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Rakoczi, François II (Borsi 1676-Rodosto 1735) ; prince de Transylvanie considéré comme un héros national hongrois.

Rakoczi, François II (Borsi 1676-Rodosto 1735) ; prince de Transylvanie considéré comme un héros national hongrois. R. appartient à une illustre famille hongroise installée en Transylvanie qui s'est illustrée à plusieurs reprises dans la lutte contre le pouvoir des Habsbourg, pouvoir aux volontés absolutistes et favorable à la réduction du protestantisme comme de l'ensemble des confessions non catholiques. Son arrière-grand-père, Georges Ier Rakoczi (1593-1648) participe en 1618-1621 à l'insurrection de Gabriel Bethlen. Il succède à ce dernier comme prince de Transylvanie, et favorise largement le protestantisme tout en s'alliant à la France et à la Suède contre les Habsbourg dans la suite de la guerre de Trente Ans. Avec R., la lutte vieille d'un siècle et demi entre la noblesse hongroise et la monarchie habsbourgeoise entre dans une phase radicalement nouvelle. Comme ses ancêtres, il est très riche, et bien que catholique, animé d'une haine farouche contre les Habsbourg. Proclamé prince de Transylvanie en 1704, puis régent de Hongrie en 1705, il utilise la crise de la monarchie au moment de la guerre de Succession d'Espagne pour se placer à la tête des Malcontents hongrois et, comme l'avait déjà fait son père François Ier Rakoczi, demander à Louis XIV son soutien. Bien que l'empereur Joseph Ier se montre relativement conciliant, R. refuse tout compromis et, en tant que chef des Etats confédérés, proclame en 1707 la déchéance des Habsbourg dans le royaume de Hongrie. Cependant, l'alliance tant désirée avec la France ne se réalise que sous forme d'une aide mesurée, et les insurgés subissent en 1708 à Trencin une cruelle défaite. Malgré l'amnistie qui lui est garantie, R. quitte la Hongrie et tente à partir de 1717, après avoir en vain cherché l'aide de Paris, à obtenir grâce à l'aide turque la récupération de la principauté de Transylvanie. La paix de Passarowitz (1718) lui fait perdre définitivement ses dernières espérances ; il meurt en 1735 en exil. Le futur nationalisme magyar fera de lui un héros national hongrois ; pourtant, après que la tolérance manifestée, vis-à-vis du protestantisme hongrois, par Joseph Ier ait rendu caduc le vieux motif calviniste de la résistance magyare, sa lutte contre les Habsbourg ne peut guère être considérée comme l'expression d'aspirations nationalistes modernes, mais bien plutôt comme celle d'une haine héréditaire et d'un entêtement aristocratique. Ces éléments ont fait de lui l'instrument complaisant de la politique française contre la puissance habsbourgeoise. Bibliographie : J. Bérenger, Histoire de l'empire des Habsbourg, 1990, p. 407-409.

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