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RÊVE

RÊVE. n.m. (origine incertaine). ♦ 1° Le rêve est la vie de l'esprit pendant que nous dormons. Nous nous représentons des objets, nous nous trouvons dans des situations qui nous donnent l'impression de la réalité. Descartes l'a bien noté (Méditation première). Le rêve est tantôt un défilé d'images instables, incohérent, tantôt un scénario qui a sa logique, en dépit de certains éléments absurdes, et qui peut être angoissant et terrifiant ; c'est alors un cauchemar. Le rêve laisse, au réveil, des souvenirs plus ou moins confus ou précis. Les psychologues pensent, aujourd'hui, qu'il occupe de vingt à trente pour cent de notre temps de sommeil et que l'activité onirique (du grec oneiros, « rêve ») est nécessaire à notre équilibre. — Dans le sommeil, le tonus musculaire est diminué, le niveau mental abaissé, les seuils sensoriels sont élevés. Le rêve s'expliquerait donc comme le déploiement de la vie mentale à un bas niveau de tension psychique. Il aurait pour matériaux des sensations externes et internes, et des souvenirs, médiocrement interprétés par des facultés mentales en état de relâchement. Bergson (Énergie spirituelle) donne l'exemple suivant : « Je rêve que je fais un discours et que mes auditeurs manifestent en criant : "A la porte ! À la porte." Je me réveille, un chien du voisinage aboie. En rêvant, j'ai mal interprété ses "ouâ, ouâ". » Pour Bergson, « dormir c'est se désintéresser », se mettre en position de repos, et relâcher son attention à la vie. Une mère ne dort jamais pour son enfant. — Pour Freud, « le rêve est la manifestation déguisée d'un désir refoulé ». Il distingue donc, dans le rêve, le contenu manifeste et le contenu latent. Le contenu latent est fait des désirs et des sentiments refoulés. Le contenu manifeste présente ceux-ci travestis, de façon que leur représentation, devenue supportable par la conscience, ne soit plus censurée. Les rêves ont-ils donc un sens ? Certains d'entre eux sont symboliques, mais leur interprétation est très difficile. Il n'y a pas de correspondance terme à terme qui puisse donner « la clé des songes ». Lacan a beaucoup étudié, dans l'activité onirique, les procédés de déplacement, et les a rapprochés de la création artistique, poétique en particulier. ♦ 2° Sens figuré. On appelle rêve l'objet d'un grand désir, ou le fonctionnement de notre pensée quand nous la laissons aller sans souci de la gouverner, ou encore le déploiement de l'imagination, sans rapport avec le réel.

RÊVE

Période de sommeil caractérisée par un abaissement du tonus musculaire et du niveau mental en même temps que par la production de phénomènes psychiques ou images de rêve dont le sujet garde un souvenir plus ou moins précis au réveil. Du point de vue psycho-physiologique, on a vérifié que l’activité onirique est essentielle à l’équilibre, sa durée pouvant occuper 20 à 30 p. cent du temps du sommeil.

♦ Dans toutes les sociétés, on a tenu les rêves pour dotés de sens, soit qu’on leur accorde une vertu prémonitoire (d’où les nombreuses et contradictoires « clefs des songes » rédigées dès l'Antiquité), soit qu’on admette - c’est le cas dans certaines sociétés traditionnelles - que ce qui est vécu en rêve l’est par une sorte de double spirituel du rêveur, ce dernier devant alors assumer la responsabilité des actes rêvés.

