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Psychanalyste (formation du)

Psychanalyste (formation du) La nécessité pour le psychanalyste de faire une analyse ne s’est pas imposée dès le début de l’histoire de la psychanalyse. Quelques entretiens, une initiation à la méthode à partir de l’analyse de leurs propres rêves ou de formations de l’inconscient suffisaient généralement. Mais dès 1910, Freud recommande à l’analyste de se soumettre à une analyse personnelle. Cette invitation n’est pas une règle, mais elle le deviendra après la création en 1920 de l’institut Psychanalytique de Berlin qui organisera d’une façon systématique la formation. La psychanalyse est intitulée didactique et toutes les étapes de son parcours sont soumises à l’appréciation d’une commission. Les analystes cessent de mêler à cette analyse personnelle du futur psychanalyste les conseils théoriques, voire les conseils cliniques concernant leurs propres patients.-C’est ce même Institut qui édicte l’exigence des cures contrôlées, également appelées supervisions, analyses de contrôle, superauditions, analyse quatrième, etc. Il s’agit pour un analyste d’aller parler d’une cure qu’il dirige à un autre analyste plus expérimenté. Le troisième élément nécessaire à cette formation est assuré par les associations psychanalytiques qui proposent séminaires, échanges théoriques et cliniques, etc., et permettent le lien à une communauté. Cette standardisation de la formation fut souvent interrogée, mais c’est avec Lacan que cette question sera reprise de façon conséquente. En effet, s’il est souhaitable que l’analyste effectue une cure aussi poussée que possible pour pouvoir occuper à son tour la position qui lui reviendra en tant qu’analyste dans le transfert et dans la cure, il est difficile, étant donné ce qu’est la cure analytique et la position de l’analyse dans cette cure, d’en soumettre le déroulement à une instance institutionnelle dont l’intervention dans la cure ne peut être tenue pour neutre, et de préjuger d’une fin qui n’est pas calculable au moment où s’engage l’entreprise. En effet, ce qui est à attendre d’une analyse et qui ne peut être assuré d’avance, c’est un remaniement subjectif, un nouvel agencement de l’inconscient qui permettra de produire un analyste. Or ce mouvement est intérieur à la cure. C’est ce qui fera dire à Lacan qu’il n’y a pas de formation de l’analyste, seulement des formations de l’inconscient. Ce qui peut être attendu d’une telle cure est la production de ce que Lacan mettra au principe de l’analyse même et au cœur du transfert, et qu’il nomme désir du psychanalyste. Cette notion ne peut pas être confondue avec le désir particularisé d’un psychanalyste, il faut plutôt la concevoir comme cet élément à la fois énigmatique et nécessaire pour rendre compte de ce qui opère dans la cure. Ce désir inédit pour Lacan est une condition nécessaire pour tenir la place de l’analyste dans le dispositif de la cure. En raison de cette notion également, il est difficile de concevoir qu’une institution puisse donner une autorisation quelconque à pratiquer l’analyse. C’est-à-dire qu’un analyste puisse s’engager dans cette aventure qu’est une analyse au nom d’une institution quelconque. C’est ainsi qu’il faut comprendre la formule de Lacan qui était en même temps un constat au cœur de la psychanalyse même, qui énonçait : le psychanalyste ne s’autorise que de lui-même. Pour réarticuler les éléments de la formation, c’est-à-dire l’analyse personnelle, le contrôle et l’institution, Lacan proposera un dispositif institutionnel appelé la passe afin de mettre au cœur de l’institution la question de la fin d’analyse et du passage à l’analyste.

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