenchait la guerre de l'indépendance contre l'Autriche se posant ainsi en champion de la cause nationale. Sous la pression des libéraux, le grand-duc de Toscane et Ferdinand II de Naples entrèrent à leur tour dans la guerre nationale et envoyèrent des contingents à Charles-Albert. La révolution de Berlin (18/21 mars 1848) obligea Frédéric-Guillaume IV à accorder une Constitution (18 mars), à instituer la liberté de la presse, à former un ministère libéral, à convoquer une Assemblée élue au suffrage universel, enfin à épouser la cause de l'unité allemande en se rangeant derrière le nouveau drapeau national noir, rouge et or. Dans le même temps, la Bavière devenait également une monarchie constitutionnelle, à la suite de l'abdication de Louis Ier (20 mars). En Allemagne comme en Italie, l'aspiration nationale était inséparable de la poussée libérale. Dès le 5 mars, des patriotes libéraux de l'Allemagne du Sud s'étaient réunis à Heidelberg pour préparer la convocation d'une Assemblée nationale allemande. Après les travaux du Parlement préparatoire ou Vorparlament (31 mars/2 avr.), une Assemblée nationale constituante élue par tous les Allemands se réunit à Francfort (18 mai) (v. FRANCFORT, parlement de) ; elle entreprit de doter l'Allemagne d'un pouvoir supérieur aux États dynastiques, et, en juin, elle nomma un « régent d'Empire » et un gouvernement commun à toute l'Allemagne. Pendant ce temps, la révolution s'était rallumée à Vienne (15 mai 1848), obligeant l'empereur et sa famille à s'enfuir et imposant la réunion d'une Assemblée constituante élue au suffrage universel.

La réaction (juin 1848/août 1849)

En moins de six mois, tout le système politique établi en Europe centrale par le congrès de Vienne s'était effondré. Pourtant, dès la fin du printemps 1848, commença un reflux général des mouvements libéraux et nationaux. En France, dans le climat trompeur d'euphorie et de fraternité qui avait suivi la révolution de Février, on vit rapidement s'opposer la province et Paris, les républicains modérés et les socialistes. Ces derniers, conscients de ne représenter qu'une minorité du pays, essayèrent vainement de faire ajourner les élections au suffrage universel. Celles-ci eurent lieu le 23 avr. 1848, et le poids prépondérant des masses paysannes donna une victoire décisive aux modérés. La crise économique persistante, la montée du chômage, la dissolution des Ateliers nationaux provoquèrent la grande insurrection ouvrière de juin 1848. Pour la briser, le gouvernement eut recours à l'armée et confia des pouvoirs dictatoriaux au général Cavaignac (v. JUIN 1848). Les sanglantes journées de Juin engagèrent la IIe République sur la voie de la réaction : le mouvement socialiste fut brisé, les ouvriers se détournèrent du régime, clubs et journaux populaires disparurent, les libertés de presse et de réunion furent réduites, et Louis Napoléon Bonaparte, élu triomphalement président de la République (déc. 1848).

