RÉPUBLIQUE SLOVAQUE

RÉPUBLIQUE SLOVAQUE

Proclamée le 14 mars 1939 par la diète de Bratislava, à la suite d’une intervention directe de Hitler, l’indépendance de la République slovaque, sous les auspices du « pacte de protection » signé immédiatement avec l’Allemagne nazie, fut bien relative. Son système politique, qui évolua vers une dictature de type fasciste, était fondé sur le « rôle dirigeant » (ancré dans la Constitution) du parti unique d’Andrej Hlinka (1864-1938) avec à sa tête un « Führer » (Vodca), Mgr Tiso, président de la République, qui dirigeait aussi les organisations paramilitaires de jeunesse et la « garde de Hlinka », partiellement armée. Le système politique se fondait aussi sur l’obligation pour chaque citoyen actif d’adhérer à l’une des quatre corporations, ainsi que sur le renforcement de l’autorité de l’Église catholique. La Slovaquie a soutenu les intérêts de l’économie de guerre allemande et s’est engagée dans la guerre, d’abord contre la Pologne, puis contre l’URSS, où ses unités ont compté le plus de déserteurs de tous les pays satellites du Reich. Le régime a mis en place dès 1939 des mesures d’« aryanisation » et il a procédé à la déportation des Juifs à partir de la fin de l’année 1941, tout en payant à l’Allemagne 500 marks pour chaque Juif « exporté » vers les camps. Plus de 70 000 Juifs slovaques furent exterminés.

Le premier État slovaque « après mille ans » a résorbé le chômage et offert une ascension sociale certaine. Il a donc trouvé un soutien assez large dans la population au cours de ses premières années. Mais en août 1944, le soulèvement contre le régime et l’occupation nazie, qu’il avait sollicitée, ont révélé une autre face de la Slovaquie pendant la guerre.