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Résumé de Cours: Le DEVOIR (1)

Résumé du cours : le devoir

Introduction à la notion de devoir moral

Le concept de devoir moral est central dans la philosophie de Kant. Pour lui, le devoir n'est pas simplement une obligation extérieure ou dictée par des autorités religieuses, mais une obligation morale intérieure fondée sur la raison humaine. Kant a ainsi libéré l'éthique des autorités extérieures, affirmant que « la raison pure est pratique par elle seule et donne à l'homme une loi universelle que nous nommons la loi morale ».

La conscience morale et le remords

La conscience morale, pour Kant, est une présence intérieure de la distinction entre le bien et le mal. Le remords est un signe de cette conscience, illustré par des figures littéraires comme Caïn, qui après avoir tué Abel, est obsédé par son acte. Rousseau, pour sa part, voit le devoir comme un instinct inné de justice et de vertu, qu'il appelle conscience. La mauvaise conscience, qui est plus fréquente que le remords, nous reproche certaines actions et paroles, indiquant ainsi une connaissance intuitive du devoir. Je sais dans mon for intérieur lorsque j’ai mal agi.

L'impératif catégorique

Le concept central de la morale kantienne est l'impératif catégorique. Kant le formule ainsi : « Je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle ». Cet impératif est inconditionnel (sans condition, sans exception) et universel (valable pour tous, partout, tout le temps), en opposition aux impératifs hypothétiques qui dépendent de conditions spécifiques et sont liés à des objectifs particuliers, égoïstes. « Sois prudent si tu veux être heureux » ou « Fais tes prières si tu veux aller au paradis » par exemple. L'action est un moyen en vue d'un résultat. Les impératifs hypothétiques ne sont pas moraux. La moralité véritable ne vise pas le bonheur mais le bien.

Les deux maximes de l'impératif catégorique

  1. Universalité : Kant insiste sur le fait que les actions doivent être guidées par des principes qui peuvent être érigés en lois universelles. Par exemple, mentir pour se tirer d'embarras ne peut pas être universalisé, car si tout le monde mentait, le concept même de promesse perdrait son sens.
  2. Respect de la personne : La deuxième maxime de l'impératif catégorique de Kant stipule : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans celle d’autrui, toujours en même temps comme une fin et jamais seulement comme un moyen ». Cela signifie que chaque individu doit être traité avec respect pour sa propre valeur intrinsèque, et non simplement utilisé comme un moyen pour atteindre des objectifs personnels comme voler le bien d’autrui pour s’enrichir personnellement.

Le devoir comme exigence morale

Pour Kant, les lois morales diffèrent des lois naturelles (comme la pesanteur) en ce qu'elles peuvent être violées par les humains. Les lois humaines sont issues de la raison et nécessitent une adhésion volontaire. L'universalité du devoir repose sur la rationalité de la loi morale. Par exemple, un voleur est en contradiction avec lui-même car il ne peut vouloir que les autres agissent envers lui comme il agit envers eux. Agir moralement, c'est respecter la loi morale pour elle-même, sans recherche de bénéfices personnels.

Distinction entre action conforme au devoir et action par devoir

Kant distingue entre les actions conformes au devoir et celles faites par devoir. Une action est conforme au devoir si elle respecte les exigences morales, mais elle n'est pas moralement valable si elle est motivée par des intérêts personnels. Seule une action motivée par le pur respect du devoir, sans considération des conséquences ou des récompenses, possède une véritable valeur morale.

Le fondement de la liberté dans le devoir moral

Pour Kant, le devoir est intrinsèquement lié à la liberté. Agir par devoir est une manifestation de la liberté rationnelle. La morale kantienne vise à préserver la spécificité de l'éthique, distincte de la quête du bonheur. En effet, faire son devoir, c’est souvent aller contre son intérêt égoïste : je dois rendre à son propriétaire le portefeuille bien garni que j’ai trouvé dans la rue.

Conclusion

La théorie kantienne du devoir moral est une approche rigoureuse et rationnelle de l'éthique. Elle insiste sur l'universalité et l'inconditionnalité des principes moraux, distincts des motivations personnelles ou des conséquences. Pour Kant, agir moralement, c'est agir par devoir, en respectant la dignité et l'autonomie de chaque personne, dans une perspective d'universalité et de rationalité. Cette approche met en lumière la liberté humaine et la capacité de chaque individu à déterminer ses actions en accord avec la loi morale universelle.








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