PSYCHOLOGIE / PSYCHOLOGISME / PSYCHOLOGIE DES PROFONDEURS
- PSYCHOLOGIE, n.f. Sens étymologique. Science (logos) de l'âme (psuchê). ♦ 1° Sens classique. Depuis Aristote (Traité de l'âme), étude des phénomènes conscients, des facultés qui les produisent, des opérations humaines possibles. Fait partie de la philosophie classique, et introduit à la métaphysique. ♦ 2° Depuis un siècle, on a cherché à introduire les méthodes des sciences expérimentales de la matière dans l'étude des phénomènes de l'âme humaine ; d'où la création de «laboratoires de psychologie expérimentale» (depuis 1875 environ), et la constitution d'une discipline universitaire qui se veut indépendante de la philosophie. Cependant cette entreprise, depuis un siècle, se heurte toujours à de grosses difficultés, et même doute elle-même de son existence en tant que science une. Deux courants s'opposent, l’un purement expérimental, l'autre clinique.
- PSYCHOLOGIE CLINIQUE, (gr. klinê, lit, puis klinikos, qualifiant le médecin au lit du malade). Ensemble de méthodes d'observation et de traitement tournés vers la singularité de la personne atteinte de troubles mentaux.
- PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. Utilise les techniques expérimentales et les outils mathématiques, en particulier statistiques.
- PSYCHOLOGIQUE, adj. ♦ 1° Sens propre. Qui concerne la science appelée psychologie (méthode psychologique). ♦ 2° Sens vague. Synonyme de «psychique».
- PSYCHOLOGISME. n.m. Thèse qui réduit tous les problèmes philosophiques à des objets de la psychologie, qui absorbe ainsi dans son contenu toutes les questions essentielles de la destinée humaine. Les faits psychiques étant eux-mêmes réduits au comportement étudié comme un phénomène matériel (v. «Psychologie expérimentale»), cette thèse veut anéantir l'homme en tant qu'être spirituel.
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PSYCHOLOGIE
Discipline étudiant les faits psychiques et leurs lois. Le terme s’utilise dans ce sens depuis le xviiie siècle (Wolff). Classiquement confondue avec la seule description des faits conscients au moyen de l’introspection, la psychologie ne s’affirme comme « science », indépendante de la philosophie et objective, que dans la seconde moitié du xixe siècle. Ce mouvement se confirme avec la mise au point progressive des différentes méthodes quantitatives et des tests, et la constitution de diverses théories (behaviorisme, théorie de la Forme) - cependant que la découverte de l’inconscient par la psychanalyse pose la question de la continuité (ou non) entre l’objet de la psychologie générale et celui de la psychanalyse.
♦ Georges Canguilhem a souligné dans Qu'est-ce que la psychologie ? (1952) que l’unité de la psychologie reste problématique du double point de vue des méthodes et des objets. Ainsi, ce qui est matériau d’observation pour la psychologie expérimentale, par exemple les phénomènes psychopathologiques, devient un but pour la psychologie clinique ; en revanche, la « psychologie animale » demeure entièrement du côté expérimental. Le fait que les principaux courants de la psychologie renvoient à des origines philosophiques inavouées (Aristote, Descartes, Maine de Biran) permet de reprocher à la psychologie son syncrétisme, en même temps que la confusion qu’elle effectue entre différents systèmes normatifs, comme celui du médecin, du juge, voire du confesseur. En revanche, lorsque aucune référence philosophique n’est décelable (c’est notamment le cas pour la psychologie appliquée à l’orientation - qu’elle soit scolaire ou industrielle), il apparaît que la psychologie sous-entend une conception « instrumentaliste » de l’être humain, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas idéologiquement neutre.