♦ Au xixe siècle, on découvre Fin-fluence des stimuli externes (bruits, contacts, odeurs) et internes (postures, digestion, respiration) sur la matière du rêve (observations de H. de Saint-Denis et A. Maury). Mais c’est la psychanalyse qui donne véritablement au rêve une signification. Trouvant dans celui-ci la voie royale vers l’inconscient, Freud montre qu’il résulte d’un travail d’élaboration au terme duquel les désirs ayant fait l’objet d’un refoulement dans la vie diurne parviennent à s’exprimer, mais en se déguisant pour déjouer la censure et être acceptés par la conscience (lorsque le déguisement est insuffisant ou sur le point de cesser, comme dans certains cauchemars, la conscience réveille le dormeur, d’où la formule de Freud : « le rêve est le gardien du sommeil »). On doit dès lors soigneusement distinguer le contenu manifeste et le contenu latent du rêve : le premier correspond au récit que fera le rêveur au réveil, le second au sens que les éléments oniriques ont pour l’inconscient, « en deçà » du travestissement. Le « travail du rêve », qui permet de passer du contenu latent au contenu manifeste, s’effectue selon deux processus : la condensation, par laquelle un élément du contenu manifeste sera porteur de plusieurs sens du contenu latent, et le déplacement, grâce auquel la représentation manifeste, empruntant aux résidus de la vie diurne plus ou moins proche, prend souvent un aspect insolite ou « amusant », l’énergie propre au désir inconscient étant ainsi déplacée vers une représentation anodine et rendue supportable. Le rêve est ainsi symbolique, mais d’un symbolisme complexe, qui déjoue toute « clef des songes », et où n’existe pas de correspondance univoque ou terme à terme. L’analyse du rêve aura donc pour but de retrouver le contenu latent en devinant derrière la clôture apparente du récit manifeste, une effervescence qui correspond au dynamisme même de l’inconscient.

♦ En montrant que déplacement et condensation correspondent à des procédés rhétoriques (respectivement la métaphore et la métonymie), J. Lacan a rappelé fortement la similitude existant entre l’activité onirique et la création artistique, en particulier poétique.

rêve, suite d'images psychiques se produisant dans le sommeil. — Le caractère fondamental du rêve est de nous faire participer à une action, en d'autres termes d'être dramatique. Les associations s'y forment d'une façon absolument libre, indépendamment du contrôle de la conscience, de la volonté. Aussi a-t-on pensé que la logique du rêve était une expression de l'inconscient. La psychanalyse, 'dont l'objet est l'analyse de l'inconscient, accorde un rôle privilégié à l'analyse des rêves; elle distingue leur contenu manifeste (qui nous paraît souvent dépourvu de sens) et leur contenu latent (le sens inconscient). De ce point de vue, Freud distingue (dans le Rêve et son interprétation) les rêves d'enfant et les rêves d'adulte : les premiers ne font qu'exprimer les désirs de la veille (tel est le cas de l'enfant Hermann, qui a été privé de cerises au dîner du soir et qui, le lendemain matin, se réveille tout à fait satisfait, affirmant avoir « mangé toutes les cerises ». Il a rêvé qu'il les mangeait, et ce rêve très simple évoque directement un désir conscient). En revanche, dans le rêve d'adulte, le désir est refoulé par la « censure » de la conscience sociale et s'exprime sous une forme déguisée. Par exemple, une jeune fille rêve que son neveu, auquel, dans la vie, elle tient beaucoup, est mort; or, elle en éprouve un sentiment de contentement. L'analyse psychanalytique révèle que, dans le passé, elle a rencontré l'homme qu'elle aimait au chevet du lit de son premier neveu, qui est mort; par conséquent, elle espère le revoir à l'occasion de la mort de son second neveu : d'où le sentiment de contentement. La spécificité du rêve d'adulte se manifeste ici dans le fait que le sentiment (de contentement) ne se rapporte pas au contenu manifeste du rêve (la mort du neveu), mais à son contenu latent, refoulé dans l'inconscient. Le « déguisement » est un caractère spécifique du rêve d'adulte. La tâche de l'analyse psychologique est de nous permettre de faire coïncider les données de notre conscience avec nos aspirations inconscientes et de réaliser ainsi l'équilibre de notre personnalité.

REVE. Freud soutient que le sommeil satisfait un désir instinctuel inconscient de retour au sein maternel. Dans un certain sens, il existe à la naissance un instinct de sommeil. En apparence, le rêve contrecarre le désir du dormeur d’oublier dans le sommeil tous les soucis et toutes les agitations. Mais, pendant le sommeil, des pulsions et des désirs inconscients sont activés et atteignent la conscience du dormeur dans le rêve. S’il n’étaient pas contrôlés, ils réveilleraient le dormeur, et ce contrôle des tendances et des désirs inconscients est la tâche du rêve. Si le rêve réussit à réaliser un désir inconscient, le sommeil peut continuer. C’est dans ce sens que le rêve est le gardien du sommeil. C’est dans ce sens, également, qu’il faut comprendre la définition freudienne du rêve comme tentative de réalisation déguisée d’un désir refoulé. (Voir Sommeil et Image.)

