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Résumé du cours: La Liberté

COURS DE TERMINALE 2023/2024



Résumé du cours de philosophie sur la liberté

Introduction
Le cours de philosophie aborde la notion de liberté, en explorant les différents aspects du libre arbitre et du déterminisme. La problématique centrale est de comprendre si la liberté humaine est une réalité ou une illusion, et si elle est absolue ou relative. L'exploration s'articule autour de trois parties : la thèse (idéalisme), l'antithèse (matérialisme) et la synthèse (rationalisme).

Première Partie : La Thèse du libre arbitre.

L'idéalisme affirme que l'homme possède une volonté absolue, lui permettant d'agir indépendamment des contraintes extérieures. Cette conception repose sur l'idée que l'individu peut choisir librement ses actions. Le libre arbitre est ainsi défini comme une capacité de décision absolue, sans cause déterminante. Descartes illustre cette idée dans une lettre à Mesland : « je peux refuser l’évidence en présence même de l’évidence »​​.

Citation de Descartes : « Je peux nier que 2 et 2 font 4, et confirmer ainsi, fut-ce de manière bien paradoxale, l’existence de ma liberté. » (Lettre à Mesland, 1645)

L'expérience du choix est cruciale dans cette thèse. Jean Buridan, un moine du XIVe siècle imagine l'expérience de pensée suivante: Si nous plaçons un âne qui aurait autant faim que soif, entre un sceau d'eau et une botte de foin, l'âne se laisserait mourir de faim et de soif, ne pouvant choisir, subissant avec la même puissance l'attraction de l'eau et de la nourriture !
Contrairement à l'âne de Buridan, qui meurt de faim et de soif faute de pouvoir choisir entre deux options égales, l'homme possède la volonté nécessaire pour prendre des décisions.

Cette notion de libre arbitre se manifeste également dans l'expérience de l'acte gratuit, tel que décrit par André Gide dans "Les Caves du Vatican". Dans ce récit, le personnage principal, Lafcadio, réalise un acte délibérément immotivé, sans raison apparente, pour exprimer sa liberté absolue. Cet acte, bien que choquant, illustre la volonté autonome du sujet.

Cependant, cette vision de la liberté est problématique. Lafcadio est-il libre ? Lafcadio ne prend-il pas pour une absence de motifs ce qui n’est qu’une ignorance de ces mêmes motifs ? La volonté d’agir sans motif n’est-elle pas déjà un motif ? Lafcadio tue-t-il pour se prouver libre ou se pose-t-il comme libre que pour pouvoir tuer ?Ces questions montrent les limites de la conception du libre arbitre comme absence de contraintes.

Deuxième Partie : L'Antithèse du déterminisme.

Le déterminisme, en revanche, nie la possibilité du libre arbitre. Selon cette perspective, toutes les actions humaines sont déterminées par des causes. Le déterminisme soutient que tout événement est rigoureusement déterminé par des causes antérieures. Laplace propose une vision de l'univers où une intelligence parfaite, connaissant toutes les forces et positions des êtres à un moment donné, pourrait prédire l'avenir avec précision. Cette vision, bien que théorique, pose la question de la liberté humaine dans un monde entièrement déterminé.

Citation de Laplace : « Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur et comme la cause de celui qui va suivre. » (Essai philosophique sur les probabilités, 1814)

Spinoza critique l'illusion de la liberté : « Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés » ("Ethique")​​. Il compare cette situation à une pierre qui, une fois lancée, continue de se mouvoir et pense qu'elle persévère dans son mouvement par sa propre volonté, alors qu'elle est en réalité contrainte par une force extérieure (la gravitation).
Dans son Éthique, Spinoza décrit comment les hommes se perçoivent comme un "empire dans un empire", croyant être indépendants alors qu'ils sont en réalité soumis aux lois naturelles. La véritable liberté, selon Spinoza, réside dans la connaissance de la nécessité. En comprenant les causes de nos actions, nous pouvons aligner notre volonté sur les lois de la nature, ce qui constitue une forme de liberté plus authentique.
Spinoza souligne que la véritable liberté ne réside pas dans la rébellion contre les lois naturelles, mais dans la compréhension et l'acceptation de la nécessité. « La vraie liberté est dans la connaissance de la nécessité. C’est en connaissant les causes de mes actions que je peux y conformer ma liberté et vouloir vivre selon les lois de la nature »​​.

