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POPPER (Sir Karl)



POPPER (Sir Karl). Philosophe britannique d’origine autrichienne, (1902-1994). Séduit par le socialisme, il est toujours resté sceptique par rapport au marxisme, dont il conteste les prétentions scientifiques. («Falsifiabilité» 2°.) Très sensible aux démarches de recherche, «esprit en recherche», comme la mode l’a voulu. S’est opposé à la fois au dogmatisme et au scepticisme, mais d’une manière autre que Pascal ; pour Popper, il faut renoncer à l'idéal de certitude au profit de celui de l'accroissement du contenu des hypothèses, qui peuvent ainsi mieux «correspondre à la réalité» (il s'oppose donc radicalement à Laplace, qui croyait que le calcul pourrait permettre de déterminer tous les événements physiques). Popper estime que les théories scientifiques ne sont pas vérifiables, mais seulement «falsifiables» (le mot «falsifiable» signifiant pour lui «réfutable», pouvant être dénoncé comme faux). Une hypothèse scientifique est testable. L'idée qu'une méthode scientifique permettrait d'atteindre le vrai est une utopie (une chimère). Trois mondes sont à distinguer : a) Le monde physique, inaccessible ; b) Le monde de la conscience, qui va jusqu'à la conscience de soi et qui inclut la création humaine du langage ; c) Le monde des déterminations abstraites. Le monde c est celui de la science, «falsifiable». Cependant, le monde a «s'auto-transcende» chez le vivant doué du langage ; d'où la difficulté, dans cette philosophie, de distinguer et d'unir ces trois mondes. Cette pensée ne peut pas être systématique, et elle s'inscrit tout à fait en dehors d'une ligne hégélienne. Les idées fondamentales de Popper concernent la «société ouverte», la distinction science-religion, le respect d'autrui (que je dois toujours considérer comme un critique potentiel de mes idées), le devoir critique d'un examen sélectif des problèmes. Il a donc tenté d'unir au non-scepticisme une épistémologie probabiliste ; d'étabir une philosophie à la fois claire, raisonnable et ouverte à la critique, antisubjectiviste et antimatérialiste. Le caractère premier de cette démarche est son esprit de recherche. Œuvres principales : Misère de l'historicisme (1955), Logique de la découverte scientifique (1972).
Philosophe, logicien et épistémologue né à Vienne, il a fortement marqué la philosophie anglo-saxonne.
Extérieur au Cercle de Vienne réuni autour de Carnap qui entend unifier la science en examinant, avec la logique mathématique, les énoncés qui la constituent, Popper s’oppose dès la première version (1934) de La Logique de la découverte scientifique à la « philosophie analytique » (il sera même très hostile à Wittgenstein). De son point de vue, la métaphysique n’a pas à être supprimée sous prétexte qu’elle ne serait constituée que d’énoncés « dénués de sens » ; c’est au contraire en s'appuyant sur des intuitions métaphysiques que peuvent apparaître les découvertes scientifiques, à la faveur de « conjectures » audacieuses. De plus, la science ne se repère pas à ses énoncés, mais à ses théories, et c'est la falsifiabilité de ces dernières qu'il s'agit d’interroger.
♦ La première notoriété de Popper est toutefois due à ses prises de position politiques (sa Logique de la découverte scientifique ne sera traduite en anglais qu'en 1959, dans une version augmentée, et en français qu’en 1973). Avec Misère de /'historicisme (séminaire de 1936, publié en 1943 et 1945), il s'en prend en effet au marxisme, où il voit une pseudo-science. Cette hostilité se confirme en 1945, dans La Société ouverte et ses ennemis : il y situe la pensée de Marx dans une tradition métaphysique favorisant le totalitarisme, dont l'origine remonte à la République de Platon et dont le sommet serait à trouver chez Hegel. L’ouvrage connaît un énorme succès en Angleterre et aux États-Unis, mais en France (où il n’est traduit qu'en 1979), il n'alerte que R. Aron. L'expression « société ouverte », empruntée à Bergson, correspond à une défense de la démocratie, réformable dans un esprit libéral par les effets de la discussion libre, et qui autorise chaque citoyen à se protéger de la tendance qu'a l'État à vouloir tout contrôler.
♦ Dans ses ouvrages ultérieurs, Popper se montre préoccupé par l'unification de ses recherches. Il envisage notamment la confirmation de sa conception des démarches scientifiques (qui procèdent par essais et erreurs) par la théorie de l'évolution, qui montrerait l’émergence progressive d’organismes capables d'anticipation. En 1977, il publie avec le neurophysiologiste J. Eccles The Self and its Brain, qui récuse le réductionnisme biologique, et assimile la conscience à une capacité de choix rationnel. Popper est en effet hostile à la psychanalyse, qui constitue au même titre que le marxisme un modèle de pseudo-science.
Philosophe et épistémologue autrichien (1902-1994). • Dans sa recherche d’un « critère de démarcation » capable d’établir de manière concluante le statut scientifique d’une théorie, Karl Raimund Popper découvre que, contrairement à une idée largement répandue, la vérification par l’expérience ne garantit pas la scientificité d’une théorie (les prédictions des astrologues sont parfois confirmées par les faits !). C’est au contraire la « falsifiabilité », ou la possibilité d’être réfuté (ou falsifié) par l’expérience, qui permet de reconnaître un énoncé scientifique. • Du coup, le marxisme et la psychanalyse, qui n’excluent aucun fait possible, sont situés hors de la science. Et déclarer « vraie » une théorie scientifique revient à dire que jusqu’ici, elle a résisté avec succès aux tests destinés à l’invalider. La science, en effet, progresse par « conjectures et réfutations ». Principales œuvres : La Logique de la découverte scientifique (1934), Misère de l’historicisme (1945), La Société ouverte et ses ennemis (1945), Conjectures et Réfutations (1963).