Adler voit dans cette production onirique une prise de position de l’individu vis-à-vis d’un problème présent ou futur. La structure de la personnalité, son style de vie, dicte au sujet une attitude précise face aux exigences du monde extérieur. Cette attitude n’est pas toujours en concordance avec le sens commun. Le rêve et l’état affectif qu’il produit incitent le sujet à suivre dans ses conduites le sens que l’inconscient lui propose. Le rêve doit être interprété en fonction de l’image et des sentiments qu’il évoque, sans oublier la finalité qu’il exprime. L’interprétation du rêve se fait dans un sens métaphorique, en tenant compte de la représentation symbolique propre à chaque individu. L’employé rêvant qu’il est en lutte avec un cambrioleur qui ressemble à son patron, nous fait comprendre qu’il est mécontent de sa place. Nous pouvons nous attendre à ce qu’il la quitte prochainement. Peut-être appartient-il à cette catégorie de sujets qui ne restent pas longtemps dans un même emploi. Il y a des types de rêves que le psychothérapeute rencontre souvent. Les rêves angoissants traduisent la pusillanimité du sujet. Les rêves de chute nous disent que le rêveur craint de tomber d’une certaine hauteur, d’un niveau qu’il s’est donné. Les actions cruelles traduisent un besoin de vengeance du sujet en compensation d’injustices réelles ou alléguées dont il croit avoir été la victime. Manquer un train, un autobus, nous indique que le rêveur a l’habitude de laisser passer des occasions afin de ne pas prendre des responsabilités. Souvent le rêveur se voit nu dans la rue. Le sentiment de gêne qui accompagne cette situation est en rapport avec la gêne qu’éprouve le sujet à l’idée que ses défauts et ses insuffisances pourraient être découverts. (Voir : La psychologie d'Adler, par H. Schaffer, éd. Masson, Paris, 1976, p. 77.)

Le rêve est la mise en scène, au cours d’un état de conscience spécifique, de facteurs psychiques qui n’ont pas trouvé leur place dans le conscient diurne. Il n’est pas plus un leurre que n’importe quel autre langage. Au contraire, il est moins soumis que d’autres aux contrôles du Moi. Mais, il utilise peu la langue conceptuelle et ses moyens d’expression plus primitifs demandent un décryptage auquel le conscient est moins habitué. L’interprétation d’un rêve se fait en trois temps : composition sémantique de chaque élément, structure de l’ensemble, rapport à la vie éveillée. Les lieux, temps, acteurs d’un rêve signifient, en fonction du contexte propre au rêveur et en fonction de la fantaisie (ou symbolique), commune. La recherche de signification relève de deux méthodes complémentaires, association et amplification. Dans chaque cas, il ne s’agit pas de poursuivre indéfiniment mais de garder les matériaux qui peuvent faire un sens dans la singularité du rêve. Chaque élément est susceptible d’avoir en même temps plusieurs significations, du plan-objet au plan-sujet. Elles s’organisent selon les procédés généraux de la symbolisation, notamment la métaphore et la métonymie. Le rêve est aussi une histoire. Jung refuse de s’en tenir au découpage et recherche un sens à la coordination des éléments dans un déroulement. Il propose pour cela un schéma dramatique : introduction du problème, péripéties, nœud, lysis. Enfin, Jung fait l’hypothèse que le rêve est avec la vie éveillée dans un rapport de compensation, qui joue selon toutes les modalités de la vie psychique. Il peut aussi bien corriger une fausse conscience qu’activer une tendance latente. A ce titre, la réalisation du désir est une des formes de la compensation. Le rêve est le pendant de la vie diurne, le moyen de sa régulation, c’est-à-dire de sa bonne santé. Il est un agent thérapeutique privilégié aussi bien dans les thérapies longues que brèves. Enfin il donne accès à la connaissance inconsciente. (Voir : Sommeil.)

