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PROKOSCH Frederick

PROKOSCH Frederick. Poète et romancier américain. Né le 17 mai 1908 à Madison (Wisconsin). Fils d’un célèbre professeur de linguistique à Yale et d’une pianiste de quelque réputation, Prokosch reçut une éducation éclectique et européenne (en Autriche, en Allemagne, en France et finalement en Angleterre) avant de recevoir son doctorat à Yale en 1933. Son premier roman, Les Asiatiques (1935), fut aussitôt suivi d’un second, Les Sept Fugitifs (1937), qui lui valut le Prix Harper. Puis il écrivit La Nuit des humbles (1939) et Les deux d’Europe [The Skies of Europe, 1941] avant de passer plusieurs années en Europe (à Stockholm, comme attaché culturel, puis à Rome de 1947 à 1953). Il se fixa ensuite en France. Il n’en continua pas moins de publier des romans : citons Les Conspirateurs [The Conspirators, 1943] ; Conte de minuit [1955] ; America, My Wilderness (1972). Il a aussi publié un nombre impressionnant (une quarantaine) de recueils de poèmes, presque tous à compte d’auteur et dans les villes les plus diverses : Lisbonne, Londres, Rome, Paris, Venise, Naples, Barcelone, Stuttgart, Zurich, Hong Kong, Bangkok, Singapour, Anvers, Vienne. Malgré cette abondance, il faut bien reconnaître que son nom n’attire plus guère le public mais il n’en fut pas toujours ainsi. André Gide et Thomas Mann apprécièrent beaucoup son premier roman, Albert Camus son second, qui était, d’après lui, le premier « roman géographique ». S’il entendait par là « cosmopolite », ce n’était sûrement pas le premier, ni du côté américain, ni du côté français, mais il est vrai que Prokosch a eu au moins l’intention d’écrire en « international », tant par sa sensibilité de membre attardé de la « génération perdue » que par ses sujets eux-mêmes : ainsi, Les Asiatiques raconte le voyage d’un jeune Américain, et Les Sept Fugitifs l’exil de citoyens soviétiques. Talent incontestable mais indécis, peut-être plus constamment prometteur que décisif, Prokosch a aussi publié des traductions de Hölderlin.

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