PSYCHANALYSE
Psychanalyse
Du grec psukhè, « âme », etanalusis, « résolution d'un tout en ses parties ». - Méthode thérapeutique élaborée par Freud, qui repose sur l’exploration de l’inconscient au moyen des libres associations du sujet. - Par extension, ensemble des théories de Freud et de ses disciples concernant la vie psychique sous son double aspect conscient et inconscient. • Parmi les piliers théoriques de la psychanalyse, citons d'une part l'existence de l'inconscient, comme ensemble de contenus refoulés qui échappent à la conscience, et d'autre part le rôle prépondérant joué par la « sexualité infantile » dans la constitution de l’identité affective du sujet. • Pour Bachelard, l’objectivité scientifique se conquiert par la « psychanalyse » du sujet connaissant, laquelle permet d’identifier les différentes sources d'erreur inhérentes à l'acte même de connaître.
PSYCHANALYSE, n.f Terme créé par Freud pour désigner sa méthode thérapeutique, puis sa doctrine. Comporte d'abord l'interprétation des rêves, afin de mettre à jour des représentations inconscientes, des complexes refoulés ; s'est étendue ensuite à l'étude des actes manqués, puis des productions littéraires, artistiques, religieuses. Le mot psychanalyse désigne ainsi : a) Une technique générale ; b) Une doctrine systématique ; c) L'usage particulier qui est fait par un psychanalyste de cette technique et de cette doctrine lors de séances à visée thérapeutique qu'il accorde à des patients, moyennant honoraires. Une psychanalyse, en ce sens, peut durer des années, à raison de plusieurs séances par semaine ; si elle ne suffit pas, elle peut être recommencée, avec le même psychanalyste, ou avec un autre, et ainsi de suite (l'«Homme aux loups» a eu huit psychanalystes, pendant une soixantaine d'années).
PSYCHANALYSE
Le terme de psychanalyse, apparu pour la première fois en 1896, est né avec Freud. Ce terme revêt trois acceptions qui sont liées entre elles :
- un moyen d’investigation des significations et des mécanismes de l’inconscient tel qu’il a été défini et théorisé par l’œuvre de Freud et de ses continuateurs ;
- une méthode thérapeutique fondée sur le principe de l’association libre et le transfert ;
- une théorie de la psyché humaine, qui intègre et organise les données fournies par la pratique thérapeutique. L’application de cette théorie à d’autres fins que thérapeutiques (analyse d’une œuvre d’art ou d’un texte, critique historique, etc.) est un secteur d’investigation de la réflexion et de la recherche, dont la validité est d’ailleurs parfois contestée.
« La méthode psychothérapique de la psychanalyse ne se borne pas à ces deux points : le retour à la conscience du refoulé et la simultanéité de l’élucidation et de la guérison. Elle s’étend aussi à ce qui apparaît comme l’essentiel de toute la métamorphose, au réveil des sentiments. [...] Toute cure psychanalytique est une tentative de libérer l’amour refoulé, amour refoulé ayant trouvé, dans un symptôme, pour pauvre issue, un compromis. » (Freud, Délire et rêves dans la Gradiva de Jensen.)
PSYCHANALYSE
Discipline fondée par Freud à partir de sa pratique thérapeutique, dans laquelle il distinguait lui-même trois niveaux :
1. Une technique d’investigation des divers phénomènes (paroles, gestes, rêves...) où peut s’effectuer une détermination par l’inconscient du sujet. Cette technique, qui s’appuie principalement sur les libres associations que peut produire le sujet lui-même (ce qui garantit la validité de l’interprétation), révèle les structures du psychisme inconscient ; elle peut s’étendre à des domaines (littérature, expressions artistiques) dans lesquels on ne dispose pas de libres associations.
2. Une méthode psychothérapique, fondée sur cette investigation, qui vise une guérison définie par le retour, dans la conscience, de ce qui était refoulé dans l’inconscient (cf. transfert). « Psychanalyse » (ou « analyse ») est alors synonyme de cure psychanalytique.
3. Un ensemble de théories psychologiques et psychopathologiques qui réunit les principales données théoriques apportées par les méthodes d’investigation et de thérapie. On admet en général que ces apports théoriques - qui ont fortement ébranlé la psychologie classique -concernent l’existence de l’inconscient lui-même, celle d’une sexualité infantile, la distinction du principe de plaisir et du principe de réalité, et, plus radicalement, le principe que le comportement humain dans son ensemble relève d’une herméneutique.
