religion/superstition

religion/superstition

Religion : reconnaissance et vénération par l'homme d'une divinité qui lui est supérieure. Superstition : comportement irrationnel et craintif vis-à-vis du sacré.

Commentaire

Les Latins opposaient déjà la religion (religio) à la superstition (superstitio). La religion engendre un sentiment de respect envers la divinité et relève d'une pratique organisée, orchestrée par des dogmes, des cérémonies, des prêtres. La superstition est plus insaisissable : elle naît souvent de la tradition, des légendes et des coutumes. Elle repose sur la crainte et s'appuie sur des rites magiques ou ésotériques. On l'assimile parfois au fétichisme ou à une perversion de la morale.

Citation

Au mont Athos beaucoup de légendes se référant à la fondation des monastères sont empruntées au mythe de Skanda, le fils de Shiva né dans un buisson de roseaux, dont le culte est interdit aux femmes bien que la déesse-mère règne sur la montagne où il s’est retiré pour y mener une vie d'ermite. Les règles monastiques sont celles des ascètes shivaïtes [...]. Rien n’a changé que ce refus de reconnaître ses sources qui fait dégénérer un profond savoir en ignorante superstition. Évidemment les mystiques par leur ascèse et la force de leurs méditations dépassent aisément ce stade de croyance aveugle et d’ignorance, mais ils ne peuvent plus faire bénéficier d’autres hommes de leur expérience transcendantale et se réfugient dans la solitude. (Alain Daniélou, le Polythéisme hindou.)