RAVAISSON-MOLLIEN Félix
RAVAISSON-MOLLIEN Félix. Philosophe français. Né le 25 octobre 1813 à Namur (à cette époque chef-lieu du département de Sambre-et-Meuse), mort à Paris le 18 mai 1900. Après avoir fait ses études secondaires au Collège Rollin à Paris, il passa plusieurs mois à Munich où il suivit les cours de Schelling. Reçu à l’agrégation en 1836, il se présenta deux ans plus tard à l’examen de doctorat avec une thèse latine sur Aristote — dès 1837 il avait fait paraître le premier volume de son Essai sur la métaphysique d'Aristote (183746) — et une thèse française sur L’Habitude (1838), dont l’influence devait être importante sur l'histoire du spiritualisme français au XIXe siècle, et particulièrement sur Boutroux et Bergson. Nommé professeur à la Faculté de Rennes en 1838, Ravaisson fut ensuite (1840-1859) inspecteur général des Bibliothèques, puis de 1859 à 1888 (date de la suppression de ce poste) inspecteur général de l'Enseignement supérieur. Ayant appris de son maître Schelling l’importance des points de vue esthétiques dans l’effort métaphysique, Ravaisson fit également diverses études archéologiques, et en 1870 fut nommé conservateur du département des Antiquités du Musée du Louvre. Sa philosophie, inspirée par des tendances historiques très diverses, est dominée par le souci de concilier le déterminisme matériel et la liberté spirituelle. Ravaisson a espéré réussir dans cette tâche grâce à une philosophie « ayant pour principe générateur la conscience que l’esprit prend en lui-même d'une existence dont il reconnaît que toute autre existence dérive et dépend, et qui n’est autre que son action » — pour reprendre les termes mêmes de l’auteur dans son Rapport sur la philosophie en France au XIXe siècle (1868). Du point de vue de l’histoire de la philosophie, on peut considérer que la pensée de Ravaisson constitue une étape entre Maine de Biran et Bergson. Un an après sa mort son Testament philosophique (1901) a été publié dans la Revue de métaphysique et de morale. ♦ « L'esprit qui vivifie [l’œuvre de Ravaisson] est un esprit nouveau, et l'avenir dira peut-être que l'idéal qu'elle proposait à notre science et à notre activité était, sur plus d'un point, en avance sur la nôtre. » H. Bergson.
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