Databac

Résumé de cours : L’inconscient (2)

Résumé de cours : L’inconscient (2)

L'Inconscient : Mythe ou Réalité ?

Introduction

Sigmund Freud et la Relativité de la Conscience Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, a relativisé le pouvoir de la conscience en affirmant que « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » (Freud). Cela signifie que l'homme est souvent agi par des forces inconscientes, soulignant que la conscience humaine n'est pas pleinement autonome.

Les Mérites du Freudisme

L'Objectivation de la Sexualité Freud a déplacé la sexualité de la sphère morale à celle de l'examen objectif et scientifique. Il s'inspire de Spinoza qui disait : « Ne pas rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre » (Spinoza). Freud ne considère pas l'homosexualité comme une maladie mais comme une orientation sexuelle, un choix inconscient parmi d'autres : « Le choix d'objet homosexuel est présent dans la vie psychique normale » (Freud).

La Pathologie Proche de la Normalité Freud soutient que la frontière entre santé et pathologie est de degré et non de nature. Il déclare : « Nous sommes tous des névrosés », soulignant que les perturbations psychiques sont universelles. La pathologie, selon lui, se rapproche de la normalité, et il n'y a pas de séparation nette entre les deux.

La Conscience Morale Avec Freud, la conscience morale ne provient plus d'un commandement divin ou rationnel, mais des interdits de l’Œdipe et du « surmoi ». Freud nous apprend que « le bonheur n’est pas une valeur culturelle » car la civilisation se construit sur la répression des pulsions sexuelles. Il dit aussi : « Pas de civilisation sans répression des pulsions » (Freud).

Les Trois Vexations Freud mentionne trois grandes vexations infligées à l'humanité : Copernic (vexation cosmologique), Darwin (vexation biologique) et la psychanalyse elle-même (vexation psychologique), qui montre que le moi n'est pas maître dans sa propre maison. Freud explique : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison » (Freud).

Critiques de la Théorie Freudienne

Inconscient comme Mécanisme ou Construction Certains critiques, comme l'ethnologue Malinowski, affirment que l'inconscient freudien est une construction culturelle. Les habitants des îles Trobriand ignorent le complexe d'Œdipe, suggérant que la psychanalyse pourrait être une « psychobiographie » de Freud plutôt qu'une vérité universelle.

Psychanalyse comme Pseudo-Science Karl Popper critique la psychanalyse pour son manque de falsifiabilité. Selon Popper, une théorie scientifique doit pouvoir être réfutée par l'expérience. Il classe la psychanalyse avec des pseudo-sciences comme l'astrologie, arguant que sa capacité à interpréter toute critique comme une résistance ou un refoulement la rend invérifiable. Popper affirme : « Une théorie qui n'est pas réfutable par des événements concevables n'est pas scientifique » (Popper).

Herméneutique de la Psychanalyse La méthode freudienne est souvent considérée comme une herméneutique, une science de l'interprétation des textes et des symboles. Freud interprétait les rêves et les symptômes névrotiques comme des textes à déchiffrer, ce qui soulève des questions sur l'objectivité de ses interprétations. Par exemple, lorsqu'il interprète l'achat d'un chapeau comme un « désir de phallus » (Freud), l'objectivité de cette interprétation peut être contestée.

Sartre et la Mauvaise Foi Jean-Paul Sartre critique la notion d'inconscient en affirmant que l'individu est pleinement conscient de ses actions mais peut faire preuve de mauvaise foi en refusant de reconnaître certaines vérités inconfortables sur lui-même. Sartre voit l'inconscient comme une excuse pour éviter la responsabilité : « L'homme est condamné à être libre » (Sartre).

Les Thérapies Cognitives Contrairement à la psychanalyse, les thérapies cognitives traitent les patients en rééduquant leur volonté. Elles se concentrent sur le pouvoir de la conscience à dominer les affects et les phobies, sans chercher l'origine des troubles dans le passé inconscient. Les thérapies cognitives soutiennent que : « La vie n'est pas ce que nous voulons, mais ce que nous faisons » (Albert Ellis).

Conclusion

Freud a profondément influencé la compréhension de l'esprit humain avec sa théorie de l'inconscient, révélant l'importance des forces inconscientes dans la vie psychique. Cependant, sa théorie a suscité des critiques pour son manque de scientificité et sa nature interprétative. La psychanalyse, malgré ses limites, reste une contribution majeure à la psychologie, soulignant la nécessité de comprendre les motivations profondes et les conflits intérieurs pour atteindre une meilleure connaissance de soi. Freud nous rappelle l'importance de comprendre les motivations profondes de nos actions et de reconnaître les limites de notre conscience.



Liens utiles