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PSYCHOTHÉRAPIE

PSYCHOTHÉRAPIE, n.f. Traitement des maladies par des moyens psychiques ; son domaine principal est celui des troubles nerveux. Il existe deux types principaux de prise en charge des pathologies mentales, les thérapies médicamenteuses et les psychothérapies. Ce dernier terme désigne, d'une façon très large, tout type de prise en charge des pathologies mentales, ou des troubles psy­chiques, par des moyens spécifiquement psychologiques.

On trouve de nombreuses formes de psychothérapie (thérapie comportementale, thérapie familiale, thérapie de groupe, hyp­nose, etc.), parmi lesquelles un bon nombre sont inspirées de la psychanalyse. On. parlera pour celles-ci de thérapies d'inspira­tion psychanalytique, c'est-à-dire de psychothérapies fondées sur le même socle théorique que la .psychanalyse (travail sur l'inconscient, transfert, interprétation).

Les données matérielles de la psychothérapie d'inspiration ana­lytique peuvent être un peu différentes de celles de la cure psy­chanalytique (position en face à face, rôle moins exclusif de la technique des associations libres), mais la différence tient plutôt à ce que la régression du patient est moindre et à ce que ses défenses demeurent plus solides.

psychothérapie, application méthodique de techniques psychologiques déterminées pour rétablir l’équilibre affectif d’une personne. Le champ de la psychothérapie est très vaste, allant des troubles caractériels et des névroses jusqu’aux affections psychosomatiques et même aux psychoses. Toutes les méthodes psychothérapiques (soutien moral, suggestion, rééducation, psychanalyse, etc.), qui sont fondées sur la communication établie entre le thérapeute et le malade, poursuivent des buts identiques, c’est-à-dire l’épanouissement de la personnalité et une meilleure intégration sociale du sujet On distingue, selon leurs modes d’action, trois grandes catégories de psychothérapies : celles qui sont fondées sur la suggestion (persuasion, direction morale) ; celles qui reposent sur la catharsis (rappel, sous l’effet de l’hypnose ou de la subnarcose, de sentiments refoulés) ; celles qui permettent au patient de modifier sa personnalité en analysant ses conflits profonds, en intégrant dans sa conscience des affects inconscients et en modifiant ses mécanismes de défense. Le type de ces psychothérapies en profondeur est la psychanalyse, réservée à certains cas particuliers. La psychothérapie repose sur la confiance du malade dans le traitement et dans la personne du thérapeute, sur le lien de compréhension réciproque qui s’établit entre eux et grâce auquel le patient peut exprimer ses problèmes librement, sans crainte d’être mal jugé, libérer (sur le plan verbal) ses pulsions et remettre en question l’image qu’il se faisait de lui-même. Dans la relation interhumaine ainsi créée, le sujet apprend à modifier ses attitudes à l’égard de lui-même et du monde extérieur, à mieux s’ajuster à la réalité. Les méthodes employées en psychothérapie doivent être adaptées aux cas individuels : les uns nécessitent des encouragements, les autres une rééducation ou une psychanalyse. Avant d’entreprendre un traitement de ce genre, il est donc nécessaire d’avoir une connaissance exacte de chaque malade. Les meilleurs résultats sont obtenus avec des sujets ayant le désir de guérir, coopérant librement au traitement, suffisamment intelligents pour comprendre les mécanismes psychologiques analysés et qui ne tirent pas de leur maladie des bénéfices trop importants. Chez les enfants, la psychothérapie repose essentiellement sur les techniques expressives telles que le dessin, le modelage, les marionnettes.

psychothérapie, thérapeutique utilisant uniquement des moyens psychologiques. — On distingue quatre procédés principaux : 1° la psychothérapie d'encouragement (ensemble de conseils moraux), dont l'influence peut rester très brève et superficielle; 2° la suggestion raisonnée (persuasion) ou la suggestion hypnotique, dont l'influence, à moins d'une réaction favorable du sujet, ne dure pas plus de trois à six mois; cette suggestion peut s'accomplir d'elle-même par le contact de l'individu avec une forte personnalité qu'il voudra prendre pour modèle et à laquelle il aura tendance à s'identifier; 3° la rééducation (par exemple, les thérapeutiques « occupationnelles »), qui a un caractère méthodique, mais qui reste au niveau, assez superficiel, des conseils d'encouragement et de la pédagogie psychologique; 4° l'analyse psychanalytique, ou psychothérapie en profondeur, dont la durée peut être particulièrement longue (plusieurs années) et dont les méthodes relèvent de la science psychanalytique. On peut aussi pratiquer la « psychothérapie de groupe », par exemple lors de la préparation collective des femmes enceintes à l'« accouchement sans douleur ».

