proverbe

Le proverbe peut être considéré comme une figure macrostructurale, variante de la sentence. Il s’agit d’une formule insérée dans un discours, souvent à la fin d’un développement anecdotique ; cette formule a une portée morale générale et s’applique au cas particulier, à titre d’illustration-commentaire. Elle est donc prononcée par un tiers à propos de ce qui arrive à d’autres, ou par une personne faisant un commentaire sur sa propre situation, en proférant des propos censés connus de tout le monde pour être habituellement énoncés, dans et par la collectivité, en semblable circonstance et avec la même valeur.

L’autre trait spécifique de la figure proverbiale est qu’elle constitue verbalement une métaphore continuée. L’exemple d’Aristote est clair à cet égard. Si quelqu’un appelle un autre à son aide dans l’espoir d’en recevoir du bien et subit un dommage, c’est, dit-on, comme l’habitant de Carpathos avec son lièvre. Il est nécessaire de faire partie du même milieu culturel pour savoir le sens concret et anecdotique du contenu non figuré de l’expression - un habitant de Carpathos avait introduit dans son île un lièvre dont les petits ont tellement pullulé qu’ils ont ravagé la végétation - pour en faire l’application tropique à la situation sociale à propos de laquelle est prononcée la phrase. Cette manipulation est nettement macrostructurale. On remarquera aussi, dans la façon dont Aristote présente son exemple, le dit-on (en grec : phasin), signalant l’articulation des niveaux énonciatifs caractéristique de la figure.

=> Figure, macrostructurale ; sentence, noème, épiphonème ; métaphore, continuée, trope.