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Pour C. Rabirius (Pro Rabirio)

Pour C. Rabirius (Pro Rabirio). Discours de Cicéron (2) prononcé en 63, pendant son consulat, alors qu'il défendait (avec Hortensius) Rabirius accusé du meurtre de Saturninus en 100 av. J.-C. (Cicéron était alors âgé de six ans). Le discours fut probablement prononcé dans les comitia cen-turiata; les poursuites furent arrêtées et Rabirius fut définitivement disculpé quand le prêteur abaissa le drapeau sur le mont Janicule. Il y avait quelque chose de grotesque dans cette poursuite (mais pas dans les intentions très sérieuses des accusateurs), qui avait valeur d'avertissement pour César et les populares. Pour Cluentius (Pro Cluentio). Discours de Cicéron (1) prononcé en 66 av. J.-C. pour défendre Aulus Cluentius Habitus. En 76 av. J.-C., Cluentius avait accusé son beau-père Oppianicus et quelques autres d'avoir tenté de l'empoisonner. Oppianicus avait été condamné et exilé, après des tentatives de corruption flagrante dans les deux camps. L'affaire était devenue une cause célèbre et un exemple de la corruption des jurés sénatoriaux, sujet que Cicéron aborda à plusieurs reprises dans ses discours contre Verrès en 70. En 66, le procès fut réouvert par le fils d'Oppianicus, qui accusa Cluentius d'avoir assassiné Oppianicus par empoisonnement pendant son exil, et d'avoir acheté le jury lors du premier procès. Cicéron, dans sa défense de Cluentius, dut changer de ton sur le sujet de la corruption. Ce discours est l'une des meilleures compositions de Cicéron pour défendre un accusé dans un procès criminel, et illustre certains aspects particuliers des relations privées à Rome. Pour la loi Manilia (Pro lege Manilia). Egalement connu sous le titre de De imperio Cn. Pompeii, « Sur le commandement de Pompée», ce discours de Cicéron ( 1) fut prononcé devant le peuple en 66. Cicéron était encore prêteur et voulait appuyer la proposition du tribun Manilius d'élargir le commandement de Pompée en Asie à la Bithynie, au Pont, et à l'Arménie, afin de lui permettre de diriger la guerre contre Mithridate. Ce fut le premier discours de Cicéron sur des affaires purement publiques, et il fut prononcé afin de promouvoir les intérêts de l'ordre équestre (les chevaliers, les hommes d'affaires romains subissaient de lourdes pertes financières en raison de la situation agitée dans la riche province d'Asie Mineure). Ce commandement allait contre les souhaits du Sénat : la proposition fut cependant adoptée. Pour le poète Archias (Pro Archia poeta). Discours de Cicéron (2) prononcé en 62 av. J.-C., pour défendre le poète grec Archias qui demandait la citoyenneté romaine. Archias était un écrivain renommé, et Cicéron le connaissait. Il était attaché à la famille du général L. Licininius Lucullus. Sa demande de la citoyenneté romaine était fondée sur sa qualité de citoyen de la ville d'Héracléa en Lucanie, que Lucullus lui avait fait obtenir en 93 av. J.-C., et sur le fait que, en 89 av. J.-C., la loi plautienne-papirienne offrait la citoyenneté romaine à tous les membres des communautés italiennes qui en faisaient la demande sous soixante jours. On avait émis des doutes sur la demande d'Archias, en raison du manque de documents attestant son inscription. Cicéron répond en produisant un témoin. Il fait aussi appel aux sentiments du jury par un éloquent panégyrique de la littérature, qui devint plus tard célèbre : Haec stu-dia adulescentiam acuunt, senectutem oblectant, secundas res ornant, adver-sis perfugium ac solacium praebent, delectant domi, non impediunt foris, pernoctant nobiscum, peregrinantur, rusticantur (VII, 16). «Ces études-ci, elles activent la jeunesse, elles charment la vieillesse, elles donnent une parure au bonheur, elles offrent au malheur un refuge et une consolation ; elles sont un plaisir à la maison, elles n'embarrassent pas au-dehors; elles veillent la nuit avec nous, elles sont de nos voyages, elles sont de nos villégiatures. » Pour Murena (Pro Murena). Discours de Cicéron prononcé en 63 av. J.-C., pendant son consulat, pour défendre Lucius Murena, élu consul pour l'année suivante et accusé, à l'instigation de Caton, de corruption lors de l'élection. L'accusation fut lancée au beau milieu de la crise suscitée par la conspiration de Catilina ; si Caton avait réussi à annuler l'élection de Murena, homme qui avait prouvé son courage et ses talents militaires, cela aurait profité à la cause de Catilina. Ce discours est un bon exemple d'une plaidoirie persuasive. Cicéron excuse presque la corruption électorale pourvu que le meilleur soit élu consul, et il se moque du formalisme des avocats romains et des convictions rigides de stoïciens comme Caton. Pour Quinctius (Pro Quinctio). Le premier discours conservé de Cicéron (1), prononcé en 81 av. J.