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Résumé de Cours: L’Etat (2)

Résumé détaillé du cours de philosophie : Etat, bonheur et morale.

Introduction

Ce cours explore les relations entre la politique, le bonheur des citoyens, et la morale. Les questions principales posées sont : la politique doit-elle viser le bonheur des citoyens ? Et l'action politique doit-elle se conformer aux exigences morales ? Ces questions sont examinées à travers les perspectives de divers philosophes, notamment Machiavel, Hobbes, Kant, et Rousseau.

Bonheur et politique

La politique doit-elle viser le bonheur des citoyens ? La distinction entre le bien et le bonheur est essentielle. Par exemple, un enfant diabétique qui refuse une sucrerie fait son bien mais pas son bonheur. De même, l'État peut être amené à prendre des décisions impopulaires pour servir le bien public, comme la circulation alternée lors des pics de pollution.
L'action politique sert le bien commun, pas nécessairement le bonheur des citoyens. La politique n'est pas responsable de notre beauté, santé, intelligence, ou de nos échecs personnels. Cependant, elle peut améliorer nos conditions de vie en assurant la sécurité, les libertés, l'instruction, la santé et le travail. Le bonheur reste un état subjectif d'épanouissement, dépendant de notre vie intérieure et de notre perception de notre existence. Il n'est pas quantifiable ni mesurable, se manifestant dans un sentiment de plénitude.

Morale et politique

L'action politique peut-elle servir le bien commun tout en respectant les valeurs morales ? Cette question est débattue depuis longtemps. Machiavel et Hobbes défendent l'idée que la fin justifie les moyens en politique. Pour eux, la politique est amorale, voire cynique. En revanche, Kant propose que la politique doit se soumettre à la morale.

La perspective de Machiavel (thèse)

Nicolas Machiavel, dans "Le Prince", soutient que le but du prince n'est pas d'être vertueux, mais de conserver son pouvoir et d'assurer la stabilité de la société. Selon lui, les hommes sont naturellement mauvais : "ingrats, inconstants, simulateurs, dissimulateurs, avides de gains". Pour gouverner efficacement, un prince doit être à la fois rusé comme un renard et fort comme un lion. Le réalisme politique de Machiavel est fondé sur la raison d'État, où l'intérêt de l'État prime sur le droit et la morale.
Machiavel conseille aux dirigeants d'être pragmatiques et de ne pas hésiter à utiliser la ruse et la force pour maintenir leur pouvoir. Il croit que la moralité traditionnelle est souvent un obstacle à une gouvernance efficace. La manipulation de l'opinion publique et le maintien de l'apparence de vertu sont essentiels pour un dirigeant.
En résumé, Machiavel propose une vision réaliste et souvent cynique de la politique, où le succès et la stabilité de l'État priment sur les considérations morales.

La perspective de Kant (antithèse)

Immanuel Kant, dans "Essai philosophique sur la paix perpétuelle", argue que la politique doit se plier à la morale. Il insiste sur l'impératif catégorique, selon lequel on doit toujours traiter les autres comme des fins en soi, et non seulement comme des moyens. Kant critique les régimes totalitaires qui justifient des actions immorales au nom de l'intérêt supérieur de l'État.
Pour Kant, la moralité est universelle et inconditionnelle. La politique doit respecter les principes moraux même si cela implique des sacrifices ou des défis. Il s'oppose fermement à l'idée que la fin justifie les moyens, affirmant que toute action politique doit être guidée par des principes éthiques.
Kant envisage une politique idéale où la paix et la justice sont les objectifs suprêmes, et où les droits de chaque individu sont respectés.

Conclusion

Les débats sur le bonheur, la morale et la politique sont complexes et reflètent différentes conceptions de la nature humaine et des objectifs de la société. Machiavel propose un réalisme politique centré sur la conservation du pouvoir par tous les moyens nécessaires. Kant insiste sur la subordination de la politique à la morale. En somme, la philosophie politique oscille entre des approches pragmatiques et éthiques, cherchant un équilibre entre efficacité et justice.



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