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primitifs

primitifs. La religion des peuples dits «archaïques» ou «primitifs actuels» est celle qui est commune à tous ceux qui, répandus encore sur tous les continents, ont une manière de vivre et de considérer le monde qui les entoure en rapport avec le milieu géographique; ces peuples semblent évoluer comme ceux de la Préhistoire, dont seuls quelques vestiges culturels peuvent nous donner une idée. C'est donc par l’étude des mythes et de l’organisation tribale de ces populations, vivant au stade de la cueillette, de la chasse ou de l’agriculture superficielle, que nous pouvons connaître ou imaginer les faits religieux des hommes du paléolitique ou du néolithique. Les ethnologues et les sociologues étudiant ces populations et celles qui ont été décrites à la suite des grandes découvertes ainsi que le folklore des peuples plus civilisés ont pu établir des croyances communes à toutes les races humaines et parler ainsi d’une religion primitive. Les philosophes et historiens des religions ont établi des classifications, des étapes ou la loi des trois états comme Auguste Comte (v. positivisme). Le mythe de l’âge d’or, celui du bon sauvage, celui du grand Dieu ou Etre suprême, ont eu leur temps d’enthousiasme. Les uns ont voulu voir un polythéisme primordial, les autres un monothéisme qui, peu à peu, se serait dégradé pour retrouver parfois une notion plus abstraite de Dieu organisateur du monde. Cependant, en dehors des grandes théories, on peut constater par les peintures ou gravures pariétales des cavernes préhistoriques l’existence de sanctuaires d’un accès difficile qui ont dû servir à des rassemblements pour des cérémonies magiques d’envoûtement ou d'initiation, ce qui impliquerait des rites de chasse et des rites de passage analogues à ceux que l’on constate chez les primitifs actuels. Les rares figures de sorciers et même de masques nous confirment cet animisme des peuples chasseurs, honorant l’esprit de l’animal tué et lui rendant un culte de la fécondité pour assurer la reproduction du troupeau. Magie, incantations, rites seront aussi les moyens employés dans les cultes de fertilité des agriculteurs dès le néolithique. Le culte des esprits ira jusqu’au fétichisme et au culte de la nature pour aboutir à celui des ancêtres et à différentes formes de totémisme qui seront souvent à la base de l’organisation sociale. Cependant la magie sera toujours sous-jacente à la religion primitive. Les notions de mana, de tabou, d’interdits expliqueront le sacré; peu à peu naîtra celle de divin et apparaîtront les mythologies et les cosmogonies. La crainte, le respect, la vénération, la dévotion, la croyance et la participation entoureront les rites qui se diversifieront, conduisant l’«homo sapiens» à devenir l’«homo religiosus».

primitif Mot qui a remplacé le mot péjoratif et manifestement inapproprié de « sauvage » pour qualifier les peuples vivant actuellement en dehors de la civilisation industrielle. Il est entré dans nos mœurs verbales lorsque l’anthropologie était dominée par les théories évolutionnistes selon lesquelles on pouvait assimiler les peuples vivant en dehors du courant euro-américain aux premiers habitants de la terre, leurs caractères prétendument originels étant tenus pour synonymes d'élémentaires, de frustes ou de simplistes. Bien que ces vues ne soient généralement plus acceptées aujourd’hui, on parle toujours de sociétés « primitives » à défaut de désignation plus neutre, les expressions de sociétés « traditionnelles », sociétés « indigènes », sociétés « sans écriture », sociétés « archaïques », « petites » sociétés, etc. présentant elles aussi l’inconvénient d’être définies privativement ou négativement par rapport à nos propres sociétés, et d’être, en outre trop générales ou trop spécifiques. (Angl. : primitive.)

PRIMITIF. « Nous utilisons l’idée de “ Primitif ” au sens d’originel, sans faire allusion au moindre jugement de valeur. > N’est pas synonyme d’archaïque qui se rapporte essentiellement à des contenus ou des composantes psychiques. Jung n’a pas voulu faire l’étude psychologique de l’homme primitif ; le primitif est pour lui une image, une représentation de l’ombre de l’homme civilisé ; c’est un modèle construit en fonction des rapports du conscient et de l’inconscient de l’homme d’aujourd’hui.

ART PARIÉTAL. Nom donné aux peintures, gravures et dessins couvrant les parois des grottes à l’époque de la préhistoire. L’art pariétal, apparu il y a 30 000 ans, se rencontre surtout en Europe du Sud (France, Espagne mais aussi Sicile et Italie). Les hommes travaillaient sur des échafaudages de bois (on a retrouvé des restes de corde et des trous dans les parois), à la lumière de lampes à graisse (pierres creusées avec une mèche de bois de genévrier). Ils se servaient, pour dessiner et peindre, de leurs mains, de pinceaux en plumes d’oiseaux ou en poils, de tampons et de tubes creux (roseaux ou os) pour souffler les couleurs. Celles-ci, le plus souvent rouge, noir ou jaune, étaient obtenues à partir de poudres de roches colorées dissoutes dans de la graisse animale. Les véritables chefs-d’œuvre réalisés par ces gens entre 15 000 et 10 000 av. J.-C. nous restent toujours mystérieux : la fréquence des animaux blessés les aidait-elle magiquement à s’emparer de ces bêtes ? Pourquoi sont-ils disposés de manière très particulière ? Pourquoi le cheval est-il souvent associé au bison, au bœuf et à la vache ? Pourquoi disposaient-ils des signes étranges ? Les plus célèbres manifestations de l’art pariétal se trouvent dans les grottes de Lascaux, des Eyzies-de-Tayac, d’Altamira, de Niaux, de Rouffignac et du Tassili des Ajjer.




PRIMITIF Qui est chronologiquement le plus ancien. Par suite, ce dont autre chose est dérivé (par exemple, le postulat ou l’axiome, mais aussi bien le Cogito dans la philosophie de Descartes). Qui présente, du point de vue qualitatif, un caractère affirmé de simplicité au moins relative. ♦ L’adjectif est utilisé en sociologie et ethnologie (éventuellement sous forme substantivée : « les primitifs ») comme synonyme d’archaïque ou de simple. On notera toutefois qu’il n’existe pas de société primitive au sens strict du terme, dans la mesure où toute société possède une culture complexe, où aucune ne représente l’état initial de l’humanité et où l’on ne peut affirmer que les sociétés dites « primitives » représentent un état antérieur de la société occidentale. On peut cependant maintenir l’usage du terme pour désigner les sociétés sans écriture, dont les cultures apparaissent relativement les plus « simples », et indifférentes aux notions d’économie rationnelle ou de philosophie politique qui sont fondamentales pour les sociétés industrialisées. ♦ En esthétique, on nomme volontiers « arts primitifs » (au début du siècle « arts sauvages ») les arts des sociétés archaïques telles que définies ci-dessus. Mais l’adjectif s’applique aussi aux artistes qui précèdent le moment de maturité d’un style ou d’une technique ; plus particulièrement, en Europe, aux peintres et sculpteurs qui ont précédé la Renaissance.

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