Dans cette première partie, le paragraphe critique le mode opératoire des
positivistes pour lesquels une théorie s’élabore à partir de l’observation d’une
régularité dans certains faits. A partir de la répétition de cas identiques, les
positivistes (pos) construisent un raisonnement qui apparait comme une règle
générale c’est-à-dire une loi de la nature. Ce mode de raisonnement se nomme
une induction et est sujet à caution, il n’est donc pas scientifique. En effet, il n’y
a pas parfois aucune causalité, mais simplement une répétition de deux éléments
concomitants. Ainsi, l’induction produit des observations générales qui semblent
justes jusqu’à être invalidées. Donc même s’il y a une cohérence dans les
théories inductives, il existe des théories qui ne peuvent être validés par
l’expérience : la « science naturelle » l. 6 et les mathématiques. Effectivement, la
théorie de l’évolution de Charles Darwin de 1860 n’est pas vérifiable
empiriquement, tout comme les démonstrations mathématiques qui ne
s’appuient pas sur l’expérimentation mais sur le raisonnement logique.
Néanmoins, ces deux domaines n’en sont pas moins scientifiques. C’est pourquoi
Kar Popper recherche un critère qui permettra d’inclure les théories scientifiques
qui ne peuvent être empiriquement validées.

Dans un second temps, le paragraphe émet une thèse en vue de proposer
le fameux critère de démarcation. Même s’il reconnaît l’importance des textes
expérimentaux (l. 10), il en souligne les limites. C’est pourquoi il propose le
critère de la falsifiabilité, c’est-à-dire la capacité pour une hypothèse à subir des
tests destinés à l’invalider. Ce critère met à l’épreuve une théorie, et tant qu’elle
résiste au test, elle demeure légitime.
Pour le philosophe, un système scientifique est formé d’un ensemble cohérent et
logique de démonstration nécessite d’être mis à l’épreuve non seulement de
façon empirique, c’est-à-dire par l’expérimentation, mais également dans sa
forme logique (l. 15). En effet, la résistance de ce système sur ces deux plans
permet d’inclure tous les domaines scientifiques. Ainsi, la résistance au test
empirique et logique prouve l’irréfutabilité de la théorie. La dernière partie du
texte (l. 17 à 20) propose un exemple pour illustrer la thèse avancée : « il
pleuvra ou il ne pleuvra pas ici demain » qui ne peut être considérée comme un
énoncé scientifique puisqu’il ne peut être ni validé, ni invalidité par les faits
puisqu’il affirme les deux possibilités qu’offrirait la météorologie. Tandis que « il
pleuvra ici demain » se révèlera vrai ou faux par rapport à l’expérience. C’est
pourquoi, il peut être considéré comme un énoncé scientifique (il peut être réfuté
même s’il n’est pas forcément faux).