- psychologie, science des faits psychiques. Ce terme date du xvie siècle, mais il est devenu usuel à partir du XVIIIe siècle grâce à C. Wolff, qui l’utilise dans sa Psychologia empirica (1732) et sa Psychologia rationalis (1734). Longtemps conçue comme la « science de la vie mentale, de ses phénomènes et de ses conditions » (W. James, 1890), la psychologie se définit aujourd'hui, d’un point de vue plus global, comme la « science de la conduite ». Le mot « conduite » désigne, outre le comportement objectivement observable, l’action sur l’entourage (par la communication par exemple), l’interaction de l’organisme et de son milieu et l’action sur le corps propre (processus physiologiques conscients ou inconscients). La psychologie rassemble donc plusieurs disciplines distinctes, qui font l’objet de définitions séparées. La psychologie ne s’est affirmée en tant que science qu’en se séparant, à la fin du XIXe siècle, de la philosophie. Progressivement, malgré de graves crises intérieures (ou grâce à elles), elle s’est constituée en discipline humaine autonome. Sa méthode, comparable à celle des autres sciences, consiste à soumettre des hypothèses aux faits objectifs ; ses moyens essentiels sont l’observation et l’expérimentation. Primitivement centrée sur l’homme normal, adulte et civilisé, elle a étendu ses investigations au malade, à l’enfant, au primitif, aux groupes sociaux et même à l’animal. Par son action pratique, elle a prouvé son existence et démontré son importance. Son champ d’application, qui semble illimité, augmente sans cesse. Ses techniques particulières forment un ensemble irremplaçable d’action et de connaissance de l’être humain. Cependant, comme toutes les autres sciences, la psychologie a ses limites. Les tests d’intelligence et les méthodes projectives, par exemple, ne valent que ce que valent les psychologues qui les emploient, car ils ne se prêtent pas à une utilisation machinale. Une autre objection que certains opposent à la psychologie concerne son pouvoir d’action. Loin de voir un progrès dans les moyens nouveaux qu’elle fournit pour connaître l’homme, ils les considèrent comme un outil redoutable, susceptible de l’asservir. Cette crainte s’apparente à celle que l’on peut avoir devant les progrès de la technique et de la science en général (machinisme industriel, domestication de l’énergie atomique...) elle relève plus d’une angoisse existentielle que d’un véritable humanisme. En tout cas, elle est sans objet car, pas moins que le médecin, le psychologue est au service de l’homme. Non seulement il évite les actes préjudiciables à autrui, mais il interdit que les moyens psychologiques qui dépendent de lui soient utilisés par d’autres à des fins contestables.
- psychologie, étude des états de conscience. — L'objet de la psychologie peut être la conscience individuelle (psychologie subjective), le comportement, c'est-à-dire l'ensemble des réactions objectives d'un individu (psychologie objective), la conduite, qui est le comportement + sa signification ; cette signification peut être reconnue soit « par projection » à partir de nous-mêmes, soit d'une manière immédiate comme une « signification immanente » au comportement d'autrui (on perçoit immédiatement la colère; on ne l'infère pas à partir de nous-mêmes). Il en résulte, pour les méthodes de la psychologie, le tableau suivant :
psychologisme, attitude ou doctrine qui consiste à traiter les faits de conscience comme des choses. — En dénonçant le psychologisme, la phénoménologie de Husserl tient à montrer que tout phénomène de la conscience n'est pas une chose, mais une « signification », qui requiert non pas une simple description mais une interprétation ; la réflexion philosophique sur les « actes » de l'esprit ne se réduit pas, comme le croit le psychologisme, à une description empirique de « contenus » de conscience. Elle implique un acte d'abstraction, par lequel le sujet qui réfléchit fait abstraction du contenu matériel des données de la conscience : par exemple, comprendre la colère d'autrui, c'est faire abstraction des conditions et des manifestations particulières de « sa » colère pour saisir, à travers elles, la « signification » humaine générale de la colère. Bref, l'erreur du psychologisme est de traiter la conscience comme une « chose » qui aurait une intériorité et que l'on pourrait décomposer, et de vouloir appliquer, en psychologie, les méthodes des sciences de la nature.
PSYCHOLOGIE, n. f. (du grec psukhê, «âme» et logos, «science, discours»: littéralement, «science de l’âme (humaine) »). 1° Étude scientifique des phénomènes psychiques, c’est-à-dire relatifs à l’affectivité, à la vie mentale, aux états de conscience. Traditionnellement, la psychologie était une branche de la philosophie. Elle s’en est détachée, devenant une science expérimentale, et s’élargissant aussi bien à l’aspect animal qu’à l’aspect social du comportement des êtres. Elle s’est enrichie des concepts psychanalytiques (devenant psychologie des profondeurs) et des approches structurales. Voir Psychisme. 2° Connaissance plus ou moins intuitive d’autrui; capacité à comprendre ou à prévoir les réactions humaines. Avoir de la psychologie. Aptitude à analyser les sentiments, les comportements, la nature des êtres. La psychologie de l "amour, dans l "œuvre de Marivaux. 3° Ensemble des états d’âme, des caractères dominants, des manières de penser, de sentir ou d’agir d’une personne ou d’un groupe. La psychologie des Allemands. La psychologie d"un valet. Un personnage de roman à la psychologie rudimentaire.
