RÉVOLTE
RÉVOLTE, n.f. (lat. revolvere « rouler en arrière »). Rébellion, soulèvement contre l'autorité établie. En philosophie, refus indigné, protestation contre un ordre des choses jugé injuste et vide de sens. C'est l'attitude d'Albert Camus dans l'Homme Révolté : « La révolte naît du spectacle de la déraison devant une condition injuste et incompréhensible (...). Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée : elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lieu commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. Je me révolte, donc nous sommes. »
RÉVOLTE
Sursaut de la conscience par refus de l’injustice subie ou perçue. Sur le plan social, elle peut donner lieu à une insurrection contre l’ordre établi, mais en tant que telle, son efficacité risque d’être assez faible, par manque d’organisation, voire de projet politique précis. Le sens moral et existentiel de la révolte est souligné par Camus, qui, l’opposant à la révolution, voit en elle une vertu sociale grâce à laquelle, dans l’épreuve quotidienne, l’homme est tiré de la solitude pour accéder à l’existence communautaire : « Je me révolte, donc nous sommes. »
révolte, rébellion contre l’autorité. D’une façon générale, la révolte exprime le mécontentement d’un individu ou d’un groupe, son hostilité à l’égard d’un sort injuste, d’un milieu agressif, voire simplement incompréhensif ou indifférent. Elle est la réaction normale à la frustration. La révolte sociale est provoquée moins par des conditions économiques défavorables que par un sentiment d’insatisfaction psychologique dû, selon H. H. Hyman (1942), à une position déterminée de l’individu (ou du groupe) envers son statut personnel. Les psychanalystes expliquent cette attitude par le déplacement, dans le domaine social, d’un conflit intrafamilial : la révolte contre l’ordre établi serait l’expression actuelle de la rébellion (d’origine œdipienne) de l’enfant contre l’autorité de ses parents.
Révolte De l'italien rivoltare, « retourner » (du latin revolvere, « rouler en arriére »). Soulèvement contre l’autorité établie. • Pour Camus, la révolte est une réaction de refus face au spectacle insoutenable de l'injustice et de l'oppression.
Révolte Refus d’adhérer à un ordre social, moral, métaphysique, ressenti comme injuste ou absurde. 1 La révolte comme fait individuel : Molière, Dom Juan (cf. Libertin) ; Baudelaire, Les Fleurs du mal (cf. Satanisme) ; Rimbaud, Poésies, Une saison en enfer; Vallès, L’Enfant; Gide, Les Nourritures terrestres, L’Immoraliste (cf. immoralisme); Rolland, Jean-Christophe; Breton, Manifestes du surréalisme; Malraux, Les Conquérants, La Voie royale; Céline, Voyage au bout de la nuit; Anouilh, La Sauvage, Antigone; Sartre, La Nausée, Le Diable et le Bon Dieu; Camus, Caligula, Le Mythe de Sisyphe; Vian, L’Écume des jours; Beckett, Fin de partie; Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée; Ionesco, Le roi se meurt. 2 La révolte comme fait collectif : cf. Résistance, Révolution.
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