♦ C’est en particulier par ce dernier aspect que la psychanalyse concerne la philosophie, dans la mesure où elle peut s’intéresser, comme cette dernière, aux différents aspects de l’existence humaine et se propose de les expliquer - qu’il s’agisse de la religion, de l’art, de l’affectivité ou de la morale. Mais on notera que la psychanalyse ne saurait être confondue avec une philosophie (Freud se méfiait des philosophes) ni a fortiori avec la philosophie. Du vivant même de Freud, la psychanalyse a connu ses dissidences (cf. Adler, Jung) ; longtemps tournée en dérision en France (on lui reprochait en particulier l’importance attribuée à la sexualité), mais vulgarisée aux États-Unis jusqu’à n’être rien de mieux qu’une technique d’adaptation aux exigences sociales (ce qui a provoqué le « retour à Freud » prôné par Lacan), son originalité ne peut, semble-t-il, être maintenue que par un refus de l’ institutionnalisation.
psychanalyse, méthode de traitement des troubles mentaux reposant sur l’investigation psychologique profonde, devenue "science de l’inconscient". Son fondateur, S. Freud, ayant observé les effets nocifs de certains événements traumatiques apparemment oubliés, établit un lien entre ceux-ci et les symptômes observés et conclut à l’existence d’un inconscient dynamique. Certains de nos actes, des plus banals (oubli de poster une lettre) jusqu’aux plus étranges (rite du lavage des mains chez certains névrosés), sont, affirme-t-il, dus à des causes obscures, mais réelles. Les symptômes névrotiques ont un sens ; on peut les comprendre à condition de dépasser certaines résistances derrière lesquelles se trouve l’inconscient Pour y parvenir, S. Freud essaie successivement l’hypnose, la suggestion (« vous pouvez vous rappeler votre passé ») et enfin la méthode de libre association (« dites tout ce qui vous passe par l’esprit »), qui se révèle la meilleure parce qu’elle respecte la personne humaine. Le sujet collabore ainsi à son traitement. La découverte de son inconscient ne se fait pas par effraction, mais après un long cheminement volontaire, au cours duquel il apprend à contrôler ses émotions. Ce n’est qu’après avoir abandonné ses résistances qu’il arrive à comprendre les motivations de son comportement et qu’il peut devenir le maître de sa conduite. Pendant les séances, le psychanalyste laisse le patient s’exprimer sans restriction ; il interprète ses résistances et ses attitudes à son égard (transfert). La cure analytique, sorte de rééducation psychologique qui s’étend sur des mois et même des années (à raison de trois ou quatre fois par semaine), ne peut être entreprise que si certaines conditions sont remplies. Les plus importantes sont la volonté du patient de guérir (sans quoi il ne peut pas respecter les conventions de base : régularité des séances, règle de non omission, etc.) ; un niveau intellectuel et culturel suffisant ; un âge encore peu avancé (il est difficile à l’âge mûr de modifier profondément ses attitudes). Elle doit être conduite par un psychothérapeute hautement qualifié, ayant lui-même subi une analyse didactique et de contrôle. La psychanalyse a permis de mettre en évidence un certain nombre de faits psychiques dont S. Freud a tiré des lois. Sa principale découverte est celle de la sexualité infantile, qui naît avec la vie et passe par différents stades avant de parvenir à la période génitale proprement dite, où le but sexuel est le coït normal avec un partenaire de sexe opposé. Mais, de la naissance à la puberté, les pulsions (forces biologiques) sont soumises à un certain nombre de facteurs qui influencent leur destin. Pour décrire ces événements psychiques, il est nécessaire de les envisager sous trois angles différents : d’un point de vue dynamique (conflit entre les forces en présence), économique (quantité d’énergie dépensée) et topique (structure de la personnalité). Freud fut ainsi amené à élaborer sa théorie, sans cesse remaniée et en continuelle évolution, dont on peut rappeler les grands principes.
1. Toute conduite tend à supprimer une excitation pénible (principe de plaisir) ; le monde extérieur impose certaines conditions dont il faut tenir compte (principe de réalité) ; les expériences marquantes ont tendance à se reproduire (compulsion de répétition).
2. L’appareil psychique est fait de trois instances : le ça (ensemble des pulsions primaires, soumises au principe de plaisir), le surmoi (ensemble des interdits moraux intériorisés) et le moi, dont la fonction est de résoudre les conflits entre les pulsions et la réalité extérieure, ou entre le ça et la conscience morale.
