PRÉVÔT
Les prévôts (du latin praepositus : préposé) étaient des agents du seigneur ou du roi chargés de rendre la justice et d'administrer les domaines. À partir du XIe s., les Capétiens s'efforcèrent d'enlever l'administration du domaine royal aux nobles pour la confier à des prévôts, généralement des roturiers aisés qui affermaient pour un prix fixé et pour une durée déterminée le droit de percevoir les revenus du roi dans l'étendue de leur circonscription ou prévôté. Cette pratique, avantageuse pour les finances royales, entraîna bientôt de graves abus. Dès la fin du XIIe s., les prévôts furent contrôlés par les baillis itinérants, puis, au cours du XIIIe s., par des baillis et sénéchaux installés à poste fixe. Prévôt de Paris. Officier royal placé à la tête du Châtelet et chargé de représenter le roi dans la ville, vicomté et prévôté de Paris. À partir du XVIe s., les attributions du prévôt furent partagées entre le lieutenant civil, le lieutenant criminel et le lieutenant de police. Cependant, la charge de prévôt de Paris subsista jusqu'en 1792. Prévôt de l'hôtel ou grand prévôt de France. Officier d'épée qui avait juridiction sur le Louvre et sur toute la Maison du roi, en quelque lieu où celle-ci se transportât. Il connaissait en premier ressort des causes civiles (l'appel était porté au grand conseil) et, en dernier ressort, des causes criminelles et de police en ce qui touchait les personnes de la suite de la cour. Prévôt des marchands. Nom donné au chef de la municipalité de Paris jusqu'à la Révolution. À l'origine, le prévôt des marchands n'était que le chef la confrérie des Marchands de l'eau, qui, vers la fin du XIIIe s. était le corps professionnel le plus important de la capitale. Le prévôt des marchands formait avec un conseil de quatre échevins la municipalité, qui avait sous ses ordres dix sergents et collaborait avec le prévôt de Paris pour l'administration de la ville. Au Moyen Âge, le prévôt et les échevins jugeaient toutes les causes de commerce pour les marchandises expédiées par eau, les causes des officiers de la ville pour actes commis dans l'exercice de leur charge et les procès entre marchands et commis ; ils avaient la police de la navigation de la Seine, fixaient le prix des marchandises arrivées à Paris, ordonnaient les dépenses relatives à tous les édifices publics de la capitale, réglaient les cérémonies publiques et répartissaient l'impôt de la capitation. Le prévôt des marchands, s'appuyant sur le peuple, joua souvent un rôle important dans les troubles de Paris et tint en échec l'autorité royale. Après la révolte d'Étienne Marcel (v.), le roi s'employa à limiter les pouvoirs du prévôt des marchands. Louis XIV donna ses fonctions les plus importantes au lieutenant général de police. Parmi les prévôts des marchands restés célèbres, on peut citer au XIVe s., Étienne Marcel et Jean Juvénal des Ursins ; au XVIe s., Guillaume Budé et plusieurs membres de la famille de Thou ; au XVIIIe s., Charles Trudaine, Michel Étienne Turgot, La Michodière, Caumartin. Le dernier prévôt des marchands fut Jacques de Flesselles, entré en charge en 1788 et assassiné dans une émeute après la prise de la Bastille.
Prévôt des maréchaux. Sous l'Ancien Régime, officier de police militaire qui jugeait en dernier ressort et sans appel les crimes ou délits commis par les gens de guerre et les vagabonds (qui étaient souvent des soldats déserteurs), et également les cas prévôtaux, crimes graves commis sur les grands chemins. Ils étaient connus pour leur extrême sévérité.
PRÉVÔT. Dans la France médiévale, intendant d'un seigneur ayant pour rôle d'administrer, déjuger et de percevoir les taxes. Sous les Capétiens et les Valois, ils jouèrent le même rôle dans le domaine royal. Au cours du XIIIe siècle, les prévôts furent contrôlés par les baillis et les sénéchaux, et leur importance déclina. Voir Prévôt des marchands, Sénéchal.
PRÉVÔT DES MARCHANDS. Ancien nom donné au chef du groupement des marchands de l'eau (d'où sortit la municipalité de Paris) qui avait le monopole de la navigation entre Paris et Mantes. Entouré de quatre échevins, il devint, à la fin du XIIIe siècle, le chef d'une véritable municipalité parisienne. S'appuyant souvent sur le peuple, le prévôt des marchands joua souvent un rôle important dans les troubles de la capitale et tint en échec l'autorité royale. Le roi s'employa à limiter ses pouvoirs après la révolte d'Étienne Marcel.
Liens utiles
- AUBRIOT, Hugues(mort en 1382)EdileEn 1364, Hugues Aubriot devient prévôt de Paris.
- JUVENAL DES URSINS, Guillaume (1401-1472)Frère de l'archevêque de Reims (qui participa à la révision du procès de Jeanne d'Arc), fils du prévôt des marchands de Paris (qui favorisa la régence d'Isabeau de Bavière), homme de guerre et magistrat, il est chancelier de France en 1445.
- CHASTEL, Tanneguy du (1370-1458)Chambellan du roi et prévôt de Paris en 1413, il participe à la bataille d'Azincourt et reprend deux ans plus tard Montlhéry aux Bourguignons.
- Prévôt
- Tanneguy du Chatel1370-1458Chambellan du roi et prévôt de Paris en 1413, il participa à la bataille d'Azincourt et repritdeux ans plus tard Montlhéry aux Bourguignons.