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POL POT (Saloth Sar, dit) (1928 ?-1998)

POL POT (Saloth Sar, dit) (1928 ?-1998)

Homme politique cambodgien, chef du régime génocidaire des Khmers rouges.

Huitième des neuf enfants de Pen Saloth et Sok Nem, il serait né le 19 mai 1928. En dépit de médiocres études, il obtient une bourse d’études à Paris (1949-1952). Il y fréquente le Cercle marxiste des étudiants khmers et côtoie d’autres futurs dirigeants communistes comme Son Sen, Hou Youn, ou Ieng Sary. Ce dernier devient son beau-frère quand il épouse Khieu Ponnary (1956). De retour au pays, il rejoint une unité combattante sur la frontière vietnamienne et adhère au Parti communiste indochinois (PCI). Après les accords de Genève (21 juillet 1954), il regagne la capitale et devient enseignant. Secrétaire général adjoint du Parti des travailleurs du Kampuchéa, avant de succéder à Tou Samouth liquidé par la police, il reprend le maquis dans le Nord-Est (1963). Il y découvre auprès des Vietnamiens la discipline, l’organisation secrète et le travail politique. En 1965, il gagne Hanoi, puis Pékin, où il s’engage sur la voie du maoïsme.

ar est en Chine quand Norodom Sihanouk est renversé par le coup d’État du lieutenant-général Lon Nol (1913-1985) en mars 1970. Il rejoint le Gouvernement royal d’union nationale du Kampuchéa (GRUNK) et en est le chef militaire. Alors que les combats s’intensifient contre le régime de Lon Nol appuyé par les États-Unis, il liquide les Khmers Vietminh. À l’heure de la victoire, il rentre à Phnom Penh après douze ans d’absence, le 17 avril 1975. Le régime des Khmers rouges se met en place, l’État est rebaptisé Kampuchéa démocratique. Ce n’est qu’en avril 1976, après la proclamation de la Constitution et du nouveau gouvernement, que l’on apprend que le Premier ministre s’appelle Pol Pot et, encore plus tard, que celui-ci n’est autre que Saloth Sar. Il apparaît comme le principal responsable du génocide cambodgien perpétré sous sa férule.

Après l’intervention vietnamienne de décembre 1978, qui chasse son régime de Phnom Penh en janvier 1979, il se réfugie en Thaïlande et prend le commandement militaire de la résistance khmère rouge. Les pressions extérieures, notamment américaines sur la Chine populaire et les États membres de l’ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique), écartent du devant de la scène cet homme incarnant la direction d’un mouvement totalitaire. En septembre 1985, il se « retire », mais, en juin 1991, il participe en secret aux négociations de paix finalisées à Pattaya qui aboutissent aux accords de Paris. À partir de Trat et de Païlin, il gardera jusqu’au début des années 1990 une influence sur la tactique militaire et les concepts idéologiques khmers rouges.

Sérieusement malade après 1995, son emprise s’affaiblit. En 1997, il est écarté de la direction et condamné par les siens lors d’un procès « public » à la prison à vie pour « trahison ». En 1979, la République populaire de Kampuchéa (État mis en place après l’intervention militaire vietnamienne l’ayant chassé du pouvoir) l’avait déjà condamné à mort par contumace « pour des actes criminels avec intention de commettre un génocide ». Il meurt en 1998, de maladie ou assassiné, selon certaines rumeurs, par ses anciens affidés.




POL POT, Saloth Sor ou Sar, dit (prov. de Kompong Thom, 1928-). Homme politique cambodgien. Secrétaire général du Parti communiste khmer (1962), Premier ministre (1976-1979) de Kieu Samphan, chef des Khmers rouges, il fut le principal responsable des atrocités commises par ces derniers (marches et travaux forcés, privations, massacres organisés). Le bilan en vies humaines est estimé à 2 millions de victimes (selon les estimations soviétiques), 350 000 personnes exécutées et 2 millions de décès dus aux privations et aux sévices (selon des sources britanniques), 3 millions de victimes dont 100 000 Vietnamiens et Khmers métissés selon le FUNSK (organisation des Khmers provietnamiens). Après l'occupation vietnamienne du Cambodge (1979), il continua à diriger jusqu'en 1985 l'armée des Khmers rouges. Voir Sihanouk (Norodom).

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