Exemple : Un individu qui pense choisir librement de fumer peut en réalité être influencé par des publicités, des pressions sociales, ou des habitudes familiales. La prise de conscience de ces influences peut le mener à une décision plus éclairée et libre.

Limites de la thèse du déterminisme:
Le déterminisme propose que chaque action est le résultat d'une chaîne de causalité, ce qui remet en question la notion de responsabilité morale. Toutefois, des critiques logiques et morales sont formulées contre cette vision.

Logiquement, la pensée qui nous dévoile le déterminisme, partout dans la nature, y compris en nous-même, est-elle, elle-même déterminée? Si ce n’est pas le cas, la pensée du déterminisme ne se contredit-elle pas elle-même ? Si vous dites que la liberté est illusion, comment pouvez-vous avoir la liberté de le dire et de le penser ? Lagneau (philosophe français du XIXe siècle) disait : « Pour que la nécessité soit reconnue, il faut que nous considérions que nous sommes distincts de cette nécessité, cad que nous sommes libres. ». Penser le déterminisme (ou nécessité), c’est le mettre à distance, c’est comme s’en extraire, s’en excepter… Un robot, un ordinateur ne se poserait pas la question de la liberté.

Moralement, si le libre arbitre n'existe pas, comment expliquer l'expérience morale et la responsabilité individuelle ?​​ Si nous sommes entièrement déterminés, il n'y aurait ni bien ni mal, ni mérite ni péché. Les concepts de responsabilité et de dignité humaine perdraient leur sens. Le remords et le repentir témoignent de notre liberté de choisir nos actions. 

Troisième Partie : La Synthèse.
La synthèse tente de réconcilier la liberté et le déterminisme. Kant utilise la métaphore de la colombe, qui vole grâce à la résistance de l'air. Cette résistance, bien que contraignante, est également ce qui permet à la colombe de voler. De même, le déterminisme peut être vu comme la condition de possibilité de la liberté. Sans contraintes, aucune action n'est possible​​.
Spinoza propose que la véritable liberté consiste en la compréhension et l'acceptation de la nécessité. En connaissant les causes de nos actions et en vivant en accord avec les lois naturelles, nous pouvons atteindre une forme de liberté authentique. Spinoza affirme : « La vraie liberté consiste à comprendre que nous sommes déterminés »​​. Cette perspective transforme les contraintes en conditions de possibilité pour l'action libre.

Exemple : En connaissant et respectant les lois de la gravité, les scientifiques peuvent développer des technologies comme les avions et les fusées, démontrant ainsi comment la connaissance des déterminismes permet d'élargir la sphère de notre liberté.

Francis Bacon soutient que l'on commande à la nature en lui obéissant. La liberté est ainsi une conquête progressive par la connaissance et la maîtrise des déterminismes. Plus l'homme connaît, plus il est libre. Les progrès de la liberté vont de pair avec les progrès de la connaissance. Cette vision implique que la véritable liberté est un processus de libération, une conquête progressive de soi et du monde.
En agissant sur la cause on peut changer l'effet. Si l’homme comprend le principe de causalité qui domine les lois de la nature, et les lois de sa propre nature, il peut agir dessus et en modifier les effets. En "obéissant" aux lois du déterminisme, l'homme peut le maîtriser.

L'idée de liberté comme autonomie est explorée, où l'individu se donne à lui-même ses propres lois, en opposition à l'hétéronomie où la loi vient d'une autorité extérieure. La liberté devient alors un processus de libération progressive, une conquête et un apprentissage plutôt qu'un état statique. Cette conception insiste sur l'importance de la conscience et de la connaissance pour atteindre la véritable liberté​​.

Conclusion
Le cours conclut que la liberté humaine n'est ni une pure illusion ni une réalité absolue, mais plutôt une dialectique entre liberté et déterminisme. La liberté se construit dans la compréhension et l'acceptation des contraintes, transformant ces dernières en conditions de possibilité pour l'action libre. La liberté ne se présente pas comme un état passif mais comme une conquête active et continue. Ce processus d'autonomisation et de libération progressive est central chez l'homme, suggérant que la véritable liberté commence là où finit l'ignorance​​.











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