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RÉALISME

Réalisme. On appelle réaliste une philosophie qui admet l'existence d'une réalité objective (c'est-à-dire en dehors de l'esprit) correspondant à nos représentations sensibles. Le réalisme naïf consiste à croire que la réalité objective est identique à nos représentations sensibles. Le réalisme des idées consiste à affirmer que les idées existent réellement. Le platonisme est un réalisme des idées ou des essences.

RÉALISME. n. m. (lire au préalable l'article Réel).
Sens courant : aptitude à voir la réalité telle qu'elle est, à en tenir le plus grand compte dans sa conduite. Dans ce sens, le mot s'oppose à l'idéalisme (comme tendance à idéaliser le monde) et peut parfois prendre une connotation péjorative (le réalisme politique, par exemple, confine au cynisme). Si l'on approfondit l'emploi de ce mot, au sens courant, on peut se demander à propos de quelles réalités certains individus sont dits «réalistes» par rapport à d'autres, ce qui renvoie à la question : qu'est-ce que le réel ? C'est en effet souvent parce que nous privilégions certains aspects de la réalité que nous taxons les autres d'« irréalisme» (alors qu'ils se situent dans une autre dimension du réel, moins utilitaire).
Sens philosophique : doctrine qui attribue au monde intelligible, aux connaissances ou aux idées une réalité en soi, d'où il résulte que posséder la connaissance est saisir la réalité même. Ce qu'on appelle vulgairement la «réalité sensible» n'est qu'une apparence : la réalité est intelligible par essence ; on ne saisit donc vraiment le réel que par la connaissance. Voir: Platonisme.
Sens esthétique (art et littérature) : volonté de représenter le réel «tel qu'il est », le plus exactement possible, sans déformations dues à la subjectivité de l'auteur (aussi bien dans la dénonciation que dans l'idéalisation de la réalité). Le réalisme peut être descriptif (désir de peindre la nature en donnant une impression de réalité totale), psychologique (volonté d'analyser les mécanismes de l'âme humaine avec une précision d'anatomiste), social (représentation des conditions réelles d'existence du peuple ; peinture de la bourgeoisie et de son « esprit »), et même fantastique (description des fantasmes et des peurs, des aspects mystérieux et effrayants du monde).
Historiquement, le réalisme a surtout été un courant littéraire, né au milieu du XIXe siècle, illustré notamment par l'oeuvre de Balzac et celle de Flaubert, et poursuivi par le mouvement naturaliste. Le réalisme balzacien tend à reproduire avec vigueur la société de son temps. Le réalisme flaubertien est surtout marqué par la volonté de son auteur de ne pas intervenir (subjectivement) dans la conduite de son roman. Le naturalisme insistera sur la peinture de la misère humaine.
Si la volonté de réalisme est indéniable, si la réalité est en partie retranscrite dans toutes ces oeuvres, il faut pourtant observer que l'idéal réaliste est une vue de l'esprit. D'une part, parce que toute littérature reproduit, directement ou indirectement, de larges parts de la réalité. D'autre part, parce que le parti pris de réalisme aboutit le plus souvent à des choix eux-mêmes arbitraires (peinture du médiocre, de l'horrible, du misérable) dans lesquels le tempérament personnel de l'artiste se reconnaît aisément. Ainsi, le réalisme n'est qu'un modèle parmi d'autres, aussi conventionnel que les autres, de représentation du réel.

RÉALITÉ (PRINCIPE DE). En psychanalyse, l'un des deux principes qui régissent le fonctionnement psychique, l'autre étant le principe de plaisir. Le petit enfant vit sous le principe de plaisir, il veut satisfaire ses pulsions, il n'imagine pas que la « réalité » puisse s'opposer à son désir. L'expérience lui apprend qu'il n'en est pas ainsi. Pour satisfaire ses désirs, il va devoir différer ses attentes, respecter les contraintes du réel, chercher des détours et des voies indirectes pour obtenir le plaisir. Il apprend ainsi à tenir compte du «principe de réalité », à voir les choses telles qu'elles sont, et non telles qu'il les rêve. Ce n'est que dans les rêves — où l'on prend ses désirs pour des réalités — que le «principe de plaisir» reprend ses droits…

Réalisme


En philosophie, le réalisme consiste à affirmer qu'il existe une réalité indépendante de la connaissance qu'on en a. En philosophie des mathématiques, on peut ainsi défendre une thèse réaliste : les objets et relations mathématiques sont alors réputés exister réellement de façon séparée de notre esprit.




RÉALISME ♦ Désigne globalement, en métaphysique, toute doctrine affirmant l’existence de l’être indépéndamment de la connaissance que peut en prendre la pensée. On nomme ainsi réalisme ontologique la thèse platonicienne selon laquelle les idées sont plus réelles que les choses sensibles, qui n’en constituent que des copies dégradées. Au Moyen Âge, cette forme particulière d’idéalisme aboutit au réalisme des Universaux, admettant qu’il demeure hors de l’esprit quelque chose correspondant aux concepts universels. Le réalisme critique de Kant affirmera l’existence (connaissable a posteriori) des objets dans l’espace et dans le temps, indépendamment de l’esprit humain pour lequel ils prennent l’aspect de phénomènes. ♦ En mathématiques, on nomme également réalisme la thèse d’après laquelle les objets et relations sont, non pas créés, mais simplement découverts par le mathématicien (Hermitte, Russell). ♦ En esthétique, la doctrine réaliste, particulièrement vigoureuse au XIXe siècle mais qui constitue peut-être une tentation quasi permanente pour l’art (au moins occidental) affirme que l’œuvre doit n’être qu’une représentation fidèle de la réalité, sans l’enjoliver ni en dissimuler aucun aspect, même les moins séduisants.

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