En ce même mois de juin 1848, la monarchie des Habsbourg se redressait grâce à l'appui de l'armée. Radetzky faisait écarter tous pourparlers d'armistice en Italie, car il sentait la fragilité de la coalition italienne conduite par le roi Charles-Albert. Elle était affaiblie par le pape Pie IX, qui, dès le 29 avr., avait réprouvé la guerre contre l'Autriche, puissance catholique ; par le roi des Deux-Siciles, Ferdinand II, qui réussit une contre-révolution dans ses États (15 mai), massacrait les libéraux et rappelait ses troupes ; par les ambitions du Piémont, qui inquiétait nombre de patriotes italiens en procédant à l'annexion de Parme, Plaisance, Modène (juin), puis de la Lombardie et de Venise (juill.) ; par les médiocres compétences militaires de Charles-Albert, qui ne remporta contre les Autrichiens que des succès mineurs (Goito, 30 mai) et perdit un temps précieux. Radetzky passa alors à l'offensive et écrasa les Piémontais à Custozza (23/25 juill.). Charles-Albert dut abandonner Milan (5 août), et, par l'armistice de Vigevano (9 août), il rendit toute la Lombardie-Vénitie aux Autrichiens ; seule Venise, sous la dictature de Manin, poursuivit une héroïque résistance qui se prolongea jusqu'en août 1849. En Bohême, la révolte de Prague, déclenchée dans le climat d'exaltation du congrès panslave, fut écrasée par le prince de Windischgrätz : celui-ci, après que sa femme eut été tuée par les émeutiers, soumit la ville à un bombardement, obligea les Praguois à capituler sans condition (17 juin 1848) et établit en Bohême un régime de dictature militaire. Cependant, l'Assemblée constituante autrichienne s'était réunie à Vienne (22 juill.) et avait voté l'abolition du régime féodal. La ville était pratiquement aux mains des démocrates les plus radicaux, qui avaient partie liée avec les démocrates hongrois (Kossuth). À l'annonce du départ de troupes autrichiennes pour la Hongrie, la troisième révolution de Vienne éclata (6 oct.) ; le comte Theodor Latour, ministre de la Guerre, fut abattu par les émeutiers et pendu à un réverbère. Le gouvernement impérial, réfugié à Olmütz, fit alors bloquer la capitale par trois armées. Les Hongrois, venus au secours des insurgés viennois, furent repoussés à Schwechat (30 oct.). Vienne, soumise à un bombardement, fut prise d'assaut le 31 oct. 1848. Windischgrätz fit exécuter sommairement plusieurs chefs révolutionnaires, parmi lesquels Robert Blum, député au Parlement de Francfort. Devenu Premier ministre, le prince de Schwarzenberg employa toute son énergie au rétablissement de l'autorité impériale : il fit abdiquer le médiocre Ferdinand Ier et servit de mentor au nouvel empereur, François-Joseph, âgé alors de dix-huit ans (déc. 1848). La Constituante fut dissoute et l'instauration du régime constitutionnel ajournée sine die. Le redressement de l'Autriche encouragea le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, qui n'avait accepté qu'à contrecœur les réformes du mois de mars précédent, à en finir lui aussi avec ses libéraux. Comme à Paris et à Vienne, l'armée fournit le bras de la contre-révolution : le ministère Brandenburg fit mettre Berlin en état de siège (nov. 1848) et exila en province la Constituante prussienne, qui fut dissoute peu après. Le 6 déc., Frédéric-Guillaume octroyait à son peuple une Constitution qui, établissant formellement le suffrage universel pour les élections à la Chambre des députés, sauvegardait en fait, par l'institution de trois collèges électoraux, la suprématie des électeurs les plus riches ; le principe de la responsabilité ministérielle devant le Parlement n'était pas reconnu, le roi continuait de choisir les ministres à son gré et à gouverner par ordonnances dans l'intervalle des sessions parlementaires.

En Italie, la défaite de Custozza avait porté une grave atteinte au prestige de la maison de Savoie. À Rome, le pape Pie IX avait trahi beaucoup d'espoirs en refusant la guerre contre les Autrichiens. Après l'assassinat de son ministre Rossi (15 nov. 1848), il fut contraint par une émeute de s'enfuir à Gaète, sous la protection du roi des Deux-Siciles. Une Assemblée constituante se réunit à Rome, proclama la république (9 févr. 1849) et confia le pouvoir à un triumvirat animé par Mazzini. Quelques jours plus tard, la république était également proclamée en Toscane. Charles-Albert crut que l'heure était venue de reprendre la guerre contre l'Autriche (20 mars) ; mais après trois jours seulement de campagne, l'armée piémontaise fut définitivement éliminée par Radetzky, vainqueur à Novare (23 mars 1849). Charles-Albert abdiqua en faveur de son fils, Victor-Emmanuel II. Facilement victorieux en Italie, les Autrichiens durent mener une longue guerre pour réduire les Hongrois. Maître de Budapest dès le 5 janv. 1849, vainqueur des Hongrois à Kapolna (26/27 févr.), Windischgrätz dut alors faire face à une puissante contre-offensive : battus à Gödöllö (7 avr.), les Autrichiens durent évacuer presque toute la Hongrie. Kossuth proclama l'indépendance de la Hongrie et la déchéance des Habsbourg (14 avr.). Mais, vers la mi-juin, la Hongrie fut envahie du N. et de l'O. par les forces russes et autrichiennes alliées ; l'armée magyare, commandée par Arthur Görgey, subit une défaite décisive à Temesvár (9 août 1849), et Görgey dut mettre fin à la résistance (capitulation de Vilagos, 13 août). Retombée sous la domination des Habsbourg, la Hongrie fut soumise par Haynau à une sévère répression. En Allemagne, le Parlement de Francfort, longtemps divisé entre partisans de la « Grande Allemagne » (avec l'Autriche) et de la « Petite Allemagne » (unie autour de la Prusse) avait fini par adopter la Constitution du 27 mars 1849, qui faisait de l'Allemagne un État fédéral sous la conduite d'un empereur héréditaire. Élu empereur par l'Assemblée (28 mars), le roi de Prusse finit par refuser la couronne impériale (27 avr.) parce qu'il ne voulait pas tenir son pouvoir d'une assemblée élue et parce qu'il avait peur des réactions autrichiennes. Devant l'effondrement du rêve unitaire allemand, les démocrates les plus radicaux provoquèrent des soulèvements désespérés en Saxe, au Palatinat et dans le pays de Bade (mai). L'armée prussienne rétablit rapidement l'ordre dans toutes les régions soulevées. L'Assemblée de Francfort, qui n'était plus qu'un « Parlement croupion », essaya de survivre en s'installant à Stuttgart ; le 18 juin 1849, elle fut dispersée sans ménagement par la police wurtembergoise. La révolution allemande était finie. La IIe République française, où le « parti de l'Ordre » triompha des républicains modérés aux élections de mai 1849, contribua de son côté à la défaite des dernières forces révolutionnaires. Pour restaurer le pape Pie IX, une expédition française, commandée par le général Oudinot, vint mettre le siège devant Rome, défendue par Garibaldi (juin 1849) ; au bout d'un mois de résistance, Garibaldi dut abandonner la ville bombardée, où les Français rétablirent l'autorité pontificale (3 juill.). Enfin, Venise, assiégée depuis un an par les Autrichiens, bombardée par terre et par mer, ravagée par le choléra, succombait à son tour (28 août 1849).

