préjugé
préjugé, attitude spécifique envers une personne ou une chose, négative ou positive, fondée sur une croyance imposée par le milieu et pouvant résister à l’information. Les préjugés affectent tous les domaines : philosophique, religieux, politique, racial, alimentaire, etc. Leur origine est complexe. Les préjugés alimentaires, par exemple, tiennent à la rareté des aliments (C. W. Townsend) : en Afrique, les autochtones mangent les sauterelles, auxquelles les Européens ne veulent pas goûter. Les préjugés raciaux s’expliquent, partiellement, par des mobiles économiques, par la nécessité de décharger son agressivité sur un bouc émissaire, par des complexes psychologiques (désir de se rehausser dans sa propre estime). G. Murphy et R. Likert ont montré que les préjugés sont généralement groupés. L’hostilité contre les minorités est le fait d’individus conformistes, apparemment équilibrés mais qui, en réalité, sont anxieux et luttent contre leur angoisse en étant conservateurs. Les préjugés, reçus sous l’influence du milieu (apprentissage, identification aux membres de l’entourage), sont rationalisés par la suite. Ils sont néfastes parce qu’ils constituent un obstacle à la communication et prédisposent les hommes au conflit.
préjugé
Commentaire Un préjugé est un jugement fondé sur la passion ou l'instinct et non sur la raison. Il consiste à asseoir une opinion sans avoir préalablement examiné la question. Les préjugés conduisent à l'intolérance et au fanatisme. C'est pourquoi le XVIIIe siècle, si préoccupé de justice et de raison, les a combattus avec vigueur. Dans une dissertation, il est important de montrer que l'on pense par soi-même et que l'on ne se laisse pas tromper par la force des préjugés : il faut justifier toute opinion par des arguments rationnels.
Citations Je me croirais le plus heureux des mortels, si je pouvais faire que les hommes puissent se guérir de leurs préjugés. J'appelle ici préjugés, non pas ce qui fait qu'on ignore certaines choses, mais ce qui fait qu'on s'ignore soi-même. (Montesquieu, De l'esprit des lois, préface, 1748.) Il y a des préjugés universels, nécessaires, et qui sont la vertu même. Par tout pays, on apprend aux enfants à reconnaître un Dieu rémunérateur et vengeur ; à respecter, à aimer leur père et leur mère ; à regarder le larcin comme un crime, le mensonge intéressé comme un vice, avant qu'ils puissent deviner ce que c'est qu'un vice et une vertu. Il y a donc de très bons préjugés : ce sont ceux que le jugement ratifie quand on raisonne. (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Préjugés ».)
PRÉJUGÉ, n. m. (littéralement : jugement d’avance, opinion préconçue). Sens ancien : jugement que l’on se fait a priori, provisoirement. C’est là un préjugé en votre faveur. Je ne voudrais pas préjuger de cette question. Sens courant : idée admise comme allant de soi, venue de l’éducation, du milieu social, de l’époque ou de la tradition. Parti pris. Des préjugés racistes. Des préjugés petits-bourgeois. Des préjugés tenaces. Au préjugé s’oppose le paradoxe, qui heurte l’opinion commune. Préjugés Les préjugés, opinions préconçues héritées du milieu où l’on vit, sont adoptés par Conformisme et peuvent conduire au fanatisme. Ils sont les ennemis de l’esprit critique. Ils se manifestent dans tous les domaines. 1 Préjugés moraux et religieux : Molière, Le Tartuffe; Bayle, Pensées sur la comète; Voltaire, Lettres philosophiques, Zadig, Candide, Traité sur la tolérance; Diderot, Encyclopédie; Gide, Les Caves du Vatican. 2 Préjugés sociaux (cf. Classes sociales) : Molière, Le Bourgeois gentilhomme; Marivaux, La Vie de Marianne; Voltaire, Lettres philosophiques; Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Émile ou De l'éducation, Les Confessions; Diderot, Jacques le Fataliste; Stendhal, Le Bouge et le Noir; Balzac, La Comédie humaine; France, Crainquebille, Hugo, Les Misérables (contre l’ancien forçat et tous les misérables) ; Martin du Gard, Les Thibault; Mauriac, Le Nœud de vipères. 3 Préjugés raciaux : cf. Esclavage. Antisémitisme : Martin du Gard, Jean Barois (affaire Dreyfus). PRÉJUGÉ (n. m) 1. — Opinion admise sans critique. 2. — (Sens vulg.) Opinion fausse admise sans critique.
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