Poétique d'Aristote
La Poétique d’Aristote intéresse la rhétorique au moins en deux points. On y trouve d’abord des réflexions sur le style, sur ce qu’on peut entendre précisément comme l’élocution. Par-delà des commentaires sur les parties du discours, au sens linguistique de l’expression, on note aussi les remarques sur la profération du discours, qui relèvent en fait de l’action. Aristote indique en effet qu’en ce qui concerne le style, il y en a une partie qui est pour le spectacle et pour le théâtre : c’est la prononciation et le geste; mais cela regarde proprement l’art des comédiens... c ’est à eux d’enseigner ce que c’est qu’un commandement, une prière, une simple narration, une menace, une interrogation, une réponse. Indépendamment de ce renvoi très clair à l’action, on sera surtout sensible à cet aspect fondamental des propos de tous les grands vrais théoriciens de la rhétorique : l’inséparabilité de celle-ci vis-à-vis des arts purs de la parole. En outre, on constate l’atavique liaison avec l’enseignement, la formation et l’ensemble des processus culturels. Au demeurant, Aristote parle abondamment dans cet ouvrage des qualités du style, et des moyens matériels d’en faire montre. Par ailleurs, c’est dans la Poétique - on ne le rappellera jamais assez - qu’est précisément exposé le mécanisme des grandes figures, comme la comparaison et la métaphore. Autre signe des rapports verbaux profonds, et significatifs, du rhétorique et du littéraire, puisque est posée ainsi, par la place même de ces développements dans l’œuvre d’Aristote, la problématique de l’ornement.
=> Élocution, action, style; qualités, ornements; figure, comparaison, métaphore, trope.