rêverie
rêverie, état de détachement de la réalité, intermédiaire entre la pensée vigile et le rêve. Le sujet, distrait du monde extérieur, dont il ne garde qu’une conscience floue, se laisse entraîner par un enchaînement d’images et de pensées obéissant plus aux motivations affectives qu’à la logique. La rêverie apparaît comme un phénomène normal à la puberté, où elle a la signification d’une anticipation de la réalité future. Chez les enfants et les adultes, elle constitue souvent un symptôme névrotique, une fuite de la réalité. Elle dépend de la constitution, les sujets schizoïdes ayant une propension particulière à la rêverie, et des conditions extérieures : la monotonie d’une tâche ou d’une excitation (le bruit régulier d’une machine, par exemple), l’absence de stimulation provenant du monde ambiant favorisent le développement de la rêverie. Elle constitue souvent un mode de défense du moi contre l’ennui et les frustrations de la vie quotidienne.
RÊVE / RÊVERIE
1. Activité psychique qui se produit pendant le sommeil (faites de doux rêves cette nuit).
Selon Freud, le rêve a une signification, il est l’expression « d’un désir, d’une crainte ou d’une punition » inconscients.
2. Par extension, idée fantaisiste ou chimérique agréable (le rêve de ma vie serait d'être une star; un paysage de rêve).
3. Rêverie : à l’état de veille, association d’idées plus ou moins organisées, éloignées de la situation actuelle (écouter de la musique m'emporte dans des rêveries infinies).
Rêverie
Vagabondage de l’esprit cédant à des sollicitations affectives, la rêverie est devenue un thème (littéraire à partir de Rousseau (Les Confessions, Les Rêveries du promeneur solitaire). C’est un élément essentiel de la vie intérieure. La sensibilité fait sa richesse, elle se nourrit de souvenirs ou du spectacle de la nature, peut se nuancer de mélancolie ou d’ennui, se prolonger en rêve : Senancour, Oberman; Chateaubriand, René, Le Génie du christianisme («le vague des passions»); Hugo, Les Feuilles d’automne, Les Contemplations; Nerval, Sylvie; Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Petits poèmes en prose; Verlaine, Poèmes saturniens, Les Fêtes galantes, Romances sans paroles; Proust, À la recherche du temps perdu.
REVERIE DIRIGEE. Technique psychothérapique inspirée des travaux de Pierre Janet et de Vittoz, qui aurait été mise en œuvre dès 1925 par Marc Guillerey. Délaissée, puis reprise par son auteur après la publication des premiers travaux de Robert Desoille, elle est décrite par Marc Guillerey en 1942, dans une perspective psychosomatique et faisant appel essentiellement à la notion de « Moi corporel ».