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Processus primaire, processus secondaire

PROCESSUS

(Du latin procedere, « s’avancer », « aller de l’avant ».) Le terme, utilisé au départ en chimie et en physiologie, désigne une succession de phénomènes ou d’événements formant un tout et donnant lieu à un résultat déterminé. En psychanalyse, Freud distingue le processus primaire qui caractérise le système inconscient régi par le principe de plaisir, et le processus secondaire - qui recouvre progressivement le premier au cours de la vie -, celui du contrôle conscient soumis au principe de réalité.

Processus primaire, processus secondaire Mode de fonctionnement de l’appareil psychique caractérisant pour le premier le système inconscient, pour le second les systèmes préconscient-conscient. Dans le processus primaire, il y a écoulement libre et mobilité de l’énergie psychique, avec une tendance à réinvestir les traces des premières expériences de satisfaction. L’inconscient est le lieu de ces processus qui ont pour mécanismes spécifiques la condensation et le déplacement. Le processus secondaire qui caractérise les systèmes préconscient-conscient assure la liaison de l’énergie qui s’écoule de façon contrôlée et est soumis au principe de réalité.

PROCESSUS PRIMAIRE ET SECONDAIRE

Relevant du point de vue économique le processus primaire se caractérise par un état dit « libre » de l'énergie psychique. Cet état libre de l'énergie psychique permet différents processus. Le processus de déplacement est celui par lequel une quantité d'énergie est déplacée d'une représentation à une autre. Le pro­cessus de condensation est celui par lequel une représentation concentre sur elle les énergies originellement attachées à plu­sieurs autres représentations qui lui sont liées par une relation d'association. L'inconscient est par excellence le lieu du pro­cessus primaire.

Au contraire, le processus secondaire se caractérise par un état lié de l'énergie psychique. L'énergie est contrôlée, les repré­sentations sont liées entre elles. Le processus secondaire est celui de la pensée réflexive et organisée. Il est régi par le principe de réalité.

processus primaire et processus secondaire, modes de fonctionnement de l’appareil psychique. Le processus primaire caractérise l’inconscient, le processus secondaire le système préconscient-conscient. Dans le processus primaire, l’énergie psychique est mobile et s’écoule librement ; dans le processus secondaire, elle est « liée » (contrôlée) et donc retardée. Le processus primaire, dit E. Jones, est comme un courant impossible à endiguer, il entraîne le sujet vers la réalisation fantasmatique du désir qui l’a fait naître. Le processus secondaire, au contraire, est attaché à la raison. L’énergie ne peut pas s’écouler avant que l’intelligence n’ait trouvé une voie aboutissant à la satisfaction réelle du désir. Les mécanismes de condensation et de déplacement, mis en évidence dans les diverses formations de l’inconscient, particulièrement dans le rêve, font partie des processus primaires, tandis que le raisonnement et le jugement relèvent des processus secondaires. Les processus primaires sont régis par le principe de plaisir, les processus secondaires par le principe de réalité.

PROCESSUS PRIMAIRE — PROCESSUS SECONDAIRE. Ce sont les deux modes du fonctionnement mental, l’un étant caractéristique de l’activité mentale inconsciente et l’autre de la pensée consciente. L’opposition entre processus primaire et processus secondaire recouvre également en partie l’opposition établie par Freud entre l’énergie libre et l’énergie liée, ainsi que celle qui gouverne le principe de plaisir et le principe de réalité. Ce qui caractérise le processus primaire, ce sont les glissements incessants de sens, l’absence de contradiction, la non-articulation de l’espace et du temps ; il s’agit du mode de penser propre au Ça, où prédominent la mobilité, le déplacement, la condensation ; l’énergie mobile, libre, y est essentiellement régie par le principe de plaisir : ce qui est visé, c’est la décharge immédiate des tensions par l’accomplissement de désir hallucinatoire. < L’investissement de désir allant jusqu’à l’hallucination, le plein développement de déplaisir qui implique que la défense soit dépensée pleinement, nous les désignons du terme de processus psychiques primaires, écrit Freud ; par contre, les processus que seul rend possibles un bon investissement du Moi et qui représentent une modération des précédents, nous les désignons comme processus psychiques secondaires. » Le processus mental secondaire est régi par le principe de réalité ; c’est dire qu’il réduit le déplaisir de la tension instinctuelle par un comportement adaptatif. Il se développe corrélativement au Moi, dont le rôle majeur est d’inhiber le processus primaire. Si le rêve caractérise le processus primaire, le processus secondaire est celui de la pensée consciente (attention, mémoire consciente, jugement, raisonnement, action contrôlée, etc.).


