RÉINCARNATION
RÉINCARNATION, n.f. (lat. caro « chair » et préfixe re-). Incarnation dans un nouveau corps, humain ou animal, d'une âme qui a déjà vécu dans un autre. Les témoignages les plus anciens de cette croyance se trouvent dans la littérature religieuse hindoue : l'âme ne peut pas mourir ; elle est éternelle, malgré la diversité des corps qui l'abritent. L'action, bonne ou mauvaise, a une répercussion sur le caractère de la prochaine réincarnation. L'objectif final, le salut, est, pour le sage, de se débarrasser de son nom et de sa force pour accéder à l'être divin (Upanishads). Les idées hindoues ont été assimilées par le bouddhisme, avec des nuances, et se sont répandues en Chine et au Japon. — En Grèce et au Proche-Orient, l'orphisme a aussi diffusé une théorie de la réincarnation. Empédocle rapporte que Pythagore avait souvenir des réincarnations antérieures de son âme. La différence est que les Grecs ont une ontologie dualiste et les Asiatiques une ontologie moniste. Pour les Grecs, l'âme coexistait avec les dieux. Précipitée dans un corps, purifiée par des réincarnations successives, elle retrouvera sa condition originelle. — Le christianisme, qui enseigne que la résurrection se produira « avec le corps lui-même », « dans le corps », s'est toujours très fermement opposé à la réincarnation, qui a survécu dans la gnose et dans différentes sectes. Au XIXe siècle, le panthéisme idéaliste a remis en honneur cette doctrine, avec Goethe, Wordsworth, et de nos jours Ernst Bloch (l'Esprit de l'Utopie ; le Principe Espérance), qui a influencé Garaudy et Machovec. La croyance en la réincarnation se développe dès qu’on observe un retour du religieux qui prend ses distances avec l’orthodoxie. Aujourd'hui, de nombreux courants ésotériques spiritualistes se montrent favorables à cette thèse. Les trois religions qui placent à l'origine l'idée de création (judaïsme, christianisme, islam) rejettent l'idée de réincarnation. Pour le christianisme, chaque être créé est aimé par Dieu. Le corps et l'âme ont tous deux une valeur. Le salut n'est pas obtenu au terme de transmigrations ; il est le fruit de la grâce et de la conversion personnelle.
RÉINCARNATION, n. f. Dans certaines religions ou philosophies : incarnation dans un nouveau corps (humain ou animal) d’une âme qui avait été précédemment unie à un autre. Cette notion rejoint l’idée de la métempsycose, ou «transmigration des âmes»: au cours de vies successives, l’âme tente de se purifier; la qualité morale de ces vies détermine les réincarnations ultérieures; le but final est d’atteindre la sérénité suprême en se fondant dans l’âme collective (laquelle est indistincte de la divinité même), bonheur qui a pour nom (dans le bouddhisme) le nirvâna. Au sens figuré, le mot signifie «reproduction, réplique vivante de » : ce formidable truand est comme une réincarnation de Vautrin.