RÉDACTION DE L'EXPLICATION OU ETUDE ORDONNÉE DU TEXTE
• Les écueils à éviter
La paraphrase, qui répète approximativement ce que dit l’auteur sans dégager l’ordre des idées ni expliciter leur contenu, et qui ne permet pas de déterminer si le texte est compris.
Les digressions ou remarques sans rapport avec le problème qu’examine le texte.
Les appréciations personnelles sur la valeur des thèses : il importe d’abord de les comprendre.
• Remarques
- L’étude ordonnée doit donc expliciter une pensée qui ne correspond naturellement pas toujours à la pensée spontanée de celui qui l’étudie. Notre façon habituelle de poser les problèmes, ou de les éviter, nous incite à chercher dans un texte ce qui nous convient plutôt que ce qui s’y trouve. C’est sans doute la difficulté d’une véritable « décentration » qui fait le plus souvent obstacle à l’intelligence d’une idée. Une problématique est insaisissable, non parce qu’on est inintelligent, mais parce qu’on est encombré par des perspectives familières qui gênent la lecture.
- Selon les Instructions officielles : « Le texte doit être choisi de telle sorte que le candidat ne soit pas tenu de se référer à la doctrine de l’auteur ni à l’histoire de la philosophie. » Cette connaissance peut cependant être utile, dans la mesure où elle rend plus aisée la compréhension de certaines problématiques. Mais on s’interdira d’exposer les connaissances qu’on peut avoir si celles-ci ne servent en rien l’étude d’un texte précis, de ses articulations et de sa thèse centrale.
Un texte philosophique traite d'un problème à propos duquel il défend une thèse (et/ou réfute des thèses d'autres philosophes) en produisant des arguments. Il est donc absolument nécessaire de mettre en évidence la progression de l'argumentation d'un texte, et pour cela de porter la plus grande attention aux connecteurs logiques, souvent exprimés dans des conjonctions de coordination («mais»; «toutefois», «cependant» signifient une restriction ou une objection possible; «car» une explication; « puisque » une justification, « donc» ou « ainsi» une conclusion, « si... alors» une implication, etc.). Il faut dans tous les cas éviter absolument d'énoncer les idées d'un texte en se contentant de les juxtaposer (du type: « l'auteur affirme que ... , puis il dit que ... , enfin il dit que ... » comme s'il n'y avait aucun lien entre les propositions, comme si le texte n'était pas un raisonnement).