3. Quand le moi ne parvient pas à ajuster d’une manière satisfaisante le sujet à son milieu ou à satisfaire ses besoins, il se produit des désordres de la conduite : régression, névrose, troubles psychosomatiques, délinquance, etc.
Primitivement réservé aux adultes névrosés, le traitement psychanalytique a été progressivement étendu aux enfants, aux criminels et aux schizophrènes. Mais la psychanalyse ne se contente pas d’être une thérapeutique. Elle est devenue une science explicative du comportement humain et fournit des hypothèses fécondes aux diverses sciences de l’homme : pédagogie, sociologie, anthropologie.
psychanalyse, méthode d'analyse de la personnalité, visant soit à la simple connaissance théorique du psychisme humain, soit à la thérapeutique clinique des névroses, des complexes et, en général, des troubles mentaux d'origine exclusivement psychologique. — Le fondateur de la psychanalyse est Sigmund Freud (1856-1939), qui assigne à la plupart des troubles psychiques une origine érotique. La libido, ou instinct de la vie, nous porte à nourrir des désirs que le « sur-moi », ou conscience sociale, nous fait refouler dans l'inconscient. L'affleurement de ces désirs à la conscience provoque l'angoisse et, dans la vie, toutes sortes d'inhibitions et de complexes. Le « moi », la personnalité, se définit comme un équilibre, toujours instable, entre les tendances instinctives («ça») et la censure de la conscience sociale (« sur-moi »). Quelle est la technique de la thérapeutique psychanalytique? Les motivations et désirs inconscients ne se manifestent qu'à l'occasion des « libres associations », qui se développent particulièrement dans le rêve. La psychanalyse se présente comme une analyse des rêves. Le principe de la guérison est que la prise de conscience des motifs réels de nos troubles, angoisses, obsessions, phobies, entraîne d'elle-même la restauration de l'équilibre psychique : à des réactions instinctives, à des impulsions obscures et incontrôlées, qui angoissent au fond l'individu, la psychanalyse substitue le bonheur de la conscience claire, la conduite rationnelle et volontaire. La psychanalyse est conseillée dans les cas de troubles de la sexualité (impuissance chez l'homme, frigidité chez la femme), dans les psychoses (schizophrénie, perte du sens du réel), dans le cas d'échecs répétés dans la vie, d'enfants délinquants. La cure peut être très longue, de plusieurs années. Il faudra consulter de préférence un psychanalyste qui soit affilié à la Société française de psychanalyse, ce qui donnera une garantie de technicité. La psychanalyse n'est pas seulement une thérapeutique et une pratique, elle est aussi une connaissance théorique, une analyse de l'homme : c'est à ce titre qu'elle touche à la philosophie. Ce n'est pas la théorie psychanalytique qui est intéressante pour la philosophie, mais l'expérience humaine qui s'accomplit dans l'analyse psychanalytique : elle permet de révéler le sens des relations de l'homme avec lui-même et avec les autres. L'expérience psychanalytique est une expérience interhumaine particulièrement profonde, une recherche passionnée de sincérité à l'égard d'autrui et surtout de nous-mêmes : bref, elle révèle toutes les implications de la communication avec autrui et la signification profonde de nos conduites. Dans la mesure où la philosophie doit répondre à la question fondamentale : « Qu'est-ce que l'homme? » — comme l'écrivait Kant —, elle ne peut aujourd'hui négliger cette méthode rigoureuse et incomparable d'approfondissement de la nature humaine, que représente la psychanalyse. Enfin, sur le plan de la morale, l'analyse psychanalytique est une recherche de l'individu authentique et, pour l'analysé, une ascèse purificatrice qui doit lui permettre de surmonter ses impulsions agressives, ses réactions incontrôlées. Elle possède, à ce titre, une signification morale, puisque son but est de promouvoir une individualité parfaitement libre et consciente d'elle-même et des véritables valeurs humaines. En résumé, la psychanalyse est à la fois une thérapeutique médicale, une approche philosophique de l'homme et une ascèse morale visant à nous donner, au-delà des problèmes personnels qui nous particularisent, la vraie figure de l'homme.
