protase

Du point de vue de l’analyse mélodique de la phrase, la protase représente la première partie de celle-ci. C’est donc l’ensemble qui correspond à l’inflexion généralement montante de la prononciation de la suite des groupes, ou, à tout le moins, à la durée ou au volume de la première inflexion d’orientation continue, c’est-à-dire jusqu’à l’articulation de l’acmé, après quoi se marque un autre mouvement mélodique. Ex. : La nation française vient d’essuyer une violente secousse, mais, si nous devons en croire tous les augures qui se manifestent déjà, cet événement ne servira qu’à assurer la Révolution. Dans cette phrase de Barnave, on peut hésiter à voir une acmé à mais; cependant, le mouvement argumentatif fait bien plus plau-siblement monter la voix, fut-ce au prix d’une légère modulation interne, à la succession déjà, cet, où se situe ainsi beaucoup plus vraisemblablement l’acmé. La protase va donc ici de La nation jusqu’à déjà. L’exemple de Barnave illustre à la fois l’intérêt et la délicatesse de l’analyse mélodique, par rapport à la limite de la longueur des phrases, en relation avec la question, essentielle dans l’art oratoire, de l’action, c’est-à-dire, en l’occurrence, de leur réalisation sonore. => Cadence, apodose, acmé; oratoire, action; période.