PSYCHOTHERAPIE. Désigne toute discipline ayant pour objet de restaurer la créativité, la liberté, le bien-être, la socialisation des sujets atteints de névroses, par des moyens essentiellement psychologiques (les drogues n’intervenant qu’à titre de favorisants ou d’adjuvants).

PSYCHOTHERAPIES ASSOCIEES (COTHERAPIES). A de rarissimes exceptions près, les psychothérapeutes relevant des diverses doctrines psychanalytiques ou psychologiques ont été hostiles, jusqu’en 1962, à l’idée de partager leurs sujets avec des psychothérapeutes appartenant à une autre école que la leur. Ils s’ignoraient d’ailleurs pratiquement et entrèrent en contact, à cette date, à l’occasion des cycles de conférences organisées à la Sorbonne par A. Virel à l’intention des étudiants en psychologie. De ces rencontres devait résulter une collaboration progressive concrétisée d’abord par la création d’un syndicat national où toutes les écoles étaient représentées et, un peu plus tard, par l’institut de psychothérapie où toutes les techniques sont enseignées conjointement par des représentants les plus autorisés de chacune d’elles. Il est, aujourd’hui, courant de soumettre un patient, simultanément ou alternativement, à plusieurs psychothérapeutes de pratique différente, ce qui peut, selon les cas, présenter comme avantages :

a) de débloquer une situation thérapeutique stagnante ; b) d’aborder les angoisses, affects, souvenirs oubliés et conflits sous des angles complémentaires ; c) de favoriser le déroulement d’une vidange de l’imaginaire pauvre ou réticente ; d) de limiter le recours au transfert, ou de l’éviter, ou de lui donner deux points de fixation complémentaires ; e) de compléter sur un autre mode (par exemple actif dans l’expression scénique), ce qui est acquis dans une autre technique (par exemple passivement dans une onirothérapie (*) et constamment d’abréger le temps nécessaire à l’obtention des premiers résultats utiles à la vie pratique du patient.

PSYCHOTHERAPIES DE DIFFERENTES INSPIRATIONS. Si les psychothérapeutes, d’après leur formation, suivent les indications et les techniques des trois pionniers de la psychologie des profondeurs, de nombreuses autres techniques psychothérapiques ont vu le jour, surtout depuis une vingtaine d’années. Ces techniques ont recours en partie à des données des trois écoles (Freud, Adler, Jung). On peut alors parler de psychothérapie d’inspiration freudienne, adlérienne, jungienne.

PSYCHOTHERAPIE DE GROUPE. Dans la mesure où tout individu ne peut survivre que par des relations interpersonnelles et dans des groupes divers, on a pu dire que la « thérapie individuelle n’est qu’une forme de thérapie de groupe qui s’ignore » (S. H. Foulkes). De fait, groupes et individus sont inséparables et forment l’envers et l’endroit d’une même réalité. Dès le début du XXe siècle on a procédé à des tentatives de traitement médical en groupe (classes de tuberculeux de Joseph Pratt en 1905). Des psychothérapies de groupe ont eu lieu d’une façon empirique à partir de 1920. La psychothérapie de groupe vise à mettre en lumière l’aspect interpersonnel de chaque problème particulier. Il faut pouvoir faire « apparaître chaque névrose individuelle comme un problème du groupe » (W. R. Bion). C’est donc le groupe lui-même, et non le thérapeute, qui doit être l’agent thérapeutique essentiel. Il ne s’agit en aucun cas de faire de la psychothérapie ou de la psychanalyse « en public », bien que certaines formes de thérapie de groupe puissent appeler tous les participants à se pencher sur les problèmes de chacun d’entre eux. Processus de groupe. En général, le groupe thérapeutique est de petite taille et évolue très différemment selon le but des participants, la technique de l’animateur, l’homogénéité du groupe, son hypothèse de base, la durée des séances. Chaque praticien analyse les processus de groupe à sa manière, mais quelques tendances semblent dominer : la théorie du groupe analytique ; celle qu’expose W. R. Bion (voir recherches sur les petits groupes, P.U.F., 1965) ; la dynamique de groupe de Kurt Lewin ; les vues de Carl Rogers à l’origine des groupes de rencontre ; enfin les idées intéressantes mais sommaires de Fritz Perls, inventeur de la thérapie gestalt. (Voir, pour les phénomènes de groupe : Acting out, Bouc émissaire, Catharsis, Consensus, Hypothèse de base, Leader, Restitution, Rôle, Sous-groupe, Tâche. Historique. Les premières psychothérapies de groupe ont été tentées, dans les années 20, par des hommes formés à la psychanalyse, tel Burrow aux Etats-Unis. C’est dans ce pays que les techniques de groupe ont connu leurs premiers développements, avec Paul Schilder et L. K. Wendel, puis Samuel Slavson. La Seconde Guerre mondiale marque un progrès décisif sous la double influence de la dynamique de groupe de Kurt Lewin et des groupes analytiques. Depuis 1960, les nouvelles méthodes se sont multipliées. Le psychodrame a eu une évolution parallèle. La psychothérapie de groupe a connu un développement considérable. Ce succès, qui va croissant, est en partie dû à un phénomène de civilisation : l’individu et la conscience individuelle tendent à céder devant la perspective interpersonnelle (voir groupé). Les maladies somatiques elles-mêmes sont étudiées dans leurs effets sur le groupe où vit le malade (voir thérapie familiale). De plus, la psychothérapie de groupe permet de faire face rapidement à une demande de soins devenue tellement massive qu’elle excède les possibilités de la thérapie individuelle. Elle présente certains avantages particuliers :

