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Qing [T'sing] ; dynastie impériale chinoise [1644-1912].

Qing [T'sing] ; dynastie impériale chinoise [1644-1912]. La dernière des dynasties à régner en Chine trouve son origine dans la conquête mandchoue d'un empire Ming gagné par l'anarchie et fortement désorganisé par ses difficultés économiques. Dynastie étrangère et conquérante, elle impose aux Chinois des signes de soumission humiliants (ségrégation, port de la natte) mais consolide son pouvoir en s'assimilant dès le règne du grand empereur Kangxi (K'ang-Hi) [1662-1722], protecteur des arts et des lettres chinois. L'apogée de la dynastie correspond au règne de Qianlong (K'ien-Long) [1736-1796], sous lequel l'Empire atteint son extension maximale, englobant le Tibet, le Turkestan chinois, la Mongolie extérieure et Taiwan. Les échanges économiques et la colonisation chinoise, appuyée sur une vigoureuse démographie, connaissent alors un essor sans précédent et les arts décoratifs une admirable floraison. Les Qing (T'sing) promeuvent aux XVIIe et XVIIIe siècles une véritable « renaissance chinoise » des lettres et de l'érudition classiques, favorisant de vastes entreprises éditoriales telle la publication de la grande histoire des Ming, patronnant dictionnaires de référence et gigantesques compilations. Les jésuites, accueillis à la cour, y font connaître les sciences européennes. Mais le pouvoir impérial retrouve vite aussi les errements des administrations précédentes : bureaucratie, dépenses somptuaires, corruption. Le XIXe siècle confronte et ouvre l'Empire au capitalisme occidental naissant et à son expansion commerciale de plus en plus agressive. Défaite lors des deux guerres de l'Opium (1839-1842; 1856-1858), la dynastie doit accepter dans le cadre des « traités inégaux » la pénétration étrangère et la création de « concessions » échappant à sa juridiction. Cette confrontation, qui culmine vers la fin du siècle dans le « dépeçage » de la Chine en zones d'influence, est le germe d'un formidable bouleversement politique, intellectuel et social. Fragilisée par ses défaites, la dynastie affronte et surmonte grâce à l'aide étrangère les insurrections populaires des Taiping (1850-1864) des Nien, des Miao, des musulmans avant de s'essayer à moderniser le pays à défaut de ses institutions. La politique conservatrice de l'impératrice douairière Cixi (Ts'eu-Hi), qui exerce de 1862 à 1908 la réalité du pouvoir, réprimant tour à tour les intellectuels réformateurs des Cent Jours (1898) et la révolte xénophobe des Boxeurs (ou Boxers) qu'elle a un moment soutenue, reflète les contradictions dans lesquelles se trouve pris alors le pouvoir impérial. Les soulèvements républicains orchestrés par le parti de Sun Zhong-shan (Sun Yat-Sen) se multiplient entre 1905 et 1911, jusqu'au succès de la révolution d'octobre 1911. La république est proclamée et le dernier empereur Puyi (P'ou-Yi), abandonné par l'armée et les gouvernements provinciaux, abdique formellement en février 1912. Bibliographie : J. Chesneaux, Histoire de la Chine, t. I, 1969 ; J. Golfin, La Dynastie des Qing : 1644-1912, dans Histoire et civilisation de la Chine, Toulouse, 1992 ; R. Grousset, Histoire de la Chine, 1976.

QING ou TS'ING. Dynastie chinoise mandchoue (1644-1911). Dernière dynastie impériale en Chine, elle succéda à celle des Ming. Après avoir connu sa plus grande extension territoriale et un brillant essor culturel, la Chine des Qing fut marquée, à partir du XIXe siècle, par une décadence du pouvoir et fut incapable de résister à la pénétration des Occidentaux. Pou Yi fut le dernier empereur. Voir Boxers, Cixi, Han, Mandchourie, Ming, Opium (Guerre de l'), Russo-japonaise (Guerre), Sino-japonaise (Guerre), Song, Sui, Sun Yat-sen, Taiping, Tang.

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