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Résumé du cours "L'humain et ses limites : La question de l'écologie"

Introduction

L'écologie, issue du grec "oikos" (maison, habitat) et "logos" (science), étudie les interactions entre les êtres vivants et leur environnement. Apparue politiquement dans les années 1960-1970, l'écologie politique examine les moyens de résoudre les crises environnementales. Deux courants principaux émergent : les fondamentalistes (écologie profonde) et les réformistes (écologie de surface).

Débat entre Réforme et Révolution

Les "Fundi" ou partisans de l'écologie profonde, influencés par le rapport Meadows (1972), prônent un changement radical du système économique et politique, s'opposant au capitalisme et au consumérisme. Ils estiment que seul un renversement total peut répondre aux défis écologiques actuels.
En revanche, les "Realo" ou partisans de l'écologie de surface, soutiennent une approche réformiste visant à corriger les effets néfastes du capitalisme par des mesures comme la réduction des gaz à effet de serre et la promotion du développement durable.

Concepts Clés de l'Écologie

  1. Développement Durable : Répondre aux besoins présents sans compromettre ceux des générations futures. Ce concept, popularisé par le rapport Brundtland (1987), insiste sur l'équilibre entre croissance économique, protection de l'environnement et équité sociale.
  2. Empreinte Écologique : Mesure de la pression exercée par les activités humaines sur les ressources naturelles. Elle quantifie la surface nécessaire pour produire les ressources consommées et absorber les déchets générés.
  3. Décroissance : Stabilisation ou réduction du PIB pour préserver l'environnement. Cette idée s'oppose au modèle économique traditionnel basé sur la croissance infinie.
  4. Divinisation de la Nature et Diabolisation de la Science : Hans Jonas, dans "Le Principe Responsabilité", évoque la nécessité d'une éthique pour contrôler le pouvoir humain afin d'éviter qu'il ne devienne une malédiction. La science doit être guidée par des principes moraux pour prévenir les catastrophes environnementales. Avec l'écologie, on a davantage peur de la science (exemple des OGM) et de la mondialisation que de la nature.

Paradoxe de la Croissance et du Bonheur

Le paradoxe d'Easterlin (1974) indique que la croissance économique ne conduit pas nécessairement à un bonheur accru. Deux explications sont avancées :

Nature et Humanité : Débat entre Humanisme et Antihumanisme

  1. Réformistes (Shallow Ecology) : La protection de la nature est essentielle pour protéger l'humanité. La nature est vue comme un environnement à préserver pour garantir la survie humaine. L’homme est premier, la nature seconde. Protéger la nature pour protéger l’homme. La nature n’est que l’environnement, elle n’a pas de droit. Seul l’homme est le centre. Il y a seulement des droits et des devoirs de l’homme.
2.     Révolutionnaires (Deep Ecology) : La nature est au centre, et l'humanité est une espèce parmi d'autres, l’homme n’est qu’à la périphérie. Michel Serres, dans "Le Contrat naturel", propose un rapport de réciprocité entre l'homme et la nature, et étendre le concept de contrat à la nature pour imposer la justice écologique contre le parasitisme humain. La nature doit devenir sujet de droit cad une personne morale vis-à-vis de laquelle l’humanité a des devoirs de protection et de respect.
3.     Motivation et Critique de l'Écologie Politique : L'écologie politique est souvent motivée par la peur des catastrophes environnementales, utilisée comme moteur de prise de conscience. Hans Jonas, dans "Le Principe Responsabilité", argue que la peur est utile pour voir les menaces et inciter à la précaution. La "Deep Ecology" s'oppose au christianisme et au cartésianisme, qui prônent la domination de la nature par l'homme. Elle propose des mesures extrêmes pour protéger l'environnement, comme la suspension de la démocratie au profit des experts, l'imposition de la décroissance, l'interdiction des déplacements en avion, et la limitation du nombre d'enfants par femme. Ces mesures sont vues comme antihumanistes car elles peuvent restreindre les droits humains pour protéger la nature.

Solutions et Synthèse

  1. Croissance Verte et Innovation Technologique : Intégrer l'écologie dans le libéralisme via la croissance verte et l'innovation technologique, comme les ampoules LED et l'économie circulaire. La technique peut permettre la dépollution et l'efficacité énergétique.
  2. Économie Circulaire : Remplacer le modèle de consommation jetable par un modèle de réutilisation et de recyclage. L'économie circulaire peut permettre une croissance durable même dans un monde aux ressources limitées.
  3. Filières Locales et Plateformes Collaboratives : Développer les filières locales contre le global et les plateformes collaboratives pour réduire l'empreinte écologique : Wikipédia, savoir gratuit, Velib, autolib.

Des Droits de la Nature ?

  1. Position Humaniste (Shallow Ecology) : La nature n'a pas de droits intrinsèques, mais l'homme a des devoirs envers elle pour protéger les générations futures. Les droits de la nature sont en réalité des devoirs de l'homme envers l'homme.
  2. Position Romantique/Écologiste (Deep Ecology) : La nature a une valeur intrinsèque et devrait être considérée comme ayant des droits. La deep ecology s'oppose au christianisme et au cartésianisme, prônant la limitation de l'humanité pour protéger Gaïa. Certains écologistes radicaux proposent d'étendre ce principe à la nature, considérant les arbres, les rivières et d'autres éléments naturels comme des sujets de droit. Cas Concrets : En 2017, le parlement néo-zélandais a accordé le statut de personne juridique au fleuve Whanganui. Aux États-Unis, des écologistes ont défendu les droits des arbres contre un projet de Disneyland.
  3. Une solution intermédiaire consiste à reconnaître la valeur intrinsèque de la nature tout en maintenant que les droits sont essentiellement humains. Les animaux et la nature ne jouissent d'aucun droit propre, car ils ne peuvent agir avec la réciprocité juridique attendue d'un sujet de droit. Selon Luc Ferry, les droits de la nature sont en réalité des devoirs de l'homme envers lui-même et les générations futures. Accorder des droits à la nature impliquerait des devoirs de la nature envers les hommes, ce qui est absurde. La nature doit être respectée et préservée par l'homme, non en tant que sujet de droit, mais en tant qu'objet de devoir pour assurer un avenir durable. Il s’agit d’adopter une éthique de la responsabilité, comme proposée par Hans Jonas. Les actions humaines doivent être guidées par la responsabilité envers les générations futures. Hans Jonas, dans "Le Principe Responsabilité", propose un impératif moral : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre. »

Conclusion

L'écologie politique nous pousse à repenser notre rapport à la nature et à intégrer des principes de durabilité et de responsabilité dans nos modes de vie. Les solutions proposées, entre réforme et révolution, doivent concilier les besoins humains avec le respect et la protection de l'environnement pour assurer un avenir durable.

Références

 



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