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REPRÉSENTATION

REPRÉSENTATION, n.f. (lat. repraesentare « rendre présent », « mettre sous les yeux »). ♦ 1° Ce qui est présent à l'esprit, la présence, en nous, d'un objet de pensée. — Pourquoi utiliser, pour cela, un terme dont le préfixe implique une idée de redoublement ? Sans doute, pour signifier, non seulement que nous avons dans l'esprit un objet de pensée, mais aussi que cet objet est tenu pour reflet ou signe de quelque chose qui existe en soi. Ce qui va, évidemment, avec un présupposé réaliste. ♦ 2° Opération par laquelle l'esprit se représente quelque chose. ♦ 3° En termes de philosophie idéaliste, faculté de penser, ou ensemble du contenu de la pensée. Ce dernier sens est celui qu'on trouve dans l'ouvrage d'Hamelin Essai sur les éléments principaux de la représentation. ♦ 4° Ensemble de personnes qui en représentent d'autres (la représentation nationale). ♦ 5° Spectacle donné au théâtre, et, par extension, rôle social joué (être en représentation).

REPRÉSENTATION
Fait d’être à la place ou de tenir le rôle d’une chose ou d’une personne. D’où, dans le vocabulaire politique, l’idée qu’un élu représente ses électeurs et leur opinion. Ce qui est présent à l’esprit : toute image ou pensée se formant dans le psychisme conscient (sens vieilli). ♦ En esthétique, la notion a été très critiquée au XXe siècle pour ce qu’elle implique d’attitude réaliste et d’un simple travail de reproduction. L’art moderne privilégie dès lors, tant en littérature qu’en arts plastiques, une esthétique de la production, dans laquelle on insiste davantage sur l’aspect innovant de l’œuvre.

Représentation Classiquement, dans le vocabulaire de la philosophie, «ce qui forme le contenu concret d’un acte de pensée [...], reproduction d’une perception antérieure ». La pulsion n’est pas présente en tant que telle dans l’appareil psychique ; elle y est représentée de deux manières : d’une part par l’affect, d’autre part par la représentation. Freud distingue et oppose représentation et affect. C’est sur la représentation que portera le refoulement. On rapprochera la notion de représentation de celle de trace mnésique car pour Freud la représentation suppose un investissement que la trace mnésique littéralement ne suppose pas. Lacan rapprochera la notion de représentation de celle de signifiant. Dans ses articles sur la métapsychologie, Freud précise ce qu’il avait déjà esquissé auparavant, à savoir la distinction entre représentation de chose, qui est de nature visuelle et qui est présente dans l’inconscient, et représentation de mot, de nature acoustique et qui est associée à la représentation de chose dans le système préconscient-conscient.

