Résumé du Cours: L’Etat (1)
Résumé détaillé du cours de philosophie sur l'État
I. Définition et fondements de l'État
L'État est une entité politique et juridique qui exerce l'autorité sur un territoire et une population donnés. Il se distingue de la nation, laquelle est une communauté historique et culturelle. L'État se caractérise par des institutions politiques et administratives qui garantissent l'ordre et la sécurité. Les fonctions essentielles de l'État incluent :
- Défense nationale : Protection contre les menaces extérieures.
- Police : Maintien de l'ordre public.
- Justice : Régulation des conflits et protection des droits.
- Transports et services publics : Infrastructure et services essentiels.
- Éducation : Instruction publique gratuite et laïque, illustrée en France par l'enseignement public.
L'État joue un rôle central dans l'organisation de la société, régulant les relations entre les individus et les groupes, assurant la justice et promouvant le bien commun.
II. Les doctrines politiques sur l'État
A. L'absolutisme
L'absolutisme attribue un pouvoir sans limite à l'État, considéré comme nécessaire pour maintenir l'ordre et la stabilité. L'individu est subordonné à une autorité souveraine qui transcende les volontés individuelles. Thomas Hobbes, dans "Le Léviathan", justifie l'absolutisme en argumentant que, sans une autorité centrale forte, l'état de nature serait une guerre de tous contre tous.
- Citation : "Le roi, 'oint du Seigneur', n'est responsable que devant Dieu" (Bossuet).
Dans les régimes absolutistes, le pouvoir est souvent justifié par des arguments religieux ou transcendantaux, comme le droit divin des rois.
B. L'anarchisme
L'anarchisme rejette toute forme d'autorité coercitive, y compris l'État, considéré comme oppresseur des libertés individuelles. Les anarchistes, tels que Mikhaïl Bakounine et Pierre Kropotkine, prônent une société sans État où les individus s'organisent librement et solidairement.
Mikhaïl Bakounine : Théoricien de l'anarchisme, Bakounine critique vivement toute forme d'État qu'il voit comme un oppresseur naturel. Pour Bakounine, l'État impose des structures hiérarchiques qui nuisent à la liberté et à l'égalité des individus. Il prône une société où les relations sociales sont fondées sur l'égalité et la solidarité spontanée entre les individus.
- Citation : "L'État est un immense cimetière où viennent s'enterrer toutes les manifestations de la vie individuelle" (Bakounine).
Les anarchistes croient que l'absence de l'État permettrait l'épanouissement des libertés individuelles et la solidarité entre les membres de la société. Ils s'opposent à toute forme de pouvoir centralisé, qu'ils voient comme intrinsèquement oppressif et corrompu.
C. La démocratie
La démocratie tente de réconcilier la liberté individuelle avec l'organisation étatique. Jean-Jacques Rousseau, dans "Le Contrat social", affirme que l'État doit garantir les libertés naturelles et l'égalité des citoyens à travers la loi, expression de la volonté générale.
- Citation : "L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté" (Rousseau).
Dans une démocratie, l'État est vu comme un instrument au service des citoyens, visant à réaliser le bien commun tout en respectant les droits et libertés individuels.
III. Le Contrat social de Rousseau
Jean-Jacques Rousseau développe l'idée du contrat social pour expliquer comment une société peut être légitime tout en préservant la liberté naturelle de ses membres. Selon Rousseau, les individus consentent à renoncer à une part de leur liberté individuelle en échange de la sécurité et des avantages de la vie en société.
- Citation : "L'homme est né libre, et partout il est dans les fers" (Rousseau).
Le contrat social repose sur l'idée que la loi, lorsqu'elle est l'expression de la volonté générale, représente la volonté collective et non celle d'un individu ou d'un groupe particulier. Ainsi, l'obéissance à la loi est une forme de liberté, car elle découle de la volonté de tous.
La volonté générale
Rousseau distingue la volonté générale de la volonté de tous. La volonté générale est l'expression des intérêts communs et vise le bien commun, tandis que la volonté de tous est la somme des intérêts particuliers, souvent divergents. Pour que la volonté générale s'exprime, les citoyens doivent mettre de côté leurs intérêts personnels et se concentrer sur le bien commun.
Rousseau insiste sur l'importance de l'éducation et de la vertu civique pour que les citoyens puissent comprendre et défendre la volonté générale. La véritable liberté, selon Rousseau, est trouvée dans l'obéissance à une loi que l'on s'est prescrite à soi-même par l'intermédiaire de la volonté générale.
IV. L'État démocratique et le droit
Dans une démocratie, l'État est perçu comme un garant des libertés individuelles et du droit. La démocratie repose sur le principe de l'équilibre des pouvoirs et la participation active des citoyens. L'État démocratique doit protéger les citoyens contre les abus de pouvoir et assurer un ordre social juste.
- Citation : "Si l'État est fort, il nous écrase. S'il est faible, nous périssons." (Paul Valéry).
La démocratie implique une vigilance constante des citoyens pour prévenir les dérives autoritaires et maintenir un contrôle sur les institutions.
V. Les défis de la démocratie
La démocratie n'est pas seulement un régime politique, mais aussi un ensemble de valeurs et de pratiques nécessitant l'engagement des citoyens. Elle requiert :
- Participation citoyenne : Les citoyens doivent être actifs dans la vie politique et sociale.
- Éducation et vertu civique : Une démocratie stable repose sur une population éduquée et vertueuse.
- Tolérance et pluralisme : Accepter la diversité des opinions et des modes de vie.
La démocratie est un idéal régulateur, un processus en perpétuelle évolution qui demande des efforts continus pour se réaliser pleinement. Être démocrate implique beaucoup de vertu, à savoir: parfois aller contre son intérêt privé pour le sacrifier sur l’autel du Bien de tous.
VI. Conclusion
L'État joue un rôle essentiel dans l'organisation et la stabilité des sociétés humaines. Les différentes doctrines politiques offrent des perspectives variées sur la nature et le rôle de l'État, allant de l'absolutisme à l'anarchisme en passant par la démocratie. Chaque conception a ses propres justifications et implications pour la liberté et le bien-être des individus. La démocratie, en particulier, représente un équilibre délicat entre liberté et autorité, nécessitant un engagement constant des citoyens pour être préservée et améliorée.