PSYCHANALYSE, n. f. 1° (Comme discipline scientifique). Théorie générale du psychisme humain élaborée par Freud et par ses disciples. L’interprétation psychanalytique ne se contente pas d’élucider un certain nombre de mécanismes psychologiques ou de dresser un tableau de leur pathologie. Elle se propose comme un discours d’ensemble sur la structuration de la personnalité et la dynamique profonde de ses manifestations. Les données primordiales de la petite enfance, le rôle de la Libido, l’existence d’un Inconscient sans cesse actif et de la Censure qui en refoule les pulsions, la place centrale du complexe d’Œdipe, les interactions entre les trois grandes instances psychiques que sont le Ça, le Moi, et le Surmoi, — telles sont quelques unes des notions clefs de la théorie psychanalytique. Voir aussi les mots Interdit, Lapsus, Névrose, Pulsion, Refoulement, Rêve, Sublimation, Transfert. Le discours psychanalytique ne se limite pas à l’étude de la pathologie individuelle. Il apporte son éclairage à tous les phénomènes humains. L’histoire, la civilisation, la religion, la vie politique, la création artistique ou littéraire, tous lieux où se manifeste le psychisme de l’homme, ont pu être abordés avec fécondité par le discours psychanalytique. En ce sens, la psychanalyse peut être considérée comme une branche de l’anthropologie. 2° (Comme thérapie). Méthode thérapeutique mise au point par Freud pour interpréter et traiter un certain nombre de troubles psychiques, en mettant au jour leurs racines inconscientes, et donc, en «analysant» leurs causes profondes. On dit entreprendre une psychanalyse, ou simplement une analyse. La cure psychanalytique suppose la présence d’un patient, appelé «analysant», et du psychanalyste, ou «analyste» (qui guide l’interprétation). Le principe consiste en une investigation méthodique de l’inconscient du sujet, destinée à mettre en évidence les significations inconscientes des symptômes dont il souffre (angoisses, traumatismes venus de la petite enfance, pulsions refoulées, etc.). Dans ce travail d’investigation, le patient est loin d’être inactif : c’est lui qui opère, sous la conduite de l’analyste, sa propre analyse (raison pour laquelle on le nomme «analysant»). En se livrant à des associations libres d’images et d’idées, en cherchant le sens latent de ses rêves et de ses fantasmes, en faisant remonter dans le champ de sa conscience (non sans résistances) les éléments pulsionnels qui étaient inconsciemment à l’œuvre dans ses troubles psychiques, il décompose ses symptômes, il les dénoue, les élucide; il s’en délivre en parvenant à en formuler les causes. Au cours de la cure psychanalytique, il n’est pas rare que l’analysant revive plus ou moins intensément les affects mal vécus au cours de sa petite enfance, et les projette sur l’analyste qui doit savoir les interpréter : c’est là une phase normale de la cure, appelée Transfert ; elle fait partie de cet immense travail de libération par la parole qu’est toute psychanalyse.
N.B. Comme méthode, la psychanalyse ne s’adresse en principe qu’à un individu vivant, qui coopère à sa propre analyse. Le terme, néanmoins, prend parfois le sens large d’étude psychopathologique. Il s’agit alors d’un essai fondé sur les concepts de la psychanalyse et pouvant porter sur un auteur classique, une œuvre littéraire, un genre («Psychanalyse du conte de fées»), un thème («Psychanalyse du feu»), une institution sociale, une réalité culturelle. On parle de psychocritique notamment, dans le domaine littéraire.
PSYCHANALYSE. I. Mode d’investigation des processus psychiques inconscients. II. Méthode thérapeutique fondée sur cette investigation. III. Ensemble théorique systématisant les données apportées par l’investigation des processus psychiques inconscients et le traitement des désordres névrotiques ou psychotiques.
PSYCHANALYSE (n. f.) 1. — Terme créé par Freud ; désigne : a) une méthode d’investigation et d’interprétation consistant dans la mise en évidence de la signification inconsciente des pensées, des actions, des productions d’un sujet ; b) une méthode thérapeutique (cure psychanalytique) fondée sur cette interprétation, et le contrôle par le médecin des désirs, résistances, et transferts du malade ; c) un ensemble de théories concernant la structure de l’appareil psychique humain, fondées sur (a) et (b) (d’après Laplanche et Pontalis) ; cf. pulsion, sexuel, topique, inconscient. 2. — Psychanalyse existentielle : terme créé par Sartre pour désigner une méthode analogue à celle de Freud, mais qui ne supposerait ni inconscient ni déterminisme psychique ; la psychanalyse existentielle interprète la conduite humaine comme l’ensemble des libres choix dans lesquels se réalise un projet originel.
PSYCHANALYSE
Discipline fondée par Freud, qui a trois aspects : - Investigation et interprétation dévoilant le sens inconscient des actions, des pensées et des rêves d’un sujet . - Méthode de traitement des désordres et troubles psychiques. - Théorie globale du psychisme construite à partir des informations fournies par les observations obtenues par les deux premiers niveaux.
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