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RENOUVIER (Charles)

RENOUVIER (Charles), philosophe français (Montpellier 1815-Prades 1903). Il est sorti de l'Ecole polytechnique en 1836. Sa pensée s'inspira de celle de Kant en ce qu'il nia toute possibilité d'une métaphysique comme science. Son « néo-criticisme » se développa de façon originale dans la Science de la morale (1869), où à la fois il nie la possibilité de toute métaphysique en tant que science et, loin de tomber dans la platitude du positivisme grossier, affirme la liberté du « moi » et son irréductibilité à toute science; mais c'est surtout sa philosophie de l'histoire : Esquisse d'une classification systématique des doctrines philosophiques (1885) et Philosophie analytique de l'histoire (1896), qui, classant les doctrines philosophiques en fonction des « problèmes » qu'elles traitent, inaugure, en France, la philosophie de l'histoire de la philosophie.

RENOUVIER Charles. Philosophe français. Né le 1er janvier 1815 à Montpellier (Hérault), mort le 1er septembre 1903 à Prades (Pyrénées-Orientales). Enfant timide et sauvage, il ne fut un bon élève ni au collège de Montpellier ni à Sainte-Barbe ni à l'Ecole polytechnique, des rangs de laquelle il sortit en 1836. Ami de Jules Lequier, dont il admirait le génie, il se plut à reconnaître, par la suite, ce que ses propres conceptions de la liberté durent aux travaux alors complètement inconnus de celui-ci. Jeune, Renouvier montrait plus de goût pour les théories saint-simoniennesque pour la philosophie abstraite. Sa santé l’ayant obligé à changer de climat, Renouvier fit un long voyage à travers l’Italie; revenu à Paris il reprit ses études, mais « en autodidacte », nous dira, plus tard, son disciple et ami Louis Prat. En 1842, il publia sa première œuvre : Manuel de philosophie moderne, suivie, en 1844, d’un Manuel de philosophie ancienne. La révolution de 1848 l’amena à la politique, mais il s’en désintéressa bientôt; il ne resta de cette « passade » du philosophe qu’un Manuel républicain de l’homme et du citoyen (1848) et un certain nombre d’articles dans la Feuille du peuple. Revenu, dès 1851, à ses études, il publia quatre Essais de critique générale (1851-1864), L’Uchronie (1857) et La Science de la morale (1869). Il fonda les revues La Critique philosophique (1872-1889) et La Critique religieuse (1878-1885), auxquelles il collabora très régulièrement. A partir de 1896, Renouvier reprit la publication de ses traités philosophiques avec La Philosophie analytique de l’histoire (1896) et La Nouvelle Monadologie (1899). Dans sa philosophie on distingue — ainsi que l’a très justement relevé Émile Bréhier — trois thèmes parallèles : l’action de la loi du nombre, la liberté du Moi et un relativisme fondé sur l’assertion que, bien qu’il n’existe rien en dehors des phénomènes, tout phénomène est relatif et ne peut être étudié que par rapport à un autre. Entre ces trois thèmes, non seulement il n’y a pas de raison nécessaire, mais on peut même relever certaines contradictions, que Renouvier s’efforce d’expliquer dans sa Philosophie analytique de l'histoire. Après avoir été élu, en 1900, membre de l’institut (bien que n’ayant fait aucune démarche dans ce sens), Renouvier publia encore trois ouvrages : Les Dilemmes de la métaphysique (1900), Histoire et solution des problèmes métaphysiques et, enfin, Le Personnalisme (1903) œuvre maîtresse dans laquelle il tend a redonner à l’homme sa véritable place dans l’univers.

♦ « Renouvier est l’ennemi-né de toutes les doctrines qui, à un titre quelconque, considèrent la vie morale de l'homme comme une manifestation nécessaire mais passagère d’une loi... parce que ces doctrines absorbent et anéantissent l’individu. » É. Bréhier.

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