Le processus primaire (de la pensée) qualifie le mode de fonctionnement des formations de l’inconscient (expressions symptomatiques, expressions oniriques, fantasmes, actes manqués...). Par opposition au processus secondaire, intentionnel, caractéristique du mode de la pensée consciente, logico-grammaticale et catégorielle - qui porte sur des représentations verbales et leurs « liaisons » -, le processus primaire ne concerne que l’investissement « libre » des objets, de leurs images ou indices, et des émois associés à leur présence. Il forme un système significatif caractérisé par la substitution et la condensation des représentations d’objets, le déplacement des charges, le transfert des investissements, le symbolisme expressif, l'identification subjective... Ce système de « décharge », qui tolère la coexistence des contraires, ignore le temps, la négation, la mort et est le support de l’organisation des fantasmes de désir (où se condensent les phénomènes d’expression de la pulsion et de la « défense » (censuré).

1. Dans une perspective génétique, le processus primaire est un processus « premier », correspondant aux phases narcissiques et auto-érotiques du développement sexuel, tandis que la mère assure la fonction conservatoire. Il convient au seul principe du plaisir. Avec la maturation du Moi (identification), la prise en compte de la réalité (et de son « épreuve »), la « secondarisation » de la pensée, le processus primaire est relégué dans l'inconscient dont il caractérise désormais le régime de fonctionnement. Pour l’essentiel, il reste le mode du désir, dont il est sensé, dans le tout début de l’existence, assurer la « satisfaction hallucinatoire ». Toujours est-il qu’il reste au cœur de l’accomplissement onirique du souhait.

2. Plus qu’une phase historique, maintenue dans certaines conditions plus ou moins considérées comme « inférieures » du fonctionnement mental, on peut envisager le processus primaire comme participant d’une opposition structurale avec le verbe réfléchi. Dans la régression « au service du Moi », le processus primaire peut être mis au service de l’invention, de l’imagination, de la créativité culturelle (art, poésie, modèles scientifiques...).

3. Au cours de la cure psychanalytique, le processus primaire s’exprime avant tout dans le jeu des « signifiants » (du langage). J. Lacan identifie alors pratiquement la « condensation » et le « déplacement » freudiens avec la métaphore et la métonymie des langues concrètement parlées (en support de sa formulation de l’inconscient comme « ça parle » et comme « discours de l’Autre »).

On peut cependant remarquer que Freud a donné au processus primaire une extension plus large que celle des processus de rhétorique qu’il « exploite à l’excès ». Le processus primaire se saisit de toutes les indéterminations naturelles - dont celles, dans le langage, de la polysémie et des tropes - ou les crée « à l’emporte-pièce » en démentelant, si besoin est, les éléments phonologiques non pertinents de la communication. Et là où semble n’exister d’abord, dans l’association libre, qu’un « effet signifiant », on retrouve toujours une identité plus profonde de « chose » (« signifiés » ou concepts objectaux). C’est d’ailleurs une découverte surprenante que le « symbolisme » soit translinguistique (pour prendre un exemple caricatural, « see » fera aussi bien l’affaire que « mer » pour « signifier » - indexer - la « mère »...).

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