REPRÉSENTATION, n. f. (du latin repraesentare, «rendre présent»). Sens général: • Action de rendre présent, de rendre sensible aux yeux ou à l’esprit de quelqu’un un objet absent, un concept, une réalité, au moyen d’une image, d’un signe, d’un symbole, etc. Écrire, peindre, parler, c’est représenter. Le fait de se représenter un souvenir, de se figurer une scène, de fantasmer, c’est produire une « représentation » pour soi-même. L’étymologie de ce mot (« rendre présent») est la clef de sa signification.
• Contenu de ce que l'on représente, ou de ce que l’on se représente. En particulier, le mot représentation désigne, en psychologie, toutes les images, les idées figurées, les fantasmes, les rêves ou les pensées qui traversent le champ de conscience du sujet. On précise parfois représentation mentale.
• Objet qui représente, production artistique qui rend présents à nos yeux (ou à notre pensée) la réalité ou le phénomène représenté. En ce sens, la représentation peut être un simple signe, un symbole, un schéma, un tableau, une description littéraire, une œuvre (un roman qui se veut la représentation réaliste d’un milieu social, par exemple), et en particulier, un ouvrage dramatique joué sur scène. Si l’on parle de « représentation théâtrale », c’est précisément parce que le jeu dramatique rend présentes aux yeux du public les scènes, les émotions, les personnes qui constituent le contenu de la pièce. Notons qu’il y a là deux niveaux de «représentation»: 1° Cette pièce elle-même représente une certaine image du monde élaborée par l’auteur; 2° Le fait de jouer cette pièce (qui n’est qu’un texte) représente (au deuxième degré) son contenu sous le regard des spectateurs. C’est dans ce second sens, bien sûr, qu’on parle des diverses représentations d’un ouvrage dramatique. Sens juridique et politique : fait de représenter quelqu’un qui est absent, d’agir à sa place. Ce sens est fidèle à l’étymologie : le représentant d’une personne rend présentes sa volonté, ses instructions. Le diplomate qui représente un gouvernement rend effective sa politique. Une assemblée qui représente une communauté agit en lieu et place de celle-ci, parce que la communauté entière ne pourrait pas siéger (être présente) pour délibérer : ainsi l’Assemblée nationale est-elle une «représentation» du peuple; si cette assemblée est véritablement «représentative», elle rend présente au niveau du pouvoir la volonté populaire.
Voir Allégorie, Signe, Symbole.

REPRÉSENTATION
1. Sens juridique : le fait de tenir la place d’une ou plusieurs personnes (représenter des électeurs ; la représentation nationale).
2. Sens philosophique un peu vieilli : ce qui est présent à l’esprit, toute image ou pensée qui se forme dans la conscience. S’emploie pour les idées, par opposition aux sentiments qui sont vécus, ressentis sans être au même moment pensés (toute idée est une représentation).
Terme gênant à cause du préfixe re qui semble indiquer une reproduction, alors que le mot en philosophie s’applique à toute idée, même si elle ne reproduit pas une chose concrète.

Représentation
Du latin repraesentatio, « action de mettre sous les yeux », d'où « image ». - En psychologie, tout acte par lequel l’esprit se rend présent quelque chose (perception, idée, image). - En politique, fonction des personnes qui représentent le peuple (qui se prononcent en son nom) dans l’exercice du pouvoir (exemple : une démocratie représentative). • Pour Schopenhauer, le monde que nous avons sous les yeux n'est pas le vrai monde ; c'est une « représentation » qui n'existe que « dans son rapport avec un être percevant, qui est l'homme lui-même ».

REPRESENTANT-REPRESENTATION. La psychanalyse n’a jamais affaire directement à la pulsion dans ce qu’elle a de somatique, mais aux représentants psychiques de la pulsion. Ceux-ci sont des intermédiaires indispensables entre l’excitation et la réalisation du but pulsionnel, en même temps qu’ils possèdent une existence propre et sont eux-mêmes les instruments d’une certaine décharge libidinale. Si Laplanche et Pontalis ont choisi de traduire le terme allemand : « Vorstellungsrepräsentanz » par « représentant-représentation », c’est pour marquer que quelque chose représente la pulsion dans le domaine de la représentation.

REPRÉSENTATION (n. f.) 1. — Action de présenter de nouveau quelque chose. 2. — Action de tenir la place de quelqu’un ou quelque chose. 3. — Sens concret : a) La présentation actuelle de quelque chose qui a été déjà présentée. b) Ensemble des personnes qui en représentent d’autres. 4. — Etat psycho. reproduisant une perception ou un état antérieur (rare). 5. — Fait psychique ou intellectuel qui, par sa présence à l’esprit, lui présente un objet (se dit de la perception, des idées, etc., par opposition aux sentiments). 6. —Représentatif : a) Qui représente une autre chose ou une autre personne, qui en tient lieu ; (en part.) qui représente à juste titre, b) Théorie des idées représentatives : doctrine d’après laquelle l’esprit ne connaît pas directement les objets réels, mais seulement leurs idées (cf. les cartésiens, en part. Malebranche, mais aussi Locke).