réticence
La réticence est une variété d’aposiopèse ; c’est donc une figure microstructurale. Elle consiste en l’interruption de la suite attendue des dépendances par l’enchaînement grammatical dans la phrase, de telle manière qu’il s’agit d’un arrêt dans un unique énoncé suivi, de la part du locuteur lui-même. Considérons cet extrait du Tartuffe de Molière :
Le seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude... L’horreur que j’en conçois... J’ai le cœur si serré Que je ne puis parler et crois que j’en mourrai.
Dans ces propos de Tartuffe, on remarque une réticence assez faible après si rude... : la phrase peut en effet s’interpréter aussi bien en consécutive annonçant et attendant la subordonnée (cas de réticence), qu’en exclamative (point de réticence) ; mais le ton général fait pencher pour la réticence. D’autant plus que celle-ci est incontestable après conçois... : Tartuffe alors s’arrête lui-même et reprend aussi lui-même ensuite une autre forme phrastique.
=> Figure, microstructurale, construction; aposiopèse.
Réticence. Figure par laquelle on ne dit pas tout ce que l’on pourrait dire, soit volontairement, soit sous l’emprise d’une émotion :
Quelle horreur me saisit ! grâce au ciel j’entrevois... Dieux ! quels ruisseaux de sang coulent autour de moi !
(Racine, Andromaque)
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