REVE AGI. Méthode apparentée à la réalisation symbolique. L’action vive dont on rêve est une action qui affleure, une tendance mobilisée ; il est donc assez indiqué de la capter à ce moment pour la faire aboutir jusqu’au niveau du réel. L’application concernant surtout des rêves vraisemblables, mettant en scène les objets réels de nos sentiments, et inventant à leur égard des conduites physiquement possibles bien que, parfois, psychologiquement ou moralement impossibles.

REVE ALPHA. Expression employée par les praticiens de l’onirothérapie et des techniques de l’imagerie mentale pour désigner une forme particulière de l’activité onirique survenant généralement au cours de l’éveil subvigile, alors que le sujet présente le plus souvent une abondante activité alpha. Il s’agit essentiellement d’un surgissement d’images dont les composantes émotionnelle et affective très vives se traduisent par des variations mesurables des principaux indices neurovégétatifs (rythmes cardiaque et respiratoire, vasomotricité, réponse électrodermale, etc.). La question de l’analogie entre cette activité et le rêve hypnique est actuellement débattue. Une certaine complémentarité peut être envisagée entre les deux états, comme en témoigne la corrélation mise en évidence par l’onirothérapie entre abondance de l’alpha et facilitation des rêves hypniques ou de leur mémoration (Virel, 1967).

REVE COMME REVELATEUR. Le rêve est un écran révélateur placé sur le trajet interrompu de nos actions en devenir. Pour Baudouin, le rêve manifeste symboliquement une tendance insatisfaite. Ce qui est vrai du rêve est également vrai des « états de rêve » en général. Le rêve se trouve ainsi ramené à la tendance dont il représente le trop-plein.

REVE DIURNE. Rêverie qui permet au sujet un certain accomplissement de désir dans l’imaginaire. Comme le rêve, dont il est très proche, le rêve diurne bénéficie d’une certaine indulgence de la part de la censure et repose, pour une bonne part, sur les impressions laissées par des événements infantiles.

REVE EVEILLE. Technique définie par L. Daudet (1926), grâce à laquelle il est possible de provoquer volontairement un état de rêverie solitaire excluant à la fois la rumination et l’obsession, et ayant de ce fait la valeur d’une technique de libération et d’épanouissement de la personnalité.

REVE EVEILLE DIRIGE (R.E.D.). Psychothérapie différant d’autres onirothérapies par son caractère directif. Il s’agit d’une technique créée par E. Caslant (1921) que Robert Desoille a d’abord adapté à l’exploration psychologique (1938), puis à la psychothérapie (1945) et très proche de celle de Happich (1932) et de Guillerey (1942). Elle consiste en un reconditionnement pavlovien de la personnalité. Au sujet préalablement relaxé, l’opérateur injecte une série standard de thèmes (l’épée, le vase, la sorcière, le mage, le dragon, le prince charmant) et conduit systématiquement le scénario imaginaire qu’ils déclenchent. L’induction du déplacement vers le haut ou le bas, dont Caslant avait découvert l’importance, y tient une grande place. A noter que la technique conçue par Caslant comme une méthode de développement des facultés supranormales et érigée d’abord par Desoille en technique de recherches métapsychologique est promise à un renouveau d’intérêt dans le cadre des études parapsychologiques contemporaines.

REVE EVEILLE LIBRE. Nom donné par André Arthus à une technique d’imagerie mentale selon laquelle le sujet ne reçoit aucune consigne ni aucune direction (1956).

REVE VECU. Dénomination adoptée par Marc Guillerey après 1945 pour remplacer celle de « rêverie dirigée » qui lui semblait ne pas exprimer la valeur simplement inductive des images proposées au malade.


« Le rêve est la réalisation d’un désir » (en fait : « le rêve est la tentative d’accomplissement d’un souhait refoulé »). Telle est la formule dernière à laquelle aboutit la psychanalyse du rêve. Mais pour arriver à cette formule, un chemin extrêmement compliqué doit être suivi dont nous ne retiendrons ici que les stations principales.

