REMORDS

• REMORDS. n.m. (lat. remordere « rendre morsure pour morsure »). Etat douloureux de la conscience après l'accomplissement d'une mauvaise action. Mécontentement et perte de l'estime de soi. C'est, suivant l'expression de Pierre Janet qui rappelle l'étymologie, « la morsure du cœur ». Le remords est douleur, parfois rageuse, et mauvaise conscience. Le regret et le repentir sont plus doux et plus positifs. Ils s'accompagnent d'un jugement loyal porté sur soi pour se reconnaître coupable, du ferme propos de ne pas recommencer et de réparer dans toute la mesure du possible ; ils s'accompagnent en général de la conscience du péché, c'est-à-dire d'une offense faite à Dieu et du désir d'obtenir son pardon. Dans le remords, le sujet a le sentiment d'une perte irréparable de valeur ; dans le repentir, il a conscience de valoir plus que son acte.

Souffrance morale vive et obsédante semblable à une morsure, provoquée par le sentiment d’avoir commis une faute irrémédiable. A l’inverse du remords qui conduit parfois à une tragique impasse morale (le remords de Judas le pousse au suicide), le repentir - sentiment de culpabilité ouvert au désir d’expiation et de perfectionnement individuel - offre une solution morale positive.

• remords, douleur morale ressentie après une action coupable. Le remords est, à la fois, punition et besoin de châtiment. Il a le caractère d’une auto-agression sans avoir la signification morale du repentir. Le remords, remarque J. Lacroix, est tourné vers le passé, tandis que le repentir est orienté vers le futur. Le remords est une réaction du moi au sentiment de culpabilité. L’angoisse liée à la conscience d’avoir mal agi est, parfois, si intense qu’elle fait sombrer le sujet dans la folie ou la mort (suicide). Un sentiment de culpabilité, aux conséquences graves pour l’équilibre de la personne, peut être motivé par une imagination sensuelle.
• REMORDS (n. m.) Sentiment moral pénible, causé par la conscience d’avoir mal agi.