Radie, Étienne (Trebarjevo Desno 1871 -Zagreb 1928) ; homme politique croate.

Radie, Étienne (Trebarjevo Desno 1871 -Zagreb 1928) ; homme politique croate. Vers la fin du siècle précédent, le docteur Ante Radie, frère de R., avait déjà posé les bases théoriques et élaboré le programme politique d'un parti paysan croate, mais seul R. réussit à organiser effectivement en 1904 le parti populaire paysan croate, dont il restera le chef jusqu'à sa mort. Il en formule le programme dans sa revue Hrvastka Misao. Ce parti réussit en 1910 à obtenir pour la première fois neuf députés aux élections au Parlement croate. Lors de l'effondrement de l'Autriche-Hongrie (1918), il se déclare républicain. R. et son parti exigent le droit à l'autodétermination pour la Croatie qui veut s'unir à la Serbie et au Monténégro de son propre gré et sur la base d'une égalité de droits. R. se trouve en opposition complète aux projets d'une Grande Serbie, et combat également l'autre dirigeant Croate, le docteur Ante Trumbic, partisan d'une solution yougoslave. Lors de l'élection de la Constituante comme lors de la première Skupschtina régulière, le parti de R. réussit à obtenir de grands succès, mais il reste absent du Parlement de Belgrade. R. avait déjà été arrêté lorsqu'il était étudiant et été chassé de toutes les universités austro-hongroises en défendant alors l'idée d'une République croate indépendante. Il est une fois encore arrêté et condamné à la prison pour s'être engagé dans une action diplomatique contre l'Etat yougoslave. En 1923, il se rend à Moscou où il avait déjà séjourné à plusieurs reprises comme étudiant ; il y rend public le rattachement de son parti à l'internationale paysanne. Une fois de retour, après avoir été une nouvelle fois arrêté et gracié, il modifie sa politique et entre en 1925 comme ministre de l'instruction avec Pasic dans un cabinet de coalition, dans lequel il ne reste cependant que quelques mois parce qu'il continue à faire de l'agitation politique contre Belgrade. Mais son parti reste à la Skupschtina et en partie aussi au cabinet. La tension entre les Croates et les Serbes est devenue si forte entre-temps que, le 20 juin 1928, a lieu un attentat à la Skupschtina, dont sont victimes plusieurs députés du parti paysan croate, dont R. lui-même.