- Psychologie
Du grec psukhè, « âme », et logos, « discours », « étude », « science ». - Anciennement, partie de la métaphysique qui traite de l’âme, de ses facultés et de ses opérations. - Depuis le XIXe siècle, étude scientifique des phénomènes psychiques et de leurs lois. • En se constituant comme science de l'homme (1870), la psychologie a rompu avec l'expérience intérieure et l'introspection pour adopter des méthodes inspirées des sciences exactes, comme l'observation, l'expérimentation et l'analyse statistique. • La « psychologie du comportement », ou behaviorisme, va jusqu'à faire l'économie de la notion de conscience pour ne s'intéresser qu'aux comportements strictement observables.
- PSYCHOLOGIE ANALYTIQUE. Lorsqu’à la fin de 1913, Jung se sépara de Freud, il abandonna du même coup l’expression « psychanalyse ». Plus tard, il désigna ses travaux du nom de « psychologie complexe » et finalement de « psychologie analytique », appellation que ses élèves ont conservée. L’emploi de l’adjectif « analytique » indique que les méthodes jungiennes et freudiennes ont en commun un certain nombre de principes fondamentaux.
- PSYCHOLOGIE INDIVIDUELLE ET COMPAREE. Le terme est synonyme de psychologie adlérienne. Il a été créé en 1911 pour désigner le nouveau courant doctrinal de la psychologie des profondeurs. Après sa brouille avec Freud, Adler organise son propre cercle et sa propre doctrine qu’il appelle d’abord psychanalyse libre et ensuite psychologie individuelle et comparée. Par ce terme, Adler rappelle que : a) le psychisme de l’être est un tout indivisible (individuum) qu’on ne saurait comprendre et saisir que dans sa totalité ; b) la personnalité avec ses problèmes et ses difficultés sera mieux évaluée si on la réfère à une norme sociale idéale et abstraite.
- PSYCHOLOGIE DES PROFONDEURS (vocable qui dénomme la psychologie de l’inconscient ou la psychologie abyssale). Ce terme collectif désigne un courant psychologique qui considère la vie psychique consciente et rationnelle de l’être comme dirigée, en partie du moins, par des couches inconscientes, archaïques, affectives de notre personnalité. Il dénomme les écoles des trois pionniers de la psychologie des profondeurs : Freud, Adler et Jung ainsi que les écoles mineures qui ont fait leur apparition par la suite. La notion d’inconscient s’élabore progressivement chez Freud (1856-1939) d’une part sous l’influence des expériences de posthypnose auxquelles il assiste chez Bernheim et Liébault à Nancy, d’autre part grâce à la constatation que des souvenirs ramenés à la conscience pendant le sommeil hypnotique améliorent ou font disparaître momentanément le symptôme. Freud fait cette constatation chez les patients de son confrère Breuer, ensuite chez ses propres malades. Historiquement on peut dire que le courant de la psychologie des profondeurs prend son essor avec la publication de l’ouvrage de Freud : La science des rêves, 1900. Le début du xxe siècle voit se constituer une pléiade de chercheurs parmi lesquels deux penseurs originaux, Alfred Adler (1870-1937) et C.G. Jung (1875-1961). Avant sa rencontre avec Freud en 1902, Adler avait déjà exposé certaines vues fondamentales de son futur système psychologique. L’homme n’est pas un produit isolé, il est en partie un produit social. Très influencé par la biologie, le néovitalisme surtout, il introduit les notions de compensation dans le domaine de la psychologie. Le complexe d’infériorité, le conflit entre la position sociale réelle et les aspirations du sujet, la notion de structure caractérielle et son retentissement sur le devenir de la personnalité se trouvent à la base de sa doctrine. Carl Gustav Jung (1875-1961), Suisse, ajoute à la notion d’inconscient personnel celui d’inconscient collectif. Il met en évidence la notion d’archétypes, images anciennes qui appartiennent au trésor commun de l’humanité. Il crée la notion d’individuation, réalisation de soi-même, devenir ce qu’on pourrait être.
PSYCHOLOGIE / PSYCHOLOGIQUE 1. Psychologie : discipline étudiant les phénomènes psychiques des individus. Il s’agit d’étudier la conduite, c’est-à-dire la relation entre une situation et une personnalité. La psychologie s’intéresse aux seuls phénomènes conscients. 2. Au sens concret, la psychologie est l’ensemble des dispositions et états d’un être ou d’une catégorie d’êtres (la psychologie des enfants ; la psychologie de l'artiste). 3. Psychologique : - Qui relève de la psychologie — sens 1 — (une étude psychologique des personnages d'un roman). - Qui concerne le psychisme (une crainte uniquement psychologique). Dans ce dernier sens, psychologique est proche de psychique mais on peut dire que psychique a une extension plus large tandis que psychologique met en cause la personnalité du sujet.
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