1. Il faut partir du désir de dormir et du fait que le rêve est le gardien du sommeil, en donnant une « décharge onirique » à des investissements tenaces qui refusent l’abandon régressif du dormeur. - « L’entrepreneur » du rêve est un reste de pensée, un « résidu diurne » de représentations, souvent insignifiantes à leur niveau, et transformées en images de façon à ne pas troubler le sommeil. Mais ces pensées prennent leur poids et leur « résistance » de ce qu’elles sont entrées en relation avec une intention refoulée, à l’occasion du fléchissement de la « censure » dû au sommeil et permis par la fermeture de l’accès à la motricité. - Le « capitaliste » du rêve est en effet un souhait, exprimant une « motion pulsionnelle ». Chez l’adulte, le souhait provocateur du rêve (en portant sa charge sur les résidus diurnes) est un vœu refoulé, ou qui a reçu un renforcement inconscient. Le désir inconscient agit sur le matériel des pensées du rêve en l’entraînant dans l’inconscient ou, à parler plus précisément, en le traitant de façon conforme au processus de pensée propre à l’inconscient et aux nécessités de la censure résiduelle. Un compromis convient à l’expression du désir et du reste de censure, ainsi que l’emploi d’un mode de décharge selon le processus primaire (si le déguisement échoue, le Moi donne le signal d’angoisse et de réveil : c’est le cauchemar...). - Le « travail du rêve » concerne alors le déplacement de l’accent, les condensations multiples et artificielles (qui ne craignent pas de jouer aussi bien sur les mots). Il y a emploi envahissant de la métaphore, de l’allusion, du laconisme, de l'inversion, de la substitution, de l’identification, de l’énigme, du rébus... Il y a, de même, coexistence des contraires, symbolisme, remplacement des liaisons intrinsèques (similitude, temporalité, causalité) par des rapprochements extrinsèques (simultanéité, contiguïté, succession). L’ensemble doit également convenir aux conditions d’une représentation plastique (par régression formelle de la pensée aux images, et de l’optatif au présent)... Ainsi, le désir insatisfait se sert des préoccupations diurnes, qu’il rejoint, pour se manifester à travers un déguisement aboutissant au contenu manifeste (et « incompréhensible ») du rêve. Une élaboration secondaire de la « dramatisation » onirique tente parfois de mettre à ce point un semblant de logique. - L’association libre sur les éléments du rêve permet de retrouver, derrière le contenu manifeste, les pensées, le contenu latent, qui ont été soumis au travail du rêve, du fait de leur liaison avec le désir inconscient. L’existence de ce dernier (d’où relève toute la « signifiance » du rêve) doit s’inférer dans l’interprétation des pensées latentes, compte tenu des déplacements d’intensité et d’affects...

2. La place du rêve est considérable dans la théorie psychanalytique : l'analyse des rêves est la voie royale de la connaissance de l’inconscient. Phénomène normal, le rêve met pourtant en jeu des mécanismes que l’on retrouve dans les névroses (substitution, déplacement, identification, etc.) ; il a cependant la structure d’une psychose transitoire (représentation « hallucinée »). Ceci suffit à relativiser l’hiatus traditionnel entre le normal et le pathologique. Par ailleurs, les considérations de figurabilité, le processus primaire, se montrent isomorphes aux phénomènes de l'esprit, de la poésie, du symbolisme... Le rêve permet donc de ramener sous un seul point de vue « métapsychologique » le normal, le pathologique et le culturel...


REVE (n. m.) 1. — Toute représentation qui survient chez un homme endormi : « Production psychique qui a une signification et qu’on peut insérer parfaitement à la suite des activités mentales de la veille » (Freud) ; pour la psychan., le rêve est la réalisation d’un désir. 2. — Idée chimérique. 3. — Interprétation des rêves (psychan.) : ensemble des techniques par lesquelles, à partir du contenu manifeste du rêve, on parvient à la connaissance de leur contenu latent. 4. — Rêverie : a) État de l’esprit occupé d’idées confuses, d’images vagues. b) Pour Freud, Syn. rêve diurne, scénario élaboré à l’état de veille, représentant l’accomplissement d’un désir.

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