1. Brièveté relative de la cure, ce qui s’explique par des buts thérapeutiques spécifiques et réduits, alors que la thérapie individuelle (en particulier la psychanalyse) vise souvent un changement de la personnalité.

2. Soulagement rapide pour beaucoup de patients, car le travail s’opère dans le présent et à des conséquences immédiates sur la socialisation.

3. Prix relativement modique et accessibilité accrue. Un bon nombre de patients qui s’accommodent mal des règles de la psychanalyse trouvent dans un groupe une structure qu’ils acceptent mieux. Plus qu’une aide institutionnelle, beaucoup de personnes, aujourd’hui, recherchent la communication avec d’autres individus et se sentent soulagés de trouver un endroit où ils peuvent échanger des points de vue.

4. Enfin, il existe un certain nombre d’affections où la thérapie de groupe est particulièrement indiquée. Des organisations comme Alcooliques anonymes ou Synanon obtiennent avec les alcooliques et les toxicomanes des résultats supérieurs à ceux de toute thérapie individuelle. (Voir : Communautés thérapeutiques.) Perspectives. L’évolution de la société favorise d’autant plus les groupes artificiels qu’elle a brisé la plupart des groupes institutionnels traditionnels et plongé l’individu dans l’anonymat. Face à cette évolution se crée une nouvelle forme de patient qui fonctionne assez bien socialement, mais se sent profondément insatisfait et frustré. La thérapie duelle répondant mal à ses besoins, il recherche les groupes de rencontre, ce qui explique leur immense succès aux Etats-Unis. (On compte qu’en 1980, 20 % de tous les Américains auront participé à de tels groupes.) S’agit-il encore de psychothérapie de groupe, ou simplement d’un soutien affectif analogue à un supplément de vitamines pour le corps ? Il semble bien que les groupes (quel que soit leur degré de profondeur thérapeutique) auront très vite un impact social plus important que les thérapies individuelles. Cette évolution est-elle dangereuse ? Lieberman, Miles et Yalom, étudiant aux Etats-Unis les accidents survenus dans les groupes de rencontre, ont trouvé en 1973 que 10 % des participants subissaient des dommages psychiques décelables. Ces dangers sont-ils plus élevés que ceux de la thérapie individuelle ? Nous ne saurions le dire, mais dans la mesure où les groupes du type « groupe de rencontre » ne se prétendent même plus thérapeutiques (ils visent à < améliorer les relations humaines »), ils deviennent un simple remède contre la solitude. Le danger vient alors du désir des participants de se sentir « vivre » (ce que Bion appelle « sensation de vie par submersion totale dans le groupe »). Ce désir, assimilable à une régression, se réalise par un désir de viol. La mode des groupes atteste ainsi à la fois de leur efficacité et de leurs dangers.

PSYCHOTHERAPIE INFANTILE. Au cours du développement de l’enfant apparaissent de nombreux défauts qui bénéficient d’une complaisance du terrain, d’un état d’infériorité des organes, favorisent l’apparition de l’énurésie, de l’encoprésie, du clignement des paupières, du bégaiement, des vomissements. A ces manifestations s’ajoutent des troubles caractériels : excessive timidité» crises de colère, tendance au vol. Les névroses caractérisées (obsession, phobie, hystérie de conversion, névrose d’angoisse) sont rares chez l’enfant mais existent. Les états d’angoisse, par contre, sont très fréquents et obligent l’entourage à un asservissement permanent. Une forme particulière de ces manifestations d’angoisse est le pavor nocturne. L’enfant se dresse pendant son sommeil avec tous les signes d’une frayeur extrême. La psychothérapie infantile s’efforce de remédier à ces troubles lorsqu’ils existent. Mais elle se confond bien souvent avec une action psychopédagogique, éducative. Son but est de socialiser l’enfant, de le rendre apte à s’intégrer à la communauté dans laquelle il est appelé à vivre.

PSYCHOTHERAPIE DE SOUTIEN. Technique d’entretien ayant pour objectif de dédramatiser les situations et d’apaiser l’anxiété du malade.

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