Résumé de la démarche cartésienne : le COGITO
a) Le doute méthodique
La conscience ne peut pas se tromper sur elle-même, ni sur sa nature, ni sur son existence. C'est même la seule faculté qui nous donne une vérité de fait totalement indubitable. Descartes parvient à cette idée en appliquant une méthode exigeante de recherche de vérité. Il force délibérément l'exercice du doute sur des affirmations conçues comme allant de soi. Sa méthode est la suivante : tout énoncé qui pourra contenir la moindre parcelle d'incertitude sera considéré comme faux. Le but étant de voir ce qui pourra résister à ce doute corrosif, à ce tamis très fin ne laissant rien passer.
b) Etapes du doute
Ainsi, la réalité extérieure, telle qu'elle m'apparaît par les sens, doit être mise entre parenthèses, car les sens nous trompent parfois. De même pour mon corps : les sensations physiques ne sont pas fiables sur ce qu'elles sont censées manifester. Les manchots sentent parfois leur bras manquant comme s'il les démangeait. De façon plus générale, il nous arrive de rêver marcher ou tomber alors qu'il n'en est rien. Ce qui amène Descartes à envisager que rien de ce que l'on se représente n'est vrai, ni réel. Du moins n'en possédons-nous pas la certitude absolue. S'il existait un malin génie, un dieu trompeur qui nous donne la représentation mentale de tout ce que nous voyons et vivons, mais sans que cela n'existe réellement, nous aurions la même impression d'évidence que dans la vie courante.
c) Le cogito
En supposant que je me trompe sur chaque chose, chaque fait que je me représente, j'ai conscience que ma pensée s'exerce. Voilà quelque chose de réel. Je pense, j'existe : ce sont deux vérités indubitables. Pour être plus précis, c'est parce que je pense et possède une conscience de moi comme être pensant que je sais que j'existe. « Je pense, donc je suis », dit Descartes. En latin, « cogito ergo sum ».