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Polybe (v. 208-120 av. J.-C.) ; historien grec.

Polybe (v. 208-120 av. J.-C.) ; historien grec. Fils d'une famille aristocratique de Mégalo-polis, P. est très tôt chargé par l'assemblée achaienne de missions importantes. Il est élu en 169 à la fonction d'hipparque, c'est-à-dire à l'un des postes militaires et politiques les plus élevés de la Ligue. Son effort à ce poste pour conserver une stricte neutralité pendant le conflit décisif entre Rome et Philippe V (troisième guerre macédonienne) le rend si suspect aux vainqueurs qu'il est, après la bataille de Pydna (168), comme des milliers d'autres otages achaiens, déporté à Rome pendant dix-huit ans. Mais son sort est moins rude que celui de ses compagnons d'infortune (au retour desquels il s'emploie constamment par la suite). Bien accueilli dans le cercle du vainqueur de Pydna, Paul Émile, il trouve auprès du jeune fils de ce dernier, Scipion Émilien, un élève et un admirateur. Ce Grec cultivé et expérimenté devient, au fil des ans, le conseiller indispensable et le compagnon du jeune Romain. Il assiste ainsi à l'élévation de Rome au rang de puissance mondiale. Grandissent en lui la compréhension et l'estime pour les vertus spécifiquement romaines, qui ont rendu cette promotion possible, mais aussi la crainte devant les dangers qui l'accompagnent. Dans l'intérêt des futurs hommes politiques, il entreprend alors d'exposer son analyse des causes de ce processus dans les quarante livres de ses Histoires - selon lui, la première véritable histoire universelle. Dans la ligne de l'oeuvre de Timée, il présente le développement comparé de Carthage et de Rome de 266 à 221, puis de l'espace méditerranéen sous l'influence romaine de 221 à 168, et finalement sous la suprématie romaine de 168 à 144. Rentré en 150 en Achaïe, P. est, à la demande de Scipion, de 149 à 146, son conseiller devant Carthage (troisième guerre punique) et en 146/145, après la fin tragique de la Ligue achéenne, il est désigné par Rome comme médiateur, à la grande satisfaction de ses compatriotes, pour mener des négociations délicates avec sa patrie qui avait été durement éprouvée. En 133, il accompagne Scipion en Espagne. En 120, à plus de quatre-vingts ans, il meurt des suites d'une chute de cheval. Son oeuvre historique, la plus vaste de celles que nous possédons - même s'il ne s'agit que de fragments -, est alors presque achevée. Malgré de nombreux défauts (style abstrait, partialité évidente en faveur de Sci-pion et des Achéens, imprécision de la pensée), elle constitue - avec sa tonalité pragmatique dans la tradition de Thucydide, avec sa discussion des sources, avec les témoignages que P. a lui-même recueillis, avec son attachement aux faits (pas de discours fictifs) - une contribution extraordinaire à notre connaissance de cette période et contient nombre d'observations importantes dans les domaines institutionnel, militaire et géopolitique. Bibliographie : P. Pédech, La Méthode historique de Polybe, 1964.



POLYBE (Megalopolis, v. 202-v. 120 av. J.-C.). Historien grec, il fut un admirateur inconditionnel de Rome. Déporté comme otage après la bataille de Pydna pendant 16 ans à Rome, il se lia d'amitié avec Scipion Émilien qu'il accompagna dans ses campagnes contre Carthage et Numance (en Espagne). Il nous reste plusieurs de ses ouvrages dont ses Histoires (40 livres dont 5 nous sont parvenus) qui couvrent la période de 220 à 146 av. J.-C. Il témoigne d'une grande admiration pour les institutions de Rome, dans la perfection desquelles il veut voir la raison de la domination romaine en Méditerranée.

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