JUIN 1849 (Journée du 13). En France, sous la Seconde République, manifestation organisée par les députés républicains d'extrême gauche - qui avaient pris le nom de « montagnards » - contre l'Assemblée législative (mai 1849) dominée par les conservateurs du parti de l'Ordre, cette dernière ayant décidé d'envoyer des forces françaises contre la République romaine afin d'y rétablir l'autorité temporelle du pape. Réprimée par les forces de l'ordre, cette insurrection dirigée par Ledru-Rollin, fut un échec et une trentaine de députés montagnards furent arrêtés. Voir Révolution de 1848.




RÉVOLUTION FRANÇAISE DE FÉVRIER 1848. Journées insurrectionnelles des 22, 23 et 24 février 1848 qui mirent fin à la monarchie de Juillet et au règne de Louis-Philippe Ier, remplacés par la Deuxième République. La révolution de 1848 en France fut suivie, comme celle de 1830, de nombreux mouvements révolutionnaires en Italie, en Hongrie, en Allemagne, en Autriche et en Pologne. Ce « printemps des peuples » fut rapidement suivi d'une période de répression et de réaction politique. En France, la Deuxième République disparut avec le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte. Précédée d'une grave crise économique et financière (1846-1847) et aggravée par le mécontentement grandissant de l'opinion face à la politique autoritaire et conservatrice de Guizot, la révolution française de 1848 culmina avec la campagne des banquets (1847-1848) organisée, à travers toute la France, par l'opposition républicaine afin de promouvoir des réformes. L'interdiction d'un banquet prévu pour le 22 février à Paris provoqua l'insurrection que n'arrêta pas le renvoi du ministre (23 février). Le 24 février, Louis-Philippe abdiqua en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Mais les républicains, refusant de voir leur victoire confisquée comme en 1830, nommèrent un gouvernement provisoire dont les principaux membres furent Lamartine, Arago, Ledru-Rollin et Louis Blanc. La République, le 25 février, fut proclamée. Voir Kossuth (Lajos), Mazzini (Giuseppe), Révolutions de 1848 en Europe. RÉVOLUTIONS DE 1848 EN EUROPE. Ensemble des mouvements libéraux et nationaux qui agitèrent la France, l'Europe centrale et l'Italie en 1848 et 1849. Ce « printemps des peuples », vite étouffé par la réaction, accéléra néanmoins le processus de formation de grands ensembles nationaux, comme l'Italie et l'Allemagne. Les révolutions de 1848 furent précédées par la crise économique de 1846-1847, mais la question sociale ne joua un rôle vraiment important qu'en France, déjà engagée dans la révolution industrielle. Ailleurs, en Autriche, en Italie, en Allemagne, elles exprimèrent avant tout les aspirations libérales et nationales muselées depuis 1815 par l'ordre issu du congrès de Vienne, et incarné par l'Autriche de Mettemich. L'objectif était double : transformer les régimes absolutistes en monarchies constitutionnelles et faire triompher le principe des nationalités. Italiens et Allemands souhaitaient leur unité. Hongrois, Croates et Tchèques aspiraient à se libérer de la tutelle des Habsbourg. Plusieurs pays restèrent cependant en dehors de l'agitation comme l'Angleterre et la Russie.

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