-C.; il y fait allusion à des discours plus anciens qui n'ont pas survécu. Il défend son client Publius Quinctius contre un certain Servius Naevius, dont l'avocat est le grand orateur Hortensius, dans une affaire qui porte sur leur association dans une ferme en Gaule. On ne connaît pas l'issue du procès. Le contraste entre la solennité de l'exorde et la trivialité relative du problème débattu a été parodié au xviie siècle par Racine dans Les Plaideurs. Pour S. Roscius d'Améria (Pro Rosco Amerino). Discours de Cicéron (1), prononcé en 80 av. J.-C. pour défendre Sextus Roscius (différent de l'acteur du même nom), accusé d'avoir assassiné son père. Ce fut le premier discours de Cicéron dans une affaire criminelle. Il y attaqua Chryso-gonus, un affranchi influent de Sylla, à une époque où ce dernier était tout-puissant. Le père de Sextus Roscius, un citoyen fortuné d'Améria, qui, selon Cicéron, s'était montré favorable à la cause de Sylla, fut assassiné à Rome par des voisins et des parents qui avaient du ressentiment contre lui. Chrysogonus participa à la conspiration afin de faire ajouter le nom de la victime, après le meurtre, à la liste des proscrits (voir proscriptions), alors que les listes étaient closes. Les biens de la victime furent par conséquent mis en vente et achetés par Chrysogonus pour un prix symbolique. Le fils de la victime se trouvait à présent chassé de la propriété paternelle : un mouvement en sa faveur s'amorça à Amérina, et inquiéta les conspirateurs. Ils essayèrent de le faire assassiner, mais ils échouèrent. Ils le poursuivirent alors pour le meurtre de son père, en soudoyant des témoins. Cicéron démontre que l'accusation est sans fondements, jette le soupçon sur l'un des associés de Chrysogonus, qui serait le véritable criminel, et finalement attaque Chrysogonus lui-même, tout en prenant soin de disculper Sylla de toute connaissance des agissements de son affranchi. Ce discours est à l'origine de l'expression cui bono («à qui profite?»). Si Sextus n'a pas tué son père, dit Cicéron, qui l'a fait? Il cite alors cette expression comme une formule fréquemment utilisée par un juge illustre, L. Cassius Longinus, dans des procès de ce genre, et réussit à prouver que les accusateurs de Roscius ont eux-mêmes tiré profit de ce crime. Pour S. Roscius le Comédien (Pro Rosco comoedo). Discours de Cicéron (1) prononcé pour défendre ce grand acteur, à une date incertaine (peut-être 77 av. J.-C.). Un certain C. Fannius possédait un esclave nommé Panurgus, si doué pour jouer la comédie que Roscius s'associa avec Fannius pour que l'esclave soit leur propriété commune ; Roscius devait se charger de sa formation d'acteur, et les deux associés devaient partager les bénéfices. Panurgus devint un acteur prometteur, mais fut assassiné par un certain Q. Flavius. Flavius accepta de payer des dédommagements à Roscius, sous la forme d'une ferme qui était à l'abandon. La ferme gagna en valeur sous la gestion de Roscius, et voici qu'à présent Fannius réclamait à Roscius la moitié de la valeur de la ferme. On ne connaît pas l'issue de l'affaire. Pour sa maison (De domo sua). Discours prononcé par Cicéron (3 et 4) devant le collège des pontifes (voir pontifes). Son authenticité a été contestée mais est aujourd'hui généralement acceptée. Quand Cicéron fut exilé en 58 av. J.-C., Clodius fit détruire sa maison sur le Palatin, consacrer son emplacement et élever un monument à la Liberté. Cicéron demande au collège des pontifes d'annuler cette consécration, en se fondant sur le fait que le tri-bunat de Clodius était irrégulier, sur le fait que sa loi bannissant Cicéron était inconstitutionnelle, et que cette dédicace était injuste et impie. Le collège trancha en faveur de Cicéron. (Voir aussi sur la réponse des haruspices.) Pour Sylla (Pro Sulla). Discours de Cicéron (3) prononcé pour défendre P. Cornélius Sylla (élu consul pour l'année 65, mais convaincu de corruption et disqualifié de ce fait ; il était un parent du célèbre Sylla, et il amassa une fortune considérable grâce à ses proscriptions). Sylla était accusé d'avoir participé à la conspiration de Catilina en 65 av. J.-C. L'accusateur avait attaqué Cicéron lui-même au sujet de ses poursuites contre les conspirateurs, et dans ce discours Cicéron saisit l'